ECRITS ET COMMENTAIRES DE ROGER CALMEL SUR SES ŒUVRES


 

 

LES ALYSCAMPS

Qui ne connaît la chanson de geste de Guillaume d’Orange, relatant les exploits de ce valeureux guerrier contre les Sarrasins.

C’est à partir de cette chanson de geste que la partition des Alyscamps a été écrite et elle se présente comme une épopée en trois volets correspondants aux trois mouvements d’une symphonie.

Après une courte introduction où la flûte solo, puis le hautbois exposent un des thèmes principaux, se développe le premier mouvement suggérant l’envahissement des armées ennemies et l’âpreté de la lutte qui oppose les deux camps.

Le second volet est l’évocation de la mort de Vivien, neveu de Guillaume. Sur un rythme obsédant des basses, symbolisant les lamentations de Guilbourg, une longue phrase s’élève et monte peu à peu. C’est le dernier combat de Vivien et sa fin héroïque. Le mouvement se termine dans une grande douceur.

Mais Guillaume reprend courage et les sonneries de ses troupes nous ramènent, dans le troisième volet, au combat final où les assauts successifs partent en un stretto fugué et où la victoire vient couronner les valeureux exploits de Guillaume.

Cette partition a été écrite en 1950 et fut la première œuvre symphonique enregistrée par l’ORTF. Si le langage du compositeur a évolué par la suite, Roger Calmel est toujours resté fidèle à cet esprit de clarté, de construction solidement élaborée, ainsi qu’à la magie du symbolisme des lignes et des couleurs.

 

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Epopée lyrique d’après la chanson de geste du Moyen-Âge. Restitution du texte du XIIe siècle, Marie MAUBLANC –

Le texte du moyen-âge contient près de 8000 vers en vieux français, il a été écrit par plusieurs poètes, au fil des ans et il conte la légende de Guillaume d’Orange combattant contre les sarrasins.

Le mot « Alyscamps » est le lieu du combat situé près d’Orange et de Vaison-la-Romaine, entre cette région provençale et la mer. La ville d’Arles a sa promenade des Alyscamps, jonchée de gisants qui représentent les sépultures des Chevaliers morts dans cette bataille.

La partition musicale est construite comme une symphonie lyrique en quatre mouvements et ceux-ci sont reliés par un texte confié au Récitant qui relate l’action. Ce texte parlé est émaillé d’une musique électro-acoustique, préparée d’avance et qui servira de socle et de lien à toute la Symphonie.

Le premier épisode est la bataille de Guillaume contre les sarrasins et offre une musique rude, âpre, violente, entrecoupée en son milieu d’une période plus calme et sombre, mais la violence et la lutte reprennent et terminent ce volet.

Le 2e mouvement, La Mort de Vivien, relate les derniers instants du neveu de Guillaume, Vivien, blessé à mort. Guillaume, dans un court récit pleure son neveu. Un Choral s’élève « Dieu vrai Père tout puissant « et une dernière déploration :

Jamais plus je ne verrai

Le visage de Vivien

Qui repose en Alyscamps

Le 3e épisode est un duo entre Guillaume et son épouse Guibourg, réfugiée et presque seule sur les remparts d’Orange.

Guillaume, revêtu d’une armure de sarrasin (pour éviter de se faire remarquer et passer entre les rangs des ennemis) vient frapper aux portes de la ville. Guibourg, ne le reconnait pas et refuse d’ouvrir. Enfin le Comte lève son masque et montre son visage au court nez, ainsi appelé car il avait été blessé lors d’une bataille. Guibourg cette fois le reconnait, fait ouvrir le Pont-levis et l’accueille.

Le Finale chante la joie et la paix retrouvée. Les Sarrasins sont repartis, sans prendre la ville.

L’espérance et la vie ont gagné. Joie et paix sont revenues en Alyscamps.

L’œuvre est écrite pour chœur mixte,

Soli : un Page soprano, Guibourg mezzo, Guillaume baryton

et un ensemble instrumental comprenant flûte-Cor-Grand Orgue-2 percussions et bande magnétique.

 

 

ATHENA (Ouverture symphonique) –

Est-il besoin de rappeler la place d’Athéna dans la mythologie grecque ? Fille de Zeus, elle sortit tout armée de son cerveau, personnifiant ainsi l’éclair qui symbolise la force intelligente, la vivacité de l’esprit créateur. Déesse guerrière, elle était souvent représentée debout, casquée, la poitrine recouverte d’une cuirasse en peau de chèvre, armée d’une lance.

Elle est également la Déesse des Lettres, des Sciences et des Arts.

Le symbolisme musical s’établit dès les premières pulsations rythmiques, par un thème incisif, ardent, comme la lance que la Déesse tient à la main.

Ce symbolisme va continuer tout au long de l’ouverture par le développement de cette première cellule dans une fougue puissante mais toujours contrôlée, par des thèmes secondaires d’une expression plus féminine et mélodique, et par un épisode central où les cordes, puis le violoncelle solo chantent Athéna, déesse des Arts et des poètes.

Après une courte réexposition l’œuvre se termine dans la puissance et l’ardeur des premières mesures.

 

 

AU CŒUR DES FORÊTS (Textes de Paul Eluard, Charles Péguy, Victor Hugo) –

Bien avant qu’on ne parle d’écologie, la nature était mon amie. Dans le vignoble languedocien où je suis né, chaque saison, j’ai suivi de la vigne et des arbres, la vie.

Mon Père m’a appris à écouter la symphonie splendide du vent dans les forêts. Tous les arbres sont des êtres vivants ; ils grandissent, prennent mille couleurs, s’endorment à l’automne et au printemps se réveillent. Leur cycle de vie est bien plus grand que le nôtre ; même quand on les croit morts, les rejetons repoussent de leurs racines. Les oliviers de Jérusalem ont vu passer Jésus.

Si nous ouvrons le livre des poètes, à maintes périodes ceux-ci ont chanté la nature. Ceux de la Pléiade et ceux du Romantisme ; plus près de nous, Paul Valéry, Paul Eluard, Charles Péguy, Louis Aragon et bien d’autres. Parmi ces poètes, j’en ai choisi trois, représentant chacun un épisode de ma Cantate.

Paul Eluard chante l’éveil de la forêt :

     « Entre les branches dessinées du mur sans fin de la forêt

     « Les étoiles ont cessé de briller »

Charles Péguy évoque l’union entre le surnaturel et la nature

     « Et l’arbre de la grâce et l’arbre de nature

     « Se sont étreints tous deux comme deux lourdes lianes »

Victor Hugo chante le tréfond de l’âme :

     « Arbres, c’est dans votre mystère, c’est dans votre branchage

     « Que je veux abriter mon sépulcre ignoré

     « Et que je veux dormir quand je m’endormirai. »

Un prélude et deux interludes du Quintette de cuivres forment le lien entre chaque épisode et les effets d’écho en double-chœur sont l’image sonore de cette symphonie de la forêt.

Cette œuvre a été commandée par le Congrès Mondial des Forestiers qui se tenait à Paris en septembre 91. La création a eu lieu en pleine forêt près d’Alençon avec la Chorale « Vent d’Est » dirigée par Claude Boulicot. Cette chorale fondée par Michel Giraud, Maire député et Président de la région Ile de Mémoire, qui fut aussi à l’origine de cette commande.

