Jacques de LA PRESLE
( 1888 - 1969 )

Jacques de la Presle à l'orgue de l'église Notre-Dame de Versailles, vers 1910.
( photo Walery, Paris, collection DHM ) DR.
Jacques de la Presle
( photo Walery, Paris, collection DHM ) DR.
... ...Médaille remise en 1921 à Jacques de La Presle pour son grand Prix de Rome (coll. Alix de la Presle-Evesque)... ...

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Fichier MP3 Jacques et Dédette, la caisse et le sac à main.

C'est de Jacques et Dédette que nous allons parler ici. Jacques de La Presle, compositeur français né en 1888 et décédé en 1969. Anne-Marie Portalis, son épouse, surnommée Dédette, fidèle admiratrice du travail de son époux. Acharnée compagne dans le bonheur comme dans les difficultés. La guerre de 1914-1918 les a en effet beaucoup malmenés...

Nos invités :
- Alix de La Presle, petite-fille du compositeur, elle travaille depuis presque 20 ans à faire des connaître des interprètes et du public actuels la musique de son grand-père.
- Lorène de Ratuld, pianiste, a publié au disque L'oeuvre pour piano de Jacques de La Presle, un disque enregistré avec la soprano Valérie Condoluci et Vincent Figuri. Un disque couronné de 5 diapasons et salué par la critique.
- Thomas Tacquet, chef de choeur pour Fiat Cantus, mène un projet discographique "Printemps" en cours d'enregistrement. Le disque présentera "Avril", "Juin", "Tombée du jour", "Soir sur la plaine" et "Eté" de Jacques de La Presle.

Admirateur de Fauré, Ravel, Debussy et Poulenc, Jacques de La Presle, opposé à l’influence de la musique de Wagner et de Strawinsky, a composé une œuvre musicale élégante et raffinée, pleine de poésie. Ses nombreuses mélodies attestent de son âme d’artiste tournée vers le beau. Ce musicien sincère, ce poète a déclaré un jour : " Je n’ai jamais rien écrit qui ne fût pour moi un besoin impérieux de le faire. Je crois que tout artiste écrit pour s’élever au-dessus de lui-même. Je suis toujours attiré vers une expression simple, plus dépouillée. C’est ce qui est le plus difficile en art. Debussy disait qu’il cherchait toujours à atteindre jusqu'à la chair même de l’émotion. C’est, il me semble, ce que recherche toujours tout artiste passionné de vérité et de sincérité. "  Un beau jour de la Grande Guerre, alors replié dans un tunnel de Saint-Quentin (Aisne), sa nature sensible et sa tendresse le poussaient à écrire pour sa future femme une Suite en sol pour quatuor, alors que les bombardements faisaient rage autour de lui. Plus tard, à l’attention de ses deux jeunes enfants il composera un Album d’images, suite pour piano comportant des sortes de croquis d’animaux brossés en quelques traits tendres ou humoristiques.

Né le 5 juillet 1888 à Versailles, Jacques Guillaume de Sauville de la Presle est issu d’une vieille famille champenoise, aristocrate et humaniste, qui a donné trois légionnaires, dont le plus ancien Eugène-Louis est né le 4 avril 1787 à Vandières (Marne). Il joue du piano à l’âge de 6 ans, à 10 ans tient l’orgue chez les Eudistes de Versailles, où il est scolarisé, et débute ses études musicales auprès de Paul Fauchet au Conservatoire de Versailles. Suivant les conseils de Paul Taffanel, le chef d’orchestre de l’Opéra et ami de la famille, tout en poursuivant ses études littéraires couronnées par un baccalauréat ès-lettres, il rejoint ensuite le Conservatoire de musique et de déclamation de Paris. Il a là pour maîtres Antoine Taudou (harmonie), Georges Caussade (contrepoint) et Paul Vidal (composition). A cette même époque, il est nommé organiste de l’église Notre-Dame de Versailles, où il succède à son professeur Paul Fauchet, parti au grand-orgue de l’église St-Pierre-de-Chaillot, à Paris.1

