Les orgues de François Didier


 

 

François Didier né à Epinal, le 10 mars 1894, était le fils d'Henri Didier (Luxeuil, 1861 – Mattaincourt, 1918), facteur d'orgue réputé et lui-même fils du facteur d'orgue Charles Didier (Etival, 1831- Moyenmoutier 1881). Henri Didier avait construit entre autres les magnifiques instruments de la cathédrale de Laon et de l'église Saint-Nicolas de Nancy. Sa production – essentiellement dans les Antilles, en Champagne et en Lorraine -  fut abondante mais elle connut, durant la première décennie du XXème siècle, une notable baisse de qualité notamment en raison de difficultés économiques (loi de Séparation des Eglises et de l'Etat, procès l'opposant à Charles Mutin, sinistre dans ses ateliers et départ d'ouvriers qualifiés). Lorsqu'il mourut subitement à la gare de Mattaincourt (Vosges) en 1918, son fils François, âgé de 24 ans reprit la manufacture et entreprit de maintenir ses activités. Il abandonna la traction pneumatique tubulaire adoptée progressivement par son père et utilisa une tuyauterie de type industriel mais bien réalisée, achetée chez de bons fournisseurs. Malheureusement, si ses petits instruments fonctionnaient relativement sans encombre, il n'en allait pas de même pour ses orgues de plus grandes dimensions (nombreuses erreurs de conception, transmissions défectueuses, souffleries insuffisantes) de sorte que les instruments tombaient en panne régulièrement et qu'il était nécessaire d'en revoir le mécanisme de fond en comble au plus tard dans les vingt ans qui suivaient leur inauguration. Les ateliers de François Didier furent installés successivement à Epinal, à Vandoeuvre puis à Nancy. Lorsque intervint la crise de 1929, la situation était presque désespérée et c'est la mort dans l'âme que François Didier finit par céder à la fin de l'année 1930 son fonds et sa clientèle à la manufacture Jacquot de Rambervillers. Il décéda à Metz le 5 juin 1939, à l'âge de 45 ans.

 

 

 

Constructions ou reconstructions d'orgues d'églises par François Didier

(liste non exhaustive)

 

Aisne :

 

- Dizy-Le-Gros, église de la Nativité de la Vierge (14 jeux, deux claviers), 1929.

 

Ille-et-Vilaine :

 

- Saint-Etienne-en-Coglès, église Saint-Etienne (11 jeux, deux claviers), 1925.

 

Meurthe-et-Moselle :

 

- Ancerviller, église Saint-Martin (12 jeux, deux claviers), 1924.

- Athienville, église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (5 jeux, un clavier), 1927.

- Audun-le-Roman, église Saint-Donat, ancien orgue provisoire de la basilique Notre-Dame-de-Lourdes de Nancy (11 jeux, deux claviers), 1923.

- construction plus que probable de l'orgue de] Bouxières-aux-Chênes, église Sainte-Marie-Madeleine (7 jeux réels, deux claviers), 1925.

- Cutry, église Saint-Firmin (7 jeux, deux claviers), 1923.

- Dombasle-sur-Meurthe, église Saint-Basle, reconstruction à partir d'éléments disparates (15 jeux, deux claviers), 1929.


Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle), église Saint Basle
(coll. O. Geoffroy) DR.

- Gerbéviller, église Saint-Pierre, reconstruction de l'orgue Cavaillé-Coll de 1865, aujourd'hui restauré (18 jeux, deux claviers), 1923.

- Jarville-La-Malgrange, église du Sacré-Coeur (21 jeux, deux claviers), 1924.


Jarville-la-Malgrange (Meurthe-et-Moselle), intérieur de l'église du Sacré-Coeur
(coll. O. Geoffroy) DR.

- Longwy, église Saint-Dagobert (28 jeux, trois claviers), 1926.

- Nancy, Centre Hospitalier (6 jeux, un clavier), 1925.

- Nancy, chapelle de la Sainte-Enfance de Marie, orgue vendu au début du XXIème siècle (12 jeux, deux claviers), 1925.

- Nancy, église Saint-Georges, reconstruction de l'orgue Cuvillier avec une partie de la tuyauterie Cavaillé-Coll de l'orgue de Gerbéviller (13 jeux réels, deux claviers), 1930.

- Thiaucourt-Régniéville, église Saint-Rémy (16 jeux, deux claviers), 1924.

 

Meuse :

 

- Tannois, église Saint-Martin (12 jeux, deux claviers), 1920.

 

Nord :

 

- Merville, église Saint-Pierre (30 jeux, deux claviers), 1928.

 

Haut-Rhin :

 

- Thierenbach, basilique Notre-Dame (19 jeux, deux claviers), 1923.

 

Somme :

 

- Epehy, église Saint-Nicolas (11 jeux réels, deux claviers), 1927.

 

Vosges

 

- Colroy-la-Grande, église Saint-Jean-Baptiste (5 jeux, un clavier, pédalier en tirasse), vers 1927.

- La-Petite-Raon, église Saint-Sébastien-et-Saint-Quirin (12 jeux, deux claviers), remplacement de la tuyauterie, 1924.

- Provenchère-sur-Fave, église Sainte-Catherine (8 jeux, deux claviers), reconstruction, 1923.

 

Ajoutons que François Didier avait également restauré le petit orgue de l'église Saint-Louis de Marseille (Bouches-du-Rhone) en 1921.

Olivier Geoffroy

(août 2018)

 

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