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Pour le 10e Congrès international des Forêts qui se tenait à Paris en septembre 91, il fut décidé de clore cette manifestation par un concert en forêt. La chorale « Vent d’Est » de Nogent-le-Perreux fut pressentie et Michel Giraud, son fondateur, me commanda cette Cantate.

Le 21 septembre, en pleine forêt, près d’Alençon, dans une clairière fut créée cette œuvre, par un temps d’été devant 2000 personnes.

L’œuvre a été reprise aux Choralies de 92, au Théâtre Antique de Vaison et plusieurs fois à Paris.

Trois volets constituent la Cantate.

Après un Prélude pastoral, joué aux cuivres, s’enchaîne le 1er chœur sur un texte de Paul Eluard

     « Entre les branches dessinées

     « Du mur sans fin de la forêt »

Un second épisode intervient aux cuivres et le deuxième chœur est reparti en double chœur (voix-cuivres) sur un texte de Charles Péguy

     « Et l’arbre de la grâce

     « Et l’arbre de nature »

Un scherzo alerte ferme le 2e interlude des cuivres.

Le Finale est sur des paroles de Victor Hugo

     « Arbres de la forêt

     « Vous connaissez mon âme »

Et l’œuvre se termine dans la force et la joie.

 

 

AU PAYS DES TROUBADOURS (pour sextuor de cuivres : 4 trompettes, cor, trombone, tuba) –

Cette partition fut commandée par la délégation des Affaires culturelles de LILLE pour être créée dans un concert des Festivités 78, ou figurait également ma Cantate LIBERTÉ chantée par les chorales « A cœur joie » de la région NORD.

Le titre à lui seul est assez évocateur de la musique qui va suivre. Les cinq mouvements qui alternent en vifs-lents-vifs ont tous un rapport certain avec le Pays des troubadours.

Fanfare du Roy Jehan : une ouverture brillante et colorée

Chanson de l’Aube : le thème de la chanson « L’ALBA » du troubadour Guiraud de Bourneuil.

A la cour du Roy Jehan : une danse languedocienne.

Choral : sur le thème de Marcabru.

Fanfare finale : la réplique de l’ouverture, terminant l’œuvre dans la joie.

Quoique cette partition soit à l’origine écrite dans un but pédagogique, elle demeure avant tout une œuvre musicale, faite pour le concert et son exécution n’est pas des plus faciles.

 

 

LE BERGER DE LUMIERES (pour les chefs de chœur des Cantilènes) –

La partition contient des chœurs à l’unisson, en canon, à 2 et 3 voix, avec possibilité d’ajouter une voix d’adulte (ad libitum).

Elle s’adresse à des enfants de 9 à 15 ans.

Si l’ensemble paraît assez facile, si les lignes mélodiques s’entendent et se retiennent bien, la polyphonie générale est plus complexe, notamment dans les derniers chœurs et demande un travail très soigné.

Voici un aperçu du degré de difficulté dans chaque chœur :

I L’Invitation : écrit à trois voix, pourrait se chanter à l’unisson, les parties intermédiaires étant jouées par les instruments. (assez facile).

II J’entends le blé qui chante : canon (moyenne difficulté)

III Grillon bleu : canon trois voix, (M dif.)

IV La leçon de choses : canon deux voix puis refrain de l’invitation (moy. Dif.)

IX La complainte des quatre temps : Trois voix obligées. Peut se chanter a capella ou avec accompagnement. Assez difficile.

X Entre la terre et les étoiles : Trois voix et soliste enfant.

Voix d’adultes (ad libitum). Délicat, chaque ligne assez claire, mais veiller à la mise en place.

XII.  Le chant de bataille : Unisson (moy. Dif.)

XIII. Le Choral du bonheur. Trois voix et voix d’adultes (ad libitum)

Certainement le chœur le plus difficile de mise en place, mais son mouvement répétitif (avec modulations progressives) permet de l’apprendre assez vite.

En résumé : il serait bon d’avoir un groupe d’enfants déjà éduqués à la polyphonie, et il pourrait s’y ajouter des plus jeunes, au moins dans les premiers chœurs et la partie soprano des derniers.

 

 

LE CANTIQUE DES CANTIQUES

Le Cantique des Cantiques a été écrit à la demande de l’Ensemble Ars Musicæ que dirige Claude Carrot. L’adaptation du texte est de Lucien Aumont.

Cette œuvre est pour Ensemble vocal féminin, harpe, cello et flûte avec soprano solo-récitant. Elle comprend plusieurs séquences qui s’enchaînent.

Après un court prélude instrumental le chœur chante : l’amour vient de Dieu. La voix du Récitant s’élève, accompagné en écho par la polyphonie.

Viens mon aimée, ma belle

Car l’hiver est passé

Et la fiancée répond (s. solo)

Sur ma couche en vain j’ai cherché

Celui que mon cœur aime

IIIe volet le chœur exprime la joie spontanée qu’apporte le grand souffle du vent

Et la fiancée attend son bien aimé

Je dors, mais mon cœur veille

J’entends mon bien aimé

Son solo va se continuer accompagné par le chœur :

J’appartiens à mon bien aimé

Le dernier volet chante l’évocation des deux êtres que l’amour va réunir

Qui donc est celle-ci qui monte appuyée sur son bien aimé

Et la conclusion redit

Plus fort que la mort est l’amour

Cette œuvre est avant tout un chant d’amour sublimé dans la gloire du Seigneur. Il résume tout le devenir de notre existence qui n’a de prix que dans l’amour et la foi.

 

 

CINQ POEMES DE SENGHOR (Léopold Sédar Senghor) –

Une main de lumière : Cette pièce peut se chanter a capella mais également avec le soutien instrumental. Son langage est essentiellement tonal mais avec une liberté de mouvements dans chaque voix et dans le jeu des modulations. La première phrase commence dans le grave (tonalité de la) pour s’élever progressivement jusqu’à la tonalité de fa dièse sur la phrase (Et ton sourire…) et aboutir à une cadence sur le IIIe degré du ton initial. La phrase suivante reprend la même musique mais va préparer un épisode central où le chant principal est confié à l’alto (Voici venir la fleur de brousse…) puis au soprano solo. La dernière section ramène les harmonies du début et l’œuvre se termine dans le grave sur un accord oscillant entre fa dièse et la.

Tu as gardé longtemps : Un court prélude chanté par les flûtes qui dialoguent ouvre le premier volet initié par le soprano solo accompagné des voix d’hommes. Le second volet est confié au ténor solo. La phrase qui suit procède d’une harmonie très élaborée réclamant une attention soutenue du groupe vocal. La section suivante (Et c’est dans la pénombre…) est chantée par le ténor solo. Un épisode lyrique suit (Je boirai à la source d’autre bouches …) aboutissant à un grand crescendo qui forme le point culminant de la partition. Après un développement court (Mais chaque année…), l’œuvre se termine par la phrase du soprano solo et s’éteint pp dans le grave.

Ne t’étonne pas mon amie : Le jeu de percussions a ici un grand rôle car il soutient le rythme très marqué de cette pièce. C’est par un solo de basse que débute la partition (Ne t’étonne pas…), accompagné par les vocalises des voix de femmes. Le rythme devient plus pesant (Entends-tu la menace des vieillards…) et l’harmonie très dissonante pour aboutir à l’accent dramatique (Et que mes doigts saignent sur mon khalam…). Le ténor solo reprend alors la première idée exprimée par la basse (Peut-être demain mon amie…) toujours accompagnée par les vocalises des voix de femmes. Toute la péroraison est bâtie sur une pédale de basse (fa) soutenant le rythme initial et étayant l’harmonie des autres voix, pour s’éteindre pianissimo (Qui chantait ta beauté noire).