La Grande Guerre interrompt prématurément ses études musicales. Jacques de La Presle ne peut même pas concourir une nouvelle fois pour le Prix de Rome, à la suite d’un premier essai vain en 1914. Parti au front dès le début de la guerre comme soldat brancardier au 119e Régiment d’Infanterie, il se retrouve à trois reprises à Verdun. Trois mois avant la signature de l’armistice, le 15 août 1918, il est sérieusement gazé, ce qui lui vaut sept mois d’hôpital entre la vie et la mort. Durant cette période, de La Presle n’abandonne pas pour autant la musique. Se souvenant d’avoir été autrefois lors de son service militaire trombone à coulisse, avec quelques camarades également passionnés de musique, parmi lesquels André Caplet, Georges Jouatte, Taillardat, Maurice Maréchal, René Dorin et plusieurs Prix du Conservatoire, il fonde un orchestre de 35 instrumentistes. Avec cette formation militaire, il s’évertue à faire oublier quelques instants aux soldats les affres de cette guerre épouvantable. Il monte de grandes œuvres, comme la suite pour orchestre, Impressions d’Italie de Gustave Charpentier, qui avait d’ailleurs déjà obtenu un succès considérable chez Lamoureux quelques années auparavant.2 Sa brillante conduite durant la guerre lui vaut la Médaille militaire, et deux citations. La deuxième, remise en même temps à lui et son ami le chansonnier René Dorin3 par le général Dethuy, commandant la 12e brigade d’infanterie, comportait le texte suivant : " remarquable brancardier, accompli depuis le début de la campagne ses fonctions de brancardier, dans les secteurs et sur les pistes les plus battus par le feu de l’ennemi, avec une vigueur et une énergie exemplaires. A contribué, en outre, dans les cantonnements de repos, par son entrain et son ascendant sur ses camarades, à ramener la gaieté et la bonne humeur, après les épreuves les plus pénibles. Le texte de cette citation fut une nouvelle fois lue en public le 7 mars 1921 au Théâtre des Arts de Rouen, lors d’une conférence du Lieutenant-Colonel breveté de La Gontrie. Elle traitait des musiques militaires à travers les âges, avec audition des vieux airs militaires français exécutés par la Musique et les Chœurs de la 5e Division sous la direction du Chef de musique Clément. Fut notamment interprété le Cri de guerre de la 6e Division d’Infanterie composé par Jacques de La Presle, sur une poésie de René Dorin, qui avait été donné aux armées la première fois le 30 juin 1915 par le 119e Régiment d’Infanterie, devant Aix-Noulette (Pas-de-Calais).

Jacques de La Presle et Joséphine Baker en 1934
Jacques de La Presle et Joséphine Baker en 1934 à Radio-Paris, lors de l'enregistrement d'airs de l'opérette La Créole d'Offenbach
( Service Général de la Presse, coll. Alix de La Presle-Evesque )

Une fois la guerre terminée, Jacques de la Presle se remet au travail, réintègre la classe de composition de Paul Vidal et décroche en 1920 le Second Prix au Concours de Rome, avec la cantate Don Juan. L’année suivante c’est enfin le Grand Prix avec Hermione, suivi du traditionnel séjour de quatre années à la Villa Médicis, aux frais de l’Académie des Beaux-Arts (1922 à 1925). Il en gardera sa vie durant un souvenir sans égal, s’étonnant même que certains compositeurs, et non des moindres, aient pu en contester les bienfaits : " Il faut vivre à Rome pendant quatre ans comme je l’ai fait pour en pénétrer tout le caractère d’éternité. J’ai voulu la comprendre à fond et je puis dire qu’elle a pris toute ma chair : je dis Rome plus que les autres villes d’Italie, car, quelle que soit la magnificence de toutes, dans nulle autre on ne trouve une semblable lumière, une aussi forte pérennité des siècles illustres écoulés. Le temps de Rome a été pour moi un temps merveilleux. Je dirai même ceci, [...] qu’à mon avis le musicien a peut-être plus encore à retirer de l’Italie que le peintre ou le sculpteur, lesquels me semblent plus particularisés et profiter moins de l’ambiance. ", et de conclure par : " j’estime donc que le Prix de Rome est un privilège extraordinaire. "

C’est dans un studio de Rome qu’il avait loué pour y accueillir sa femme, née Mlle Portalis, et ses deux jeunes fils Thibaut et Jean, qu’est né son oratorio en 3 tableaux, l’Apocalypse de saint Jean. Plus tard il précisera à propos de cette œuvre, primée au Concours musical de la Ville de Paris en 1928, et donnée en première audition par Albert Wolff chez Lamoureux, le 16 février 1929 : " J’ai voulu faire quelque chose de construit, réagir contre cette tendance moderne à disséminer les idées, à rétrécir les formes, à appauvrir l’écriture. C’est peut-être encore beaucoup de prétention de ma part, mais je me tiens en dehors de toute chapelle. J’essaie de rester moi-même, de faire ce que je crois, tout en demeurant très large d’idées et sympathique aux diverses tendances modernes : je réclame seulement le strict droit de ne pas les suivre quand elles sont contraires à ma nature. " Charles Pons, commentant cette partition, soulignait en 1938 : " l’aisance dans la maîtrise, l’élégance du ton, la clarté de la ligne mélodique, les jeux chatoyants d’accords enluminés par les prodigieuses trouvailles de l’orchestre, une puissance d’ennoblissement... "

Affiche concert du 8 novembre 1941, Salle Debussy (Paris), avec le concours de Jacques de la Presle. Parmi les œuvres interprétées : Trois Elégies (Dans le parc, Une douceur splendide et sombre, Comme une grande fleur) de Jacques de la Presle.
( Coll. D.H.M. )

A son retour de Rome, Jacques de la Presle se livre à l’enseignement, notamment au Conservatoire de Paris où il professe l’harmonie de 1937 à 1958. Au nombre de ses élèves qui bénéficièrent avantageusement de ses leçons d’harmonie citons Maurice Jarre, Antoine Duhamel, ainsi que le compositeur canadien André Mathieu et la pianiste Agnelle Bundervoët. C’est pour elle qu’il écrira ses Thème et Variations et son Concerto en ré, qu’elle créa en 1951 chez Colonne, au théâtre du Châtelet, sous la direction de Paul Paray. Cette œuvre obtint d’ailleurs en 1953 le Prix de la Ville de Paris. Cet enseignement, qu’il considérait d’ailleurs comme " supérieurement intéressant ", était une source de joie importante. Il formait ses élèves pour en faire de véritables artistes. Certes, dans sa classe on apprenait la musique !, mais on parlait aussi beaucoup de littérature, de théâtre, de peinture, de sculpture..., bref de tous les arts qui élèvent l’âme sensible et délicate d’un artiste. Jacques de La Presle fut également directeur artistique de Radio-Paris à partir de 1930, puis de la Radiodiffusion nationale jusqu’en 1943, et inspecteur principal de l’enseignement musical de 1945 à 1952.

Dans toute l’œuvre de Jacques de La Presle on retrouve la sincérité de l'auteur, qui certes est moderne, mais n'oublie jamais l'apport du passé. Il avait d'ailleurs déclaré un jour : " La culture c'est la connaissance profonde des formes et des manifestations des sensibilités de ceux qui nous ont précédés. " Le catalogue de ses compositions donne une idée de son œuvre que l’on peut aisément qualifier d’importante. Il aurait certainement désiré écrire encore davantage, mais ses nombreuses occupations l’en empêchèrent. En dehors des partitions déjà évoquées, citons sa Sonate pour violon et piano, interprétée notamment par Lucienne Royer et Pierre Vibert, sa Petite suite en fa pour basson et piano, interprétée par Maurice Allard et André Collard, sa Pièce en concert pour violoncelle et piano, jouée par Reine Flachaut et Odette Pigault, et plus récemment par Jacques Ripoche et Ichiho Takishima, son Jardin mouillé pour harpe, au répertoire de Marielle Nordman et autrefois à celui de la regrettée Lily Laskine... Mais c’est surtout pour ses nombreuses mélodies, toujours écrites dans un style soigné et délicat, sur des textes d’Emile Verhaeren, Albert Samain, Francis Jammes, Henri de Régnier, Louis Le Cardonnel, Battanchon, ou encore Anna de Noailles, que Jacques de la Presle est reconnu. Elles étaient chantées régulièrement après la dernière guerre, notamment par le baryton Camille Maurane, grand spécialiste de la mélodie française, accompagné d’Odette Pigault ou de Catherine Brilly, qui en a enregistré beaucoup au début des années soixante : Chanson, Prière, La maison serait pleine de roses, Heures d’après-midi, Le vent, Trois impressions, La lettre, l’Attente mystique, Heures claires...

Jacques de la Presle est également l'auteur d'ouvrages pédagogiques : Soixante Leçons d'harmonie (Basses et Chants donnés. Réalisations), recueil de leçons données par l’auteur aux concours du Conservatoire (Leduc, 1945), Dix Leçons de solfège (Paris, L. de Lacour, 1947). Longtemps domicilié rue de Courcelles à Paris XVII°, il est décédé le 6 mai 1969 à Paris.

Personnage courtois, modeste et très cultivé, Jacques de la Presle qui n’ignorait rien du passé tout en prévoyant l’avenir, " parcourant avec un égal bonheur les routes de l’ampleur et celle de la finesse ", nous a légué une œuvre où " l’esprit le plus pur anime toujours la manière d’ailleurs précieusement ciselée. " Elle représente et représentera longtemps encore cette pure tradition de la musique française, héritière de la pensée de Franck, qui appartient à l’histoire de la musique.

Denis HAVARD DE LA MONTAGNE 4

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1) Cette église, construite en 1684 par Jules Hardouin-Mansart sur ordre de Louis XIV, fut longtemps la paroisse de la famille royale. Un grand-orgue y fut dressé dès 1687 par le facteur parisien Julien Tribuot. Restauré et remanié par François-Henri Clicquot en 1766, puis par Louis-Paul Dallery en 1834, il fut totalement reconstruit en 1868 par Merklin. C'est cet instrument que touchait Jacques de La Presle en 1910 (33 jeux répartis sur 3 claviers manuels de 54 notes et un pédalier de 27 touches). A son départ de Versailles en 1920, un autre lauréat du Prix de Rome lui succédera en la personne de René Guillou. [ Retour ]

2) A la fin des hostilités cet orchestre, dépendant alors du Maréchal Fayolle, fut conduit par le chef d'orchestre Louis Fourestier qui le dirigea dans les régions occupées. [ Retour ]