Je t’ai filé une chanson : Cette pièce peut également être chantée a capella ou avec un accompagnement. C’est la plus sereine et la plus facile d’exécution. Après un prélude calme chanté par les flûtes, la polyphonie s’étale dans le mode de ré. La seconde section commence par un solo de basse (Je t’ai offert des fleurs sauvages…). Les voix entrent alors progressivement dans un crescendo qui module et aboutit à une harmonie étrange sans tonalité affirmée (la richesse du crépuscule à Sangomar…). A partir de ce point il y a reprise du refrain (Je t’ai filé une chanson…).

Elle fuit : Le style de cette dernière pièce est assez différent, il procède par séries qui sont traitées dans une grande liberté. Le langage harmonique échappe à la loi de la tonalité et acquiert un dynamisme qui correspond exactement au modèle proposé par le poème qui est rude, acerbe et virulent. L’élément rythmique au piano et aux percussions donne la pulsation à toute l’œuvre. Les voix sont souvent à l’unisson. L’épisode central voit les valeurs s’agrandir, sans pour autant relâcher le mouvement vif (Je lui tordrai les bras de verre…). La séquence qui suit (Le râle jubilant de l’antilope…) est bâti sur la combinaison des éléments mélodiques et rythmiques, et se dirige vers l’accent dramatique culminant (Et je boirai longuement ...). Toute la dernière partie reste dans le même tempo, les percussions et le piano terminent dans la force cette dernière pièce.

 

 

CONCERTO POUR CLARINETTE

Gaudeamus, « réjouissez-vous ». Ce sous-titre du Concerto pour clarinette résume l’esthétique générale de l’œuvre.

Le compositeur a cherché avant tout une expression de joie intérieure en utilisant les matériaux du langage contemporain dans une totale liberté et un souci constant de ne pas dérouter l’auditeur.

Le Concerto se présente en trois volets et garde l’empreinte classique sur le plan formel.

Sur les accords mystérieux des cordes, la clarinette énonce les premières notes du thème qui va se développer dans l’Allegro vivace. Tour à tour s’opposent la volubilité du soliste et le rythme marcato de l’orchestre ponctué par les accents des trompettes.

Le mouvement lent se poursuit à partir du thème grégorien « Gaudeamus ». Mais, ici, modalité, série, polytonalité et « aléatoire » se fondent dans une même expression de jubilation et les éléments utilisés ont pour seul but de servir la musique.

Très vif, rythmique, volontaire, éclate le final. Il donne l’occasion au soliste de faire valoir la souplesse, l’agilité et le velouté de la clarinette.

L’œuvre se termine par un rappel du « Gaudeamus » s’élevant comme un choral parmi le tourbillon rythmique qui anime ce mouvement.

Jacques Lancelot, pour qui ce Concerto a été écrit, sera le soliste de cette œuvre.

 

 

CONCERTO POUR ORGUE

Ce Concerto, commande de la Radio française a été créé par Pierre COCHEREAU, organiste de Notre-Dame de Paris, d’abord à la Radio, puis au FESTIVAL LANGUEDOCIEN et à la Télévision française.

Depuis il a été souvent joué en Mémoire et à l’étranger

Il porte en sous-titre : Pax in nomine Domini

Paix soit au nom du Seigneur

Ce thème a été chanté au XIIIe siècle par le troubadour MARCABRU et Roger Calmel à travers la longue courbe des années a voulu reprendre ce même appel de la PAIX au nom du SEIGNEUR.

L’œuvre se compose de trois parties : « « GRAVE « puissant et sombre à l’image du monde où nous vivons, où les haines et les guerres sont toujours à notre porte.

Puis s’enchaîne une « TOCCATA » vive, brillante, enjouée où apparaissent la lumière et la bonté. Cette Toccata dans son mouvement vif va entraîner la première apparition du choral de MARCABRU « Pax in nomine Domini », d’abord exposé à l’orgue sur un fond de pizzicati des cordes, puis par tout l’Orchestre et les grands jeux de l’orgue, en pleine puissance. Une cadence improvisée sur les principaux thèmes précède la coda finale.

 

 

LE DEMON DE MINUIT Historique et genèse de cette comédie lyrique –

Avant la création de cette comédie lyrique au Théâtre du Casino de Lamalou-les-bains, le samedi 4 août [1973], création qui se prépare avec beaucoup de soins et qui s’annonce sous d’heureux auspices, il convient de donner quelques indications sur l’origine et la genèse de cette œuvre.

Le Roi Pierre II d’Aragon épousait en 1204, Marie de Montpellier fille de Guilhem VIII, mais il abandonna bientôt son épouse. Pierre II fut obligé de revenir à Montpellier pour la ratification d’un traité de paix et l’on s’aperçut qu’il regardait d’un bon œil une jeune veuve, Béatrix, suivante de Marie. Les consuls qui comprenaient toutes les suites fâcheuses de cette passion, inventèrent avec l’aide de Marie et de Béatrix un stratagème très astucieux, (que nous ne dévoileront pas pour laisser aux spectateurs toute la saveur de l’histoire), et depuis la légende a fait son chemin.

Cette légende a été racontée au 17e siècle par les chanoines Pierre Gariel et Charles d’Aigrefeuille.

Dans son livre « Ciel occitan », Maurice Chauvet, disparu l’an dernier, nous conte les faits avec beaucoup de verve et d’esprit en laissant entrevoir l’idée d’une comédie musicale.

Cette idée va être reprise par Alban Calmel, père du compositeur et son premier Maître également. Alban Calmel organiste depuis plus de quarante ans et qui manie la plume avec beaucoup d’aisance, prépare un livret empreint de poésie.

Mais il fallait adapter tout cela aux exigences de la scène et c’est alors qu’intervient M. Fizereau qui a déjà composé plusieurs livrets d’opérettes (Safari, Les amoureux de Santa-Cruz). M. Fizereau a préparé « sur mesure » un livret pour les artistes de Lamalou.

Il serait bon de signaler que le Théâtre du Casino de Lamalou est le seul, en Mémoire, à posséder une troupe sédentaire, un orchestre, un corps de ballet, dans la période d’été. Cela témoigne d’une vitalité et d’un courage propres au Directeur Monsieur Casals et d’une parfaite compréhension des autorités locales et en particulier du Maire, Monsieur Paul Coste-Floret.

 

 

L’ENFANT-MUSIQUE (texte de Didier Rimaud –

Commandé et créé par les « Cantilènes ACJ » de Paris sous la direction de Brigitte Sourisse, ce conte musical s’adresse aux jeunes enfants, de 7 à 12 ans. Il est écrit à une voix accompagnée par le piano, avec une version pour six instruments (Fl. Cl. Violon-cello-percussions-piano). Récitant.

Il raconte l’aventure d’un enfant et son ami, un âne, tous deux inséparables et s’exprimant toujours en chantant. Une troupe de saltimbanques vole l’enfant et l’âne pour s’en servir et les montrer dans les foires. Mais les deux amis ont perdu leur voix.

Les parents furieux recherchent partout leur fils et son ami.

Les animaux, le chien, la colombe, le poisson se déguisent en musiciens et parcourant le monde retrouvent dans un cirque l’enfant et l’âne, qui, heureux pourrons chanter à nouveau et se dire « mille merveilles que l’on découvre avec le cœur par la musique et l’amitié ».

Editions A.C.J. Lyon-Durée : 20’ Difficulté : facile.

 

 

L’ENFANT ROI, pastorale de Noël (texte de Jean-Pierre Nortel) –

Les « Pastorales » de Noël ont leurs racines profondes dans la Provence et le Languedoc. Elles ont toutes pour thème la naissance de Jésus accueillie par les bergers et les métiers artisanaux de ces régions : (les Santons) et conservent un caractère populaire.

Ce caractère, ici, ressort volontairement à chaque page, par les moyens employés et par le style adopté.

Le chœur est écrit pour une chorale d’enfants, les solistes sont deux bergers, ténor et baryton, une voix d’enfant et un « Récitant ».

D’autre part, pour chanter la joie de ces enfants et des bergers allant vers la crèche il fallait un style clair, sobre, direct, où la chanson du folklore puisse se mêler intimement aux harmonies de l’ensemble.

Résumé de la Pastorale :

C’est l’histoire d’un petit enfant qui, dans la nuit de Noël ne voulait pas dormir, alors que les bergers, après leur rude journée et la veillée au coin du feu, avaient déjà fermé les yeux, lui, jouait de la flûte, en ouvrant les siens très grands.

C’est alors qu’il voit l’étoile briller au loin dans le vallon. Joyeux, il prend son tambour et réveille tous les alentours.

Deux bergers furieux et sceptiques le poursuivent avec des bâtons, mais lui, suit le chemin de l’étoile. Il court devant les bergers et arrive le premier à l’étable où Jésus est né. Ebloui, il chante une prière. Les deux compères s’en viennent par derrière ; le premier reconnait l’Enfant nouveau-né, le Messie annoncé, l’autre, bougon, retourne à ses moutons.

Les anges et Marie chantent Noël. Puis la crèche toute entière s’endort. Mais l’enfant trouble ce grand silence. Il prend son tambour et réveille Marie, Joseph, les anges, le bœuf et l’âne gris. Il crie « Entendez-vous, les Rois s’avancent vers l’aurore ». Il part dans la nuit au-devant des chameaux et des dromadaires qui viennent de l’Orient.

On entend au loin, la marche triomphale des Rois Mages. L’Enfant réapparait, portant la couronne du Roi Baltazar. Il chante « Heureux les cœurs purs, le royaume des cieux est à eux ».

 

 

LE JEU DE L’AMOUR ET DE LA MORT, opéra en 3 actes (livret de Romain Rolland) –

Synopsis : La Révolution est là, les rues sont animées, le peuple en liesse chante les Hymnes de Gossec.

COURVOISIER (synthèse de Lavoisier et Condorcet), est tout empreint des idées nouvelles, son salon est joyeux et sa toute jeune femme, Sophie, participe à la liesse populaire.

Un jeune militaire arrive de l’Armée du Rhin. Il aime Sophie et la supplie de partir avec lui, elle refuse dignement malgré son attirance certaine pour ce héros.

Courvoisier voit, cependant, au fil des jours, se détériorer la situation, et la Liberté, si chère est menacée. Il vient de la Convention et on l’a empêché de s’exprimer, il est déjà suspect, il sent s’écrouler son rêve, ses amis l’abandonnent et sa femme n’est-elle pas prête à le quitter ?

Robespierre veut le sauver et lui fait parvenir deux sauf-conduits permettant à sa femme et à lui de passer en Suisse. Il préfère donner ces papiers à Sophie et au jeune soldat : lui restera, ses travaux, son œuvre, sa Patrie sont là.

L’heure approche, son arrestation est imminente. Sophie a brûlé son passeport, elle vient rejoindre son mari, lui redit son amour et sa fidélité.

Au coin de la cheminée tous deux attendent leur destin. On entend le pas des gardes qui montent l’escalier et vont les arrêter ; un dernier chant sera le chant du cygne pour les deux époux :

     « Nous n’irons plus au bois

     « Les lauriers sont coupés ».

 

 

CANTATE LIBERTE

Cette Cantate est une commande du Festival de Chant Choral de Caen. Ecrite en 1960 pour le Festival du Chant Choral de Caen, elle fut créée dans cette ville par les Chorales des Ecoles, Lycées & Collèges et l’Harmonie « La Fraternelle ».

 Sa structure se présente en trois volets.

 Le caractère âpre, rude et sombre du premier volet chante la souffrance des prisonniers persécutés :

     « Les ennemis sont venus la nuit

     « Plus innombrables que les cheveux de ma tête »

Le deuxième épisode est très violent. C’est la lutte des prisonniers contre l’oppression.

     « Ils ont arraché la langue de ma bouche

     « Ils ont fait de moi une pierre parmi les pierres

     « De la cité détruite. »

Un solo de baryton commence le troisième volet :

     « Que soudain mes fers mêmes résonnent

     « Tu viens éclairer ma douleur

     « Et briser la fleur noire de mon esclavage » …

puis le chœur entonne dans une grande douceur le bel hymne de Paul Eluard :

     « Sur mes cahiers d’écolier

     « Sur mon pupitre et les arbres

     « Sur le sable et la neige

     « J’écris ton nom ».

Ce chœur va monter dans un immense crescendo… pour terminer dans un choral majestueux… et chante en conclusion : LIBERTÉ

 

 

POURQUOI UN MAGNIFICAT

Parce que c’est avant tout un hymne de joie. C’est le cri de Marie apprenant qu’elle sera bientôt la mère de Jésus. C’est son chant d’humilité devant la puissance du Seigneur. Ce sont les générations (Omnes generationes) qui reprennent depuis 2000 ans cet hymne de reconnaissance. C’est une « Action de grâce », dans le sens le plus large, sur le plan matériel comme sur le plan spirituel.

Mais comment chanter la joie avec notre musique contemporaine ? Le compositeur s’est fixé un but bien déterminé : aller ver la clarté, les lignes pures ; n’avoir pas peur d’employer un accord parfait, à l’inverse de bien des œuvres contemporaines qui expriment l’angoisse, les tourments de la vie, au travers d’une écriture atonale et disjointe. Si cette partition reste globalement complexe dans sa conception (les symboles musicaux y foisonnent), son écriture chorale est relativement simple, sans piège inutile, chaque voix étant bien dessinée et chantante.

 L’œuvre se développe en douze versets différents où alternent chœur mixte et soli, quelquefois en dialogue. Sur le thème liturgique, les trompettes apparaissent dès le début, ce thème sera repris au –Gloria- par toute l’assemblée en « cantus firmus » (valeurs longues), pendant que la polyphonie du chœur se déroulera enrichie des voix de solistes.

L’instrumentation choisie –deux trompettes et orgue- a pour but de faciliter les exécutions futures.

 

 

MARIE AU CALVAIRE, oratorio pour soli, chœur et orchestre (texte de Charles Péguy-adaptation Lucien Aumont) –

Quand le projet fut envisagé avec le Père Aumont, responsable des concerts à Saint-Séverin de Paris, d’écrire un Oratorio destiné à être créé dans cette église, nous avons pensé à Charles Péguy et à son œuvre très attachante. De plus, ce grand poète a été très rarement mis en musique, (je ne connais que « Le martyre des Saints innocents » d’Henry Barraud), ceci étant une raison supplémentaire de se laisser tenter.