3) René Dorin (1891-1969), célèbre revuiste et chansonnier entre 1930 et 1960, se produisait notamment au théâtre des " Deux Anes ". C'est le père de la comédienne Françoise Dorin, femme de l'humoriste Jean Poiret, attachée au théâtre du Quartier Latin en 1955, et auteur de chansons : Que c'est triste Venise, N'avoue jamais (Aznavour). On lui doit également des pièces de théâtre et le célèbre roman Va voir Maman, Papa travaille. [ Retour ]

4) Nous remercions vivement Madame Anne de La Presle d'avoir mis si obligeamment à notre disposition l'importante documentation qu'elle détient sur son beau-père. Ont été également très précieux pour la rédaction de cette notice, l'entretien de Jean de La Presle avec Sylvie Albert (France-Culture, 28 mai 1984, émission " Les grands musiciens contemporains " consacrée à Jacques de La Presle), et l'émission " Eté à la campagne " de Vincent Figuri (France-Musique, 26 août 2001), entièrement consacrée ce jour-là à Jacques de la Presle. [ Retour ]




Oeuvres de Jacques de La Presle - Detroit-Windsor Chamber Ensemble

Paru en 2008 :
"Jacques de la Presle"

Detroit-Windsor Chamber Ensemble
Sonate pour violon et piano
Petite Suite en fa pour basson et piano
Le Jardin mouillé pour harpe
Le Rêve du jeune faon pour cor et piano
Scherzetto pour cor et piano
Orientale pour flûte et piano
Pièce brève pour basson et piano
Chant triste pour violoncelle et piano
Pièce de concert pour violoncelle et piano
Suite en sol pour quatuor à cordes

1 CD POLYMNIE (POL 590 452), enregistré en 2006 et 2007
49 bis route de Maisons Blanches, 10800 Buchères
tél : 03 25 41 84 90 – www.polymnie.net

Fichier MP3 Sonate pour piano et violon, extrait, second mouvement : lent.
Fichier MP3 Petite suite en fa, extrait, Tambourin.
Fichier MP3 Suite en sol, extrait: Fêtes.



CD Paru en 2013 :
« Le Jardin mouillé »

par Mami Kino (piano)
Federico Monpou, 9 Chansons et Danses
Francis Poulenc, Novelette 1 à 3
Jacques de la Presle : Le Jardin mouillé (arr. Pour piano par M. Kino), Thème et variations
Claude Debussy, Clair de lune (extrait de la Suite bergamasque)

1 CD CORE ( CORE-CD1033), enregistré les 16 et 17 juillet 2013
au Studio Frédéric Chopin à Montgivray (Indre)


La naissance d'un nouveau monde Paru en 2014
« La naissance d'un nouveau monde »
dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume V

par Thomas Duran (violoncelle)
et Nicolas Mallarte (piano)
Erwin Schulhoff, Sonate pour violoncelle et piano, op. 17 (1914)
Franck Bridge, Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur (1913-1917)
Enrique Granados, Madrigal (1915)
Joseph Boulnois, Sonate pour piano et violoncelle (1917)
Jacques de la Presle, Guitare (1915)

1 CD WW1 MUSIC, Editions HORTUS (Hortus 705)
enregistrement : janvier 2014
www.editionshortus.com


Invitation au voyage, mélodies françaises Paru en 2014
« Invitation au voyage, mélodies françaises »

par Stéphanie d'Oustrac (mezzo-soprano)
et Pascal Jardin (piano)
Henri Duparc, L'Invitation au voyage, Soupir, Chanson triste, La Vie antérieure
Jacques de la Presle, Odelette, Voeu, Dédette, Nocturne
Claude Debussy, Le Balcon, Harmonie du soir, Le Jet d'eau, Recueillement, La Mort des amants, Soupir, Placet futile, Éventail
Lili Boulanger, Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve, Nous nous aimerons tant, Vous m'avez regardé avec toute votre âme
Reynaldo Hahn, La Chère blessure, A Chloris

1 CD Editions AMBRONAY AMY042 (distribution Harmonia Mundy)
www.ambronay.org/


Les musiciens et la Grande Guerre (volume XIII) Paru en 2015
« Clairières dans le ciel »
dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre »,
volume XIII

par Cyrille Dubois (ténor)
et Tristan Raës (piano)
Pierre Vellones, Lettres du front (1916),
Aux Gonces qui se débinent (1915)
Joseph-Guy Ropartz, Quatre odelettes (1914)
Georges Migot, Sept petites images du Japon ( 1917)
Jacques de la Presle, Chanson de la rose (1917),
La branche d'acacia (1916), Heureux ceux qui sont morts (1918)
Lili Boulanger, Clairières dans le ciel (1914)

1 CD WW1 MUSIC, Editions HORTUS (Hortus 713)
enregistrement : mars 2015 à l'Abbaye de Royaumont
www.editionshortus.com



Paru en 2015
« Sérénade »
dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume XIV

par le Quatuor Calidore
Jeffrey Myers (violon), Ryan Meehan (violon)
Jeremy Berry (alto), Estelle Choi (violoncelle)

Paul Hindemith, Quatuor à cordes n° 4, op. 22 (1921)
Ernst Toch, Sérénade pour 2 violons et alto (1916)
Darius Milhaud, Quatuor n° 4 (1918)
Igor Stravinsky, Trois pièces (1914)
Jacques de la Presle, Suite en sol (1917) :
I – Menuet pittoresque
II – Chanson intime
III – Fêtes

1 CD WW1 MUSIC, Editions HORTUS (Hortus 714)
enregistrement : février, août 2014 au Zippoer Hall de la Colburn School of Music,
Los Angeles (Etats-Unis)
www.editionshortus.com


Paru en 2016
« Verdun, feuillet de guerre »
dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume XVI

par Françoise Masset (soprano) et Anne Le Bozec (piano)
G. Pierné, Les Dernières pensées
P. Ladmirault, La Petite bague de la tranchée
J. de la Presle, Ô Morts
H. Février, Mimi Pinson met sa cocarde, Octobre
R. Hahn, La Balançoire, Nuits de grand vent, Aux morts de Vauquois, Mon Petit bateau, Un Bon petit garçon
A. Caplet, In una selva oscura, Solitude, Prière normande
P. Vellones, Lettre de chez nous
H. Février, Chanson à ma mie, La Lettre
A. Bruneau, Le Tambour, La Tranchée aux étoiles
J. Pillois, Il est un air, Mi-brise mi-brume
V. Scotto, Les Tourneuses d'obus
F. Halphen, Vieille chanson

1 CD WW1 MUSIC, Editions HORTUS (Hortus 716)
www.editionshortus.com


Paru en 2017
« Dans les services de santé, le piano mobilisé »
dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume XXIII

par Amaury Breyne (piano)
J. Ibert, Le vent dans les ruines (1915)
Roger-Ducasse, Variations sur un choral (1915)
J. de la Presle, Petite berceuse (1918)
J. Huré, Deuxième sonate (1916)
A. Roussel, Doute (1919)
M. Ravel, Prélude (1913)
D. de Séverac, Les Naïades et le faune indiscret (1919)
C. Koechlin, Troisième sonatine, op. 59 (1915-1916)

1 CD WW1 MUSIC, Editions HORTUS (Hortus 723)
www.editionshortus.com

Paru en 2018

« La harpe consolatrice »

dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume XXXI      

 

par Kyunghee Kim-Sutre (harpe)

J. Ibert, Six pièces (1917)

M. Tournier, Quatre préludes (1917)

H. Renié, Six pièces brèves (1919)

J. de la Presle, Le Jardin mouillé (1913)

A. Roussel, Impromptu pour harpe seule (1919)

G. Fauré, Une châtelaine en sa tour (1918)

 

1 CD WW1 MUSIC, Editions Hortus (Hortus 731)
www.editionshortus.com



Paru en 2018

« Ode à la France »

dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume XXXII

 

par le Choeur Fiat Cantus, dir. Thomas Tacquet

Cl. Debussy, Ode à la France (1916/17) et Noël des enfants qui n'ont plus de maison (1916)

G. Pierné, Les Cathédrales (1916)

F. Bridge, A Preyer (1918)

J. de la Presle, Cri de guerre (1915)

 

1 CD WW1 MUSIC, Editions Hortus (Hortus 732)

www.editionshortus.com

 



Paru en 2019
« Élégies»
dans la série « Les musiciens et la Grande Guerre », volume XXXIV

par l’Orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon, dir. Pierre Dumoussaud
Franck Bridge, L’Amant (1915)
Ernest Bristow Farrar, Heroïc elegy, op. 36 (1918)
Jean Cras, Âmes d’enfants (1917/1918)
Frederic Septimus Kelly, Elegy for strings (1915)
J. de la Presle, Soir de bataille (1915 ?-1918), premier enregistrement

1 CD WW1 MUSIC, Editions Hortus (Hortus 734)
www.editionshortus.com



Paru en 2019
« Sonates de la Côte d'Albâtre»
Gautier Dooghe (violon) et Alain Raës (piano)

J. de la Presle, Sonate pour violon et piano (1913-1914)
Paul Paray, Sonate pour violon et piano (1908)
Claude Delvincourt, Sonate pour violon et piano (1919)


1 CD AZUR CLASSICAL, AZC 164
Collection du Festival International Albert-Roussel
enregistrement : 2016


JACQUES DE LA PRESLE, mélodies

Lorène de Ratuld (piano), Valérie Condolucie (soprano), Vincent Figuri (récitant)

Berceuse, Heures claires, Parade fantasque, Chanson, Impromptu, Arlette oubliée, Colloque sentimental, Thème et variations, L’Attente mystique, Album d’images, La Lettre, Petite berceuse, Extrême-Orient, Les Demoiselles de Tabarin.