Sur un découpage et une adaptation de Lucien Aumont, j’ai donc construit l’Oratorio avec un souci constant de l’équilibre sonore entre solistes, orgues, chœurs, orchestre et récitant.

J’ai introduit des chorals, volontairement très simples d’exécution en songeant à la participation éventuelle de l’assemblée des auditeurs, ce n’est d’ailleurs pas une innovation. Bach y avait songé depuis longtemps…

L’ouvrage est découpé en dix-sept numéros et termine par une séquence du Stabat Mater et le Choral final où les principaux thèmes viennent s’insérer formant un tissu musical très dense. L’œuvre se termine dans une grande douceur.

Elle fait l’objet d’une commande d’Etat, en 77, au Ministère des affaires culturelles.

 

 

Création de la MESSE CARILLON DE LUMIERE

En prélude au Festival d’Avignon : Avant que ne commencent les manifestations du Festival, T.F.1 a prévu l’émission « Jour du Seigneur » le Dimanche 4 juillet de 10h30 à 12h, animée ce jour-là par le Père Alain Carron de la Carrière et consacrée aux jeunes musiciens.

C’est ainsi que dans le magazine présenté à 10h30, nous entendrons l’orchestre des jeunes du Conservatoire sous la direction de Mr Girolami, Directeur de cet établissement, puis différentes personnalités nous parler des jeunes face à la musique et face à la foi.

A 11h, la messe « CARILLON DE LUMIERE » sera retransmise depuis la cathédrale Notre-Dame des DOMS avec les chorales des jeunes de la ville, le même orchestre du Conservatoire, un jeune prêtre, Lucien Aurard, chantant et officiant, sous la direction de Compositeur.

Cette œuvre a été conçue pour les jeunes, pour le cadre d’Avignon et en fonction des possibilités de ces chanteurs. Ce compositeur connait bien la voix puisqu’il a écrit plusieurs œuvres chorales (Liberté-Les chemins-La cantate de la Vigne-Marie au Calvaire, Les Trois messes basse d’après A. Daudet) et récemment un Requiem commandé par le mouvement A.C.J. et créé aux choralies de Vaison la Romaine.

 

 

PENELOPE (texte de Roger Calmel) –

Commande du mouvement A.C.J. pour les jeunes de 12 à 15 ans, cette légende lyrique conte brièvement l’histoire de Pénélope. Elle est écrite pour deux ou trois voix chorales, soprano solo et intervention d’un baryton (Ulysse) qui peut être aussi un déguisement (mezzo). L’accompagnement est pour petit ensemble : Fl-Cl-cello-percussions-piano.

Elle se divise en cinq volets :

Chœur et solo : Pénélope tisse sa toile.

Arrivée des prétendants qui s’affrontent et demandent à Pénélope de choisir l’un deux pour époux.

Arrivée d’un mendiant. Un vieux mendiant se présente ; il est rejeté par l’ensemble des prétendants avec force et moquerie.

L’Arc : chaque prétendant va essayer de tendre l’arc d’Ulysse ; aucun n’y parvient. Mais le mendiant réussi et aussitôt son manteau de misère tombe et apparaît un beau jeune homme, Ulysse.

Un Final d’allégresse termine l’œuvre dans un chœur large, chanté par tous. Editions A.C.J. LYON, Durée : 17’, Difficulté : moyenne

 

 

QUATUOR A CORDES

Cette œuvre Se développe en trois volets mais ne suit pas la structure classique dans sa formation ni dans sa langue.

Le premier mouvement est un « Andante » très lyrique, où le jeu des sonorités et des contrastes de lumière et d’ombre va faire évoluer les principales lignes. C’est ainsi que la première idée est exposée à l’alto puis passe vers les autres instruments en dialogue serré. Une seconde phrase plus mouvementée donnera vie à l’ensemble avant le bref retour des premiers éléments.  Le second mouvement est un « Scherzo » à cinq temps. Ici le rythme est roi, il va naître comme une figure chorégraphique et se développer dans cette ambiance de gaîté, de dans légère et vive.

Après une introduction mélodique, voici le Finale, robuste, solide, impulsif, dans un rythme implacable. Mais sur ces élans nerveux plusieurs phrases de charme évoluent au premier violon puis à l’ensemble, formant un lien avec le premier mouvement et le quatuor se termine dans une grande sérénité sur des éléments très dépouillés du début de l’œuvre.

Ce Quatuor est dédié à Jean-Pierre MOECHLI et sa formation qui le joue, ce soir, en première audition.

 

 

QUINTETTE, pour : Flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano –

C’est à la demande de Jean-Louis PETIT et de son ensemble de VILLE D’AVRAY que ce quintette a été écrit et à qui il est dédié.

La particularité de cette œuvre vient d’abord de sa formation instrumentale : deux cordes : violon et cello, deux « bois » flûte et clarinette et le piano, chaque groupe ayant ses « matériaux sonores » mais aussi faisant cohésion dans des éléments communs.

Le Quintette se divise en trois volets :

Le premier mouvement « Soutenu » va alterner les fusées descendantes du piano avec les thèmes mélodiques des cordes puis des bois. L’écriture se resserre arrivant à un épanouissement de l’idée principale dans le milieu du mouvement. Ici, point de développement mais une réexposition à « l’écrevisse » par mouvement rétrograde qui amène la conclusion dans un tempo agogique.

Le second mouvement est une Passacaille. Le violoncelle expose un chant de neuf mesures, un élément nouveau apparaît au violon repris quelques mesures suivantes par la clarinette, puis par la flûte, chaque instrument ajoutant une idée neuve à l’ensemble. La passacaille se développe ainsi pendant neuf variations tantôt extrêmement serrées, tantôt lumineuses et transparentes. Elle s’achève dans un grand apaisement.

Le Finale « Allegro con brio » est d’allure rythmique, aux arêtes vives, fusées tourbillonnant en tous sens. Un hommage est rendu à mon Maître Darius MILHAUD, à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Le thème principal de sa troisième symphonie se fait entendre au piano et au violoncelle, puis aux bois en valeurs courtes. Dans la partie centrale une phrase plus expressive vient interrompre un court instant le mouvement rythmique qui reprend et se termine dans la volubilité et l’intensité.

 

 

RAPSODIE OCCITANE

C’est à la demande de Benoit Giraud chef de la Musique de la Police Nationale que cette œuvre a été écrite.

Elle se présente comme une symphonie en un seul mouvement et sa construction comprend plusieurs thèmes dont deux sont authentiques des troubadours : Marcabru et Guiraud de Bourneuil.

Après une ouverture très animée apparaît à la trompette puis au Cor solo la chanson de Marcabru « Pax in nomine Domini, mais d’abord dans une allure marcato qui s’insère dans le tissu rythmique de l’orchestre.

Le hautbois solo amène la transition où la trompette puis le cor vont chanter « Reis glorios » de Guiraud de Bourneuil. Un pont agogique nous mène au thème lent de la Rapsodie, celui-ci ne doit rien aux Troubadours.

Apparait le choral : Pax in nomine domini d’une allure sereine, ample et forte, il sera suivi d’une fugue très violente qui contraste avec la sérénité du choral.