 

JACQUES IBERT : La Forêt (René Bonnamy), cycle pour récitant et piano.

 

Ce 3e album de la collection Premières Mondiales met en lumière un compositeur inexplicablement oublié de nos jours : Jacques de la Presle (1888-1969). Sa musique le place dans la lignée des créateurs exigeants. Rien ne manque à son piano : virtuosité et intériorité du splendide Thème et variations, brillant de la Parade fantasque, élégance des berceuses et poésie des pièces enfantines... Dans la meilleure tradition française et grâce à une solide culture littéraire Jacques de la Presle a composé aussi de nombreuses mélodies sur des textes de Verlaine ou Verhaeren.

 

Fondateur en 2012 du label phonographique « Salamandre », le musicien et comédien Vincent Figuri, après avoir exhumé La Forêt de Jacques Ibert en 2005 à Radio France, nous gratifie d’un inédit absolu. Producteur et concepteur du projet, il a présenté une émission sur Jacques de la Presle dans sa série Un Été à la campagne sur France Musique en 2001.

 

CD SALAMANDRE 003, luxueuse présentation avec en couverture une œuvre originale du photographe allemand Wolfgang Stemme et à l’intérieur des illustrations inédites d’Émile Beaume et d'André Hellé pour l’album d’images.

www.salamandre-productions.com

parution : octobre 2020


C’est pendant l’été 2020, alors que la pandémie mondiale invitait chacun d’entre nous à prendre du recul, que l’idée de ce programme est apparue. Non pas pour conjurer le sort, simplement par l’intime conviction qu’après ce long hiver succéderait une renaissance, un printemps de la culture et des hommes.

Un printemps qui, parmi d’autres, fait écho à celui de l’art choral français de la fin XIXe : marqué jusqu’alors par les grandes masses vocales de l’opéra romantique d’un côté, et de l’autre par l’étude rigoureuse de la fugue des maîtres Haendel ou Palestrina, il réinvestit petit à petit l’art du madrigal de la Renaissance et toutes ses subtilités. Conjuguons cela à un art du piano et de l’orchestration en perpétuel bouillonnement durant ces années, et un nouveau genre en soi s’initie : celui du chœur post-romantique profane accompagné, grandiose correspondant du genre de la mélodie française renouvelé dans la décennie 1880 par les apports complémentaires de Chabrier, Debussy, Duparc… par l’intime conviction qu’après ce long hiver succéderait une renaissance, un printemps de la culture et des hommes.

Un printemps du chœur, dont les quatre compositeurs présents dans ce disque nous présentent autant de bourgeons éclos : avec Saint- Saëns, la ramification se construit dans la tradition, le chœur restant syllabique, harmonique comme au temps de Berlioz, mais ponctué par des audaces dans l’accompagnement pianistique et la partie soliste centrale. Avec Jacques de la Presle l’on commence à jouer sur les masses, les dialogues, les oppositions rythmiques entre parties du chœur, toutefois dans une certaine limite ; les œuvres sont destinées à l’épreuve de chœur du Prix de Rome, et il doit y respecter les attentes conservatrices de l’Académie des Beaux-Arts. La destination pédagogique des quatre chœurs de Cécile Chaminade (qu’on suppose " avoir été publiés pour des maîtrises avancées ou des ensembles familiaux) lui permet des figuralismes plus hardis, au service d’une poésie colorée et vivante. Enfin, Robert Caby, disciple d’Erik Satie, figure quant à lui le dernier âge de ce néo-madrigalisme : l’a cappella devient la norme, la libération du carcan des normes harmoniques et structurelles permet d’être au plus près du mot et de son affect. par l’intime conviction qu’après ce long hiver succéderait une renaissance, un printemps de la culture et des hommes.

Comme dans le précédent disque « Ode à la France » (Hortus 732, coll. « Les Musiciens et la Grande Guerre »), nous avons ici cherché à restituer ces chœurs comme à leur création, en reconstituant un ensemble type des sociétés d’oratorio français du début du XXe siècle, mélange d’amateurs éclairés, de jeunes chanteurs professionnels du Conservatoire ou de l’Opéra, d’amis ou d’élèves des compositeurs… et en travaillant avec les approches techniques de l’époque en termes de vibrato, de ports de voix, de diction restituée… De même pour les pianos employés : le Steingraeber 272 mis à disposition pour ce disque par la firme construit selon les mêmes plans et moyens que ceux de 1900, et un Erard Modèle 3 bis historique, fleuron des modèles de concert français. par l’intime conviction qu’après ce long hiver succéderait une renaissance, un printemps de la culture et des hommes.

A l’idée de perfection technique se substitue ainsi une exigeante sincérité, permise par l’engagement de l’ensemble des artistes ayant participé à ce projet, auxquels nous voulons pour finir adresser nos remerciements - petites mains au service d’une recherche musicologique toujours active malgré la faiblesse chronique de ses moyens. par l’intime conviction qu’après ce long hiver succéderait une renaissance, un printemps de la culture et des hommes.

Thomas Tacquet

(CD Hortus 199, paru en mai 2022)
www.editionshortus.com




Jacques de la Presle est l’un des rares musiciens à avoir composé au front une œuvre orchestrale. Soldat brancardier au 119ème régiment d’infanterie depuis août 1914, il intègre la Musique de ce régiment le 6 juillet 1915 et va par la suite créer un orchestre réunissant de nombreux musiciens de la 6ème Division d’Infanterie. Pour marquer son entrée au sein de la Musique, il compose et orchestre dès le 12 juillet 1915 Cri de Guerre sur des paroles de René Dorin, l’un de ses camarades. (Cette œuvre fait partie du 32ème CD de la collection du label Hortus, les Musiciens et la Grande Guerre). Trois mois plus tard, le 19 octobre 1915, Jacques de la Presle écrit à sa fiancée, Anne-Marie Portalis : « Sais-tu que je suis en train de faire un poème symphonique Soir de Bataille ? » De même, dans une lettre du 25 octobre 1915 : « Tu sais que je suis très content de mon ébauche de poème symphonique : cela s’appelle Soir de Bataille… c’est un tableau… d’après un poème de Leconte de Lisle… mais surtout d’après ce que j’ai vu ! » En effet, en exergue du manuscrit de Soir de Bataille, Impressions 1914-1918, l’on trouve une citation d’un des Poèmes Barbares de Leconte de Lisle publiés en 1862, intitulé Le Soir de Bataille :

 

          …Soyez maudits devant ces cent mille cadavres

          Et la stupide horreur de cet égorgement.

 

Ce manuscrit dormait dans les archives familiales depuis 100 ans ! Grâce au label Hortus, à l’Orchestre de l’Opéra de Toulon et à son chef Pierre Dumoussaud, et surtout à vous, généreux contributeurs, nous avons la chance de pouvoir créer et enregistrer cette œuvre. Ne passons pas à côté. Nous comptons sur vous pour réaliser ce rêve et en parler autour de vous. Un grand Merci à tous !

 

Alix de la Presle-Evesque

(petite-fille du compositeur)



Jacques de la Presle

par André Hodeir
(in L'Echo des étudiants [de Montpellier], sept. 1943)

 

Jacques de la Presle est mon maître. Au risque d'être taxé de partialité, j'ai voulu lui apporter ici un témoignage d'admiration, tout en donnant aux lecteurs de L'Echo quelques détails sur un musicien qui ne jouit pas encore, à mon sens, de la renommée qu'il mérite.

Jacques de la Presle a toujours dédaigné le battage, la publicité dont se sont entourés tant de compositeurs qui ne le valent pas. C'est un modeste, un vrai. II s'est toujours tenu à l'écart des soi-disant "grands mouvements" qui font beaucoup parler d'eux et produisent, en définitive, assez peu d'œuvres valables. Ceci explique cela.

Jacques de la Presle est né à Versailles le 5 juillet 1888. Dès son plus Jeune âge, il montra d'étonnantes dispositions pour la musique : à 10 ans, il remplissait les fonctions d'organiste chez les Eudistes de Versailles, dont il était l'élève.

Au Conservatoire, il passa successivement dans les classes de Taudou, Caussade et Paul Vidal. De ce dernier, il a conservé un souvenir particulièrement vif, et il faut voir avec quelle admiration il en parte : « C'était un professeur merveilleux, dit-il. Il connaissait tout ; il avait tout lu, tout entendu. Il avait sur la musique des vues très larges, et, bien que s'appuyant sur un classicisme d'école extrêmement solide, il savait nous orienter vers des horizons nouveaux. Je me rappelle l'avoir vu s'enthousiasmer pour une œuvre de Darius Milhaud, qui pourtant faisait figure, à cette époque, de révolutionnaire outrancier. »

La guerre devait arracher Jacques de la Presle à ses études. Ce ne fut qu'en 1919 qu'il put tes reprendre. Il obtint en 1920 le second Grand prix de Rome avec la cantate Don Juan. L'année suivante, la cantate Hermione lui valut le premier Grand prix.

C'est durant son séjour à la Villa Médicis, prolongé par un long voyage dans toute l'Italie, qu'il composa son grand ouvrage, L'Apocalypse de Saint-Jean, créé en 1929 aux Concerts Lamoureux, C'est un oratorio d'une belle ampleur, tour à tour plein d'envolée et de sérénité, dont je ne puis parler en détail, faute de l'avoir vu et entendu exécuter avec les imposants effectifs qu'il réclame. Une lecture au piano des principaux fragments de l'œuvre m'a toutefois convaincu de sa richesse et de sa simplicité.