Une courte réexposition fait entendre les deux thèmes lents qui vont s’enchaîner au choral final chanté par tous les cuivres avec des contrepoints rythmiques alternés entre les bois et les percussions. Ainsi se terminent dans une synthèse grandiose les éléments de violence dominés par ceux de la Paix.

Cette Rapsodie est aussi un hommage à ma terre natale, l’Occitanie, le Languedoc.

 

 

REQUIEM A LA MEMOIRE DE MARIE-ANTOINETTE

C’est à la demande de Benoit Giraud chef de la Musique de la Police Nationale que cette œuvre a été écrite.

Elle se présente comme une symphonie en un seul mouvement et sa construction comprend plusieurs thèmes dont deux sont authentiques des troubadours : Marcabru et Guiraud de Bourneuil.

Après une ouverture très animée apparaît à la trompette puis au Cor solo la chanson de Marcabru « Pax in nomine Domini, mais d’abord dans une allure marcato qui s’insère dans le tissu rythmique de l’orchestre.

Le hautbois solo amène la transition où la trompette puis le cor vont chanter « Reis glorios » de Guiraud de Bourneuil. Un pont agogique nous mène au thème lent de la Rapsodie, celui-ci ne doit rien aux Troubadours.

Apparait le choral : Pax in nomine domini d’une allure sereine, ample et forte, il sera suivi d’une fugue très violente qui contraste avec la sérénité du choral.

Une courte réexposition fait entendre les deux thèmes lents qui vont s’enchaîner au choral final chanté par tous les cuivres avec des contrepoints rythmiques alternés entre les bois et les percussions. Ainsi se terminent dans une synthèse grandiose les éléments de violence dominés par ceux de la Paix.

Cette Rapsodie est aussi un hommage à ma terre natale, l’Occitanie, le Languedoc.

 

 

REQUIEM POUR SOLI, CHŒUR ET ORCHESTRE

Quand Marcel Corneloup, Président du mouvement « A Cœur Joie », me demanda d’écrire une partition pour ce mouvement, je pensais à un thème qui fût universel, connu de tous et qu’on puisse chanter sans traduction, dans sa langue originale. C’est ainsi que je choisis le REQUIEM, texte liturgique en latin pouvant se chanter par tous les publics dans cette version.

D’autre part, le REQUIEM évoque le passage de la vie au trépas, un fait, une action inéluctable pour tout être humain.

Ecrit spécialement pour des chorales des bons amateurs, j’ai eu le souci constant dans ce Requiem de la clarté du langage, ceci n’excluant pas la complexité d’écriture de l’œuvre entière.

Chœur mixte, tantôt polyphonique, tantôt homophonique, solistes (soprano, baryton) sont accompagnés par un orchestre moyen pouvant être modifié suivant le lieu. Les bois et « vents » pouvant être remplacés par les grands orgues dans une église.

Mouvements lents et vifs alternent, faisant toujours une large place à l’émotion artistique. Ce REQUIEM est avant tout une œuvre de paix et de sérénité.

Il a fait l’objet d’une commande du Ministère des Affaires culturelles 1980 et a été créé au Théâtre antique de Vaison pour les Choralies 80, par l’Atelier de chant choral, Michel Piquemal baryton, Odile Pietti, soprano et l’Orchestre sous la direction de Bernard Thomas.

 

 

SALVE REGINA (pour Bernard Thomas) –

C’est à la demande de Bernard Thomas et de Françoise Pech que cette œuvre a été écrite spécialement pour Draveil.

Le Salve Regina est avant tout un cri de joie et d’espoir vers la Mère de Dieu.

Dans la première séquence le chœur, d’abord à l’unisson, puis dans une polyphonie serrée chante la Reine de la miséricorde.

« Ad te clamamus » ; l’imploration de cette seconde séquence se fait plus pressante, c’est une clameur violente qui éclate au chœur et se calme dans sa phrase dernière.

Comme un chant grégorien, les hommes évoquent la vierge : « Eia ergo » (ô vous, notre avocate, tournez vers nous votre regard plein de miséricorde). Cette invocation se poursuit en canon avec les voix de femmes dans une grande ferveur. La troisième séquence « Et Jesum » commence par des grands accords polytonaux et le chœur alterne comme dans les œuvres de la liturgie orthodoxe. Un interlude d’orchestre où les hautbois et les cordes dialoguent autour d’un thème écrit sur le nom de Bernard Thomas…c’est un hommage et un remerciement au chef d’orchestre et ami, et ce court interlude s’enchaîne au Finale.

« O clemens, o Pia, o dulcis Virgo Maria »

Une grande tendresse envahit toute cette séquence. Le symbole des couleurs bleu et blanc de la Vierge apparaît dans une courbe mélodique, bâtie sur deux accords tandis que les voix planent et chantent la clémence.

Puis ne demeure qu’une seule couleur, un seul accord aux multiples visages, et l’œuvre se termine dans une grande sérénité, dans le regard qui monte vers le ciel étoilé.

 

 

SINFONIA POUR LE CANTIQUE DES CANTIQUES

Cette œuvre, composée pour Bernard THOMAS et son orchestre, puise sa source dans le Cantique des Cantiques, et ses trois mouvements qui s’enchaînent correspondent aux trois idées poétiques de cette page de la bible.

I Prologue :

     « Le Roi m’a introduit dans son Palais,

     «  Quel délice de l’aimer,

     «  Il est l’objet de mon allégresse

     «  Et de mes chants joyeux. »

Les premières notes des cordes s’ouvrent mystérieusement comme la porte de ce Palais. Et là commence une passacaille, d’abord très calme, puis qui s’anime peu à peu et personnifie la jeune épouse dans l’attente de son bien-aimé.

II Dialogue :

     « Lève-toi ma bien aimée si belle et viens,

     «  La pluie a cessé

     «  L’hiver a passé

     «  La vigne en fleur porte son parfum

     «  Montre-moi ton visage mon bien-aimé

     « Fais-moi entendre ta voix. »

Dans le tressaillement intérieur des cordes vient se greffer le duo des amants, représenté par le violon et cello soli. C’est avant tout un chant d’amour.

III. Contemplation :

Ce duo d’amour s’enchaîne brièvement avec le dernier volet qui est l’extase après la volupté. Un grand calme s’établit peu à peu sur un long groupe-pédale. Les deux violons chantent cette quiétude et l’œuvre se termine dans un grand apaisement et une passion contenue.

 

 

LE SOUS-PREFET AUX CHAMPS, ballet de Maxime Weil, d’après Alphonse Daudet.

ARGUMENT – Décor : L’orée d’un petit bois de chênes verts bordé par une route poudreuse formant un coude au premier plan à droite, et s’étendant très loin, sous un soleil ardent, jusqu’à une agglomération pavoisée. Au premier plan, à gauche, un massif fleuri. Au premier plan, à droite, l’arrière d’une calèche arrêtée.

Au lever du rideau, sur le bord de la route, des cigales s’ébattent.

Elles se cachent pour voir un cocher et un laquais s’incliner devant M. le Sous-préfet avant de l’aider à descendre de la calèche où il est assis.

M. le Sous-Préfet paraît. Il porte « son bel habit brodé, son petit claque, sa culotte à bandes d’argent, son épée de jade à poignée de nacre… » et une grande serviette en chagrin gaufré.

M. le Sous-Préfet a très chaud… Il fait signe à ses gens de le laisser seul. Cocher et laquais s’éloignent discrètement.

M. le Sous-Préfet sort de sa poche un gros mouchoir, retire son chapeau et se met à éponger son front…un front de chauve…Deux grosses mouches qui lui font cortège le contraignent à une sorte de « petite danse malgré lui » et d’autant plus difficile qu’il doit tenir en équilibre son chapeau, son mouchoir et sa grande serviette en chagrin gaufré…

M. le Sous-Préfet arrive ainsi en dansant jusqu’au petit bois, « relève le pan de son habit, pose son claque sur l’herbe et s’assied dans la mousse au pied d’un jeune chêne, puis il ouvre sur ses genoux sa grande serviette de chagrin gaufré et en tire une large feuille de papier toute blanche… ainsi qu’un crayon.

Pendant que M. le Sous-Préfet se livre à toute cette mimique, il y a dans le massif fleuri une grande animation : par bonds successifs et harmonieux, d’abord curieux, mais craintifs, puis nettement plus hardis, fleurs, insectes et oiseaux parviennent jusqu’au personnage mystérieux dont l’irruption trouble leur quiétude, et qui, reculant devant l’effort par la chaleur excessive, laisse glisser sur le sol le rouleau de papier blanc.

a) Danse des Coquelicots et des Bleuets

b) Danse des Grillons et des Sauterelles

c) Danse de l’Alouette

Tous les hôtes du petit bois entourent M. le Sous-préfet, puis l’entraînent avec eux en une véritable sarabande…

d) Danse de l’écureuil et ronde

Après quoi, le sommeil semblant gagner M. le Sous-Préfet, tous s’éloignent.

Resté seul, M. le Sous-Préfet reprend le rouleau tombé à terre, s’évertue à tracer quelques mots sur le papier, mais, très vite, il est vaincu par le sommeil…et il rêve…Il rêve évidemment à la cérémonie qu’il doit présider là-bas, au village pavoisé en son honneur.

Le petit bois s’emplit de vapeurs blanches…et voici qu’une petite fille se présente en dansant devant M. le Sous-Préfet pour lui offrir un bouquet…et voici, semblable à la première, deux, quatre, huit petites filles qui, toutes, ont un bouquet à la main et font une ronde, coupée de révérences, autour de M. le Sous-préfet…et voici la fanfare du village et tous les villageois ayant à leur tête Monsieur le Maire ceint de son écharpe.

Monsieur le Sous-préfet, à moitié endormi, se soulève, s’empare du rouleau de papier demeuré sur le sol, bombe le torse comme s’il voulait prononcer un discours… et retombe… épuisé…

Cependant, villageoises et villageois dansent, en habits de fête, sur des rythmes provençaux pour honorer ce grand personnage, toujours somnolent…et puis, les uns et les autres, tous, grands et petits, se retirent, chacun laissant tomber un petit bouquet aux pieds de M. le Sous-Préfet.

Les vapeurs blanches- celles du rêve- s’estompent… et, avec elles, les petits bouquets…

M. le Sous-Préfet commence à s’animer…Il passe sa main sur son front, esquisse des mouvements exprimant l’incertitude où il se trouve de rêver encore ou d’être éveillé. Il s’éveille enfin, s’éponge à nouveau le front et se décide, si l’on peut parler ainsi, alors qu’il s’agit d’un si bel habit, à « tomber la veste ». Il essaie à nouveau de tracer quelques mots sur le papier appelé à recueillir le texte de son discours…

Pendant ce temps, les hôtes de ce petit bois se sont à nouveau rapprochés par bonds successifs, et, à nouveau, ils ont, comme au début du ballet, entraîné M. le Sous-Préfet dans une véritable sarabande.

Mais le jour commence à décline. Et un bruit de pas a tôt fait de ramener à leur point de départ fleurs, insectes et oiseaux.

M. le Sous-préfet, à plat ventre, commence à tracer sur le papier quelques mots à l’instant précis où, inquiets de ne pas le voir revenir, ses gens courent à sa recherche…

Ils trouvent enfin leur maître, l’aident à « repasser » son bel habit et, le portant presque, le ramènent jusqu’à sa calèche qui s’éloigne.

Le fameux rouleau reste oublié sur le sol, dernier vestige de la présence du sous-préfet.

Alors, tandis qu’un jeu de machinerie permet de voir la calèche (réduite à la dimension d’un jouet) s’éloigner en direction du village pavoisé, les « hôtes du petit bois », par petits bonds, sortent à nouveau de leurs cachettes pour assister au départ du grand personnage.

 

 

STABAT MATER –

Le Stabat Mater est un hymne à la Vierge debout auprès de la croix. Le texte liturgique, du 13e siècle, a été traité au fil des années par un grand nombre de compositeurs. Un des plus connus est Pergolèse, mais il y a Rossini, Schubert, Dvorak, proche de nous Fr. Poulenc, et bien d’autres….

C’est avant tout un Hymne douloureux et tragique, divisé en plusieurs versets qui sont confiés ici aux voix de femmes et au Baryton solo, avec un accompagnement d’orchestre où les Ondes Martenot jouent un rôle important.

Après un Prélude mystérieux, solo d’Ondes Martenot, le Baryton expose le premier verset : « Elle se tenait debout la Mère de douleur, en pleurs près de la croix où Jésus agonisait ». Ce thème est repris en polyphonie par tout l’Ensemble.

Le second verset est empreint de violence « Son âme gémissante, un glaive le transperçait.

Un duo de voix de femmes forme la troisième séquence « O quam tristis », ponctué seulement par quelques accords.

Dans le quatrième verset alternent baryton et chœur « Quis est Homo » ; il est fougueux et emporté, c’est un cri de révolte contre le sort cruel.

« Sancta Maria » Sainte Mère, faites-moi cette grâce, gravez les plaies du crucifix fortement dans mon cœur, tel est ce verset « A Capella » qui garde une expression lyrique et douloureuse.

L’Orchestre enchaîne avec une longue série « Ostinato » où vient se greffer pour la première fois le « Cantus firmus » liturgique, le chant initial, vocalisé au Baryton solo. Ainsi, par-delà les siècles, renaît ce refrain tout simple, comme on voit dans la nature le rejeton d’un vieil olivier ou d’un figuier ressurgir, croître et fleurir.

Le Finale « Quando Corpus » nous dit : O Christ, quand il faudra quitter ce monde, accordez-moi par votre Mère d’arriver à la palme de la victoire. Chœur, baryton et orchestre vont alterner avec un rappel musical du premier verset et une péroraison aux longues vocalises des voix de femmes pendant que le baryton reprend très lentement le thème grégorien.

L’œuvre se termine, pianissimo, dans la joie intérieure.

La création a eu lieu en mars 74, au Festival du son, Palais des Congrès, avec la Maîtrise ORTF, Michel Piquemal baryton solo et le Trio Deslogères dirigé par Jacques Jouineau.

 

*

 

Dans mon enfance, j’ai toujours été impressionné par ce chant liturgique qu’on interprétait à l’église, lors de la veillée du jeudi saint.

L’origine de cet hymne est du XIIIe siècle et le texte est une complainte en hommage à la souffrance de la Vierge auprès de la croix. Tout au long des siècles, les musiciens ont été sensibilisés par cet hymne, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.

En 1971 j’ai pu réaliser ce rêve, mettre en musique à mon tour le « Stabat Mater ». Je n’ai retenu que sept strophes caractéristiques me permettant d’alterner mouvements lents et vifs.

La version première est pour baryton solo, voix de femmes ou d’enfants et Trio instrumental (Ondes Martenot-piano-percussions). Elle fut donnée lors du Festival du son à Paris, Palais des Congrès, en 1973, avec la Maîtrise ORTF, le Trio Françoise Deslogères, Michel Piquemal en soliste sous la direction de Jacques Jouineau.

La seconde version date de l’année suivante. Le Trio instrumental est remplacé par l’Orchestre symphonique moyen, par deux, et les voix de femmes peuvent être remplacées par un chœur mixte. Cette version a été créée au Festival de la Côte Languedocienne, Cathédrale de Béziers en 74, avec l’Orchestre de Nice ORTF, l’Ensemble vocal du Panthéon, Michel Piquemal, baryton solo, sous la direction de Pol Mule.

J’attache beaucoup d’importance à cette œuvre que je considère comme une des plus réussies sur le plan de l’émotion et de l’architecture.

 

 

TALITHA OU LE BONHEUR D’ATTENDRE

Pourquoi avons-nous écrit cette « Féérie lyrique » pour et avec les enfants ? Et pourquoi lui avoir donné cette forme ? Nous pouvons invoquer trois raisons :

Tout d’abord parce que l’imagination est bien le domaine des enfants. Ils sont de plain-pied avec le rêve. Le merveilleux leur est familier. Tout peut leur advenir. Ils ne demandent qu’à entrer dans le jeu. Pourquoi ne pas leur en fournir l’occasion ?

Ensuite parce que les enfants ont une étonnante faculté d’invention et de réalisation, en tous domaines, avec tous les matériaux possibles : costumes, décors, mimes, poèmes, chansons, fabrication et jeu d’instruments ? Pourquoi ne pas répondre à leur désir de faire et de s’exprimer.

Enfin, parce qu’ils ont une grande spontanéité que les grandes personnes ont trop perdu (et qu’ils peuvent nous rendre !) Ils sont libres, ignorent la fatigue, nos préjugés, notre respect humain, nos calculs, nos replis. Pourquoi ne pas miser sur cette fraîcheur ?

Talitha offre la possibilité de rêver à un univers merveilleux, à la fois grave et heureux (comme l’enfance), d’en créer les éléments et de le faire exister par la musique, le chant, les images, le mime.

Les grandes personnes aussi-elles sont présentes sur la scène de Talitha ont accès à ce monde, si elles retrouvent au fond du cœur quelque chose de leur enfance.

Talitha n’est pas un Opéra comme les autres. C’est un Presqu’Opéra. Ou un Plus qu’Opéra. Une Féérie. Ou un mystère.

 

 

TROIS RONDEAUX DE CHARLES D’ORLEANS : I Le temps a laissé son manteau – II Dedans mon livre de pensée – III Les fourriers d’été sont venus

Genèse : Notre répertoire contemporain français est très restreint pour les chœurs « A Capella ». Certaines partitions ne s’adressent qu’à des Ensembles spécialisés mais ne peuvent atteindre un vaste public. Sur les conseils de Marcel Corneloup, Président du mouvement « A cœur joie » j’ai écrit ces trois Rondeaux en 1975.

Le texte : Charles d’Orléans est un de nos poètes dont la langue semble appeler la musique. La forme « rondeau », elle-même assez concise permet d’écrire des pièces musicales complètes, mais de courte durée. Chaque phrase du poète porte une coloration qui peut donner à la musique différents éclairages.

Le choix de ces trois textes correspond dans la forme globale en trois parties aux trois mouvements d’une forme instrumentale, concerto ou sonate : Modéré-Lent-Vif.

La création eu lieu en 75 au Festival de la Côte Languedocienne, avec un Ensemble vocal formé en majeure partie de Maîtrisiens de l’ORTF, sous la direction du compositeur.

L’édition ACJ a permis à de nombreux ensembles vocaux de connaître et chanter ces pages.

Le temps a laissé son manteau (analyse)

La phrase initiale est dans le mode de Mi, mais commence sur le IV° degré (La) pour s’infléchir progressivement sur l’accord de Mi. Ecriture harmonique et contrapuntique alternent tour à tour dans toute l’œuvre.

La seconde strophe « Il n’y a bête ni oiseau » voit s’établir un dialogue entre les voix de femmes et d’hommes qui sera entrecoupé par le refrain du Rondeau.

La troisième section « Rivières, fontaines, ruisseaux » est plus modulante et ramène le pivot La. L’envoi final « Le temps a laissé son manteau » termine le Rondeau, comme chez Charles d’Orléans.

Dedans mon livre de pensée

C’est le mouvement lent du Triptyque. La forme musicale suit de près la forme Rondeau du poète.

Le refrain est traité harmoniquement avec un mouvement en éventail partant de deux notes (Do-Mi) pour s’agrandir et se déployer sur l’accord de MI M.

La seconde section : En effaçant la très aimée » s’échelonne en entrées et symbolise les images du texte, elle ramène le refrain initial

La troisième strophe « Hélas, hélas, où l’a mon cœur trouvée » commence PP et va moduler et s’agrandir peu à peu pour arriver au FF « De peine et de labeur » pour s’infléchir en diminuant et ramener l’envoi final « dedans mon livre de pensée »

Les fourriers d’été sont venus.

Le Rondeau final est traité comme un Rondo instrumental d’une sonate ou un concerto.

Une première phrase incisive et gaie, chante à l’unisson « Les fourriers d’été sont venus », elle se termine en éventail sur l’accord de La « Ils sont venus ».

Un ostinato rythmique et renversable s’établit aux voix d’alto et ténor pour laisser place aux lignes mélodiques de se déployer entre les voix de basse et soprano. Cet ostinato va évoluer en modulant pour ramener le refrain « Les fourriers d’été… »

La seconde strophe est plus calme, écrite en contrepoint « Cœurs d’ennui piéça, morfondus », elle amorce un crescendo « Vous ne demeurez plus » pour amener progressivement le dernier refrain qui amalgame les deux sections principales, ligne mélodique à l’unisson et ostinato rythmique.

Le Rondeau se termine dans la force et la joie en La M.

 

 

LES VERSANTS DE LA NUIT

Sur un texte de Didier Rimaud, cette œuvre pour Ensemble vocal Soprano solo, ténor solo et piano se présente en huit séquences qui, chacune évoque un instant des ténèbres.

Le premier chœur nous plonge dans l’abîme et la genèse de la création.

Le solo de ténor qui suit chante l’effroi de l’homme devant cette terre nouvelle.

Puis vient la nuit de douleur « Nuit qui n’avait pas de matin » « Nuit d’agonie dans les cachots » …

Mais dans le quatrième volet « La lumière a brillé dans les ténèbres »

La partie suivante est « A capella », d’une facture très dépouillée « Comme il fait nuit en notre temps ».

Le soprano solo éclaire cette nuit de grand jour.

La « nuit de bonheurs » est dite par le ténor solo.

Et le chœur montre cette « Etoile du matin » qui brille dans le firmament et la fin des ténèbres.

Cette œuvre sera créée par l’Ensemble vocal sous la direction de Nicole BLANQUI à qui elle est dédiée.

 

Collecte par Huguette Calmel

(novembre 2025)

 

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