On retrouve cette simplicité qui est la marque des vrais musiciens dans toutes les autres compositions de J. de la Presle. Il s'agit d'œuvres de moindre envergure, de mélodies surtout, toutes empreintes de cette musicalité, de ce bon goût bien français derrière lesquels J. de la Presle dissimule un fond d'émotion intense qui se laisse deviner.

Il aime les poètes clairs, simples, ceux dont la langue élégante s'allie à la pensée sans détours. Jammes, Verhaeren, Henri de Régnier, Le Cardonnel sont ainsi traduits par un artiste qui partage par pure affinité de tempérament, leurs réactions les plus intimes. Tour à tour sa musique se fait âpre (Le vent, L'attente mystique), ou d'une douceur exquise (Les heures). Et comment résister au charme pénétrant des Deux chœurs du printemps, dont le premier surtout, Avril, est d'une veine mélodique délicieuse.

Professeur d'harmonie au Conservatoire depuis 1937, J. de la Presle applique cette belle intelligence que l'on devine chez le compositeur au difficile travail de pédagogue.

Chez J. de la Presle, le professeur est indissociable de l'homme. Je veux dire que ce ne sont pas des aptitudes pédagogiques spéciales, mais ses qualités propres qui font de lui un professeur éminent.

J'estime qu'un excellent professeur d'études supérieures, c'est à dire un maître qui s'adresse à des jeunes gens à l'esprit déjà formé, doit être capable, avant qu'il soit question d'enseignement de créer un climat qui lui soit propre. Il doit inspirer à ses élèves une confiance, une sympathie, une admiration qui les pousse à se confier à lui, à discuter avec lui en toute liberté ; car je ne conçois l'enseignement artistique supérieur que comme un perpétuel échange de vues entre élève et professeur, échange dans ce dernier -doit toujours savoir l'avantage afin de convaincre l'élève et non de lui imposer en bloc ses idées.

Certains professeurs, et non des moins réputés, sont incapables d'établir entre eux et leurs disciples le moindre courant de sympathie. Quels que soient leurs succès dans les concours, je demeure persuadé qu'en définitive leur enseignement s'avère stérile, car s'il est vrai qu'une attitude froide et distante peut en imposer, à certains sujets à l'esprit, indiscipliné, elle ne peut, que rebuter le véritable sujet d'élite, celui qui sent en lui une force généreuse, créatrice, et qui ne veut voir en son maître qu'un guide, un initiateur, ami.

Jacques de la Presle sait être cet ami. Ami combien précieux et révéré, car cette notion d'amitié ne doit point, chez l'étudiant, supplanter celle de respect. Ce n'est pas, chez lui, le résultat d'un effort, mais chose toute spontanée : il aime ses élèves et il aime sa mission de professeur ; et c'est pourquoi il la remplit avec tel désintéressement, une telle foi.

Il sait encourager ses élèves sans leur cacher leurs défauts ; entretenir chez eux l'indispensable feu sacré ; ménager l'amour-propre des uns et piquer celui tes autres ; faire appel à leur initiative, à leur sens artistique ; maintenir, même, par d'innocentes plaisanteries, une perpétuelle bonne humeur au sein de son cours, et cela sans jamais nuire au sérieux fondamental de son enseignement.

Comment cette ferveur ne serait-elle pas réciproque? Je puis assurer qu'elle l'est, et que malgré son indulgence, ou peut-être précisément à cause d'elle, les disciples ont à cœur de se montrer dignes du Maître. Peu nombreuses, sans aucun doute, sont les classes du Conservatoire où règne une telle atmosphère de travail, librement consenti.

Et J. de la Presle n'est jamais plus heureux que lorsqu'il sent, groupés derrière le piano tandis qu'il commente une réalisation d'harmonie, ses élèves en parfaite communion avec lui, faire leur profit de ce qu'il leur explique avec tant de soin.

Son enseignement est basé sur un classicisme large, et c'est à mon avis le seul qui permettre à un jeune musicien d'acquérir une technique solide sans aliéner sa personnalité. Cette personnalité du jeune musicien, J. de la Presle la respecte, et s'efforce même de la développer contrairement à certains autres professeurs qui, consciemment ou non, font de leurs élèves des caricatures d'eux-mêmes.

C'est une plaisir que de "parler musique" avec jacques de la Presle. Profondément cultivé, il représente à mes yeux l'esprit de tradition dans ce qu'il a de meilleur. Alors que chez tant d'autres, cet esprit de traditions n'aboutit qu'à un dessèchement, la largeur de vues de J. de la Presle n'en a pas souffert. On sent chez lui, cependant, une révolte instinctive contre l'excessif, une indéniable attirance pour la musique spécifiquement française, pour ce bon goût français dont il est lui-même pourvu à un si haut point. Gabriel Fauré est peut-être le musicien qu'il préfère. Là où je ne suis moins, c'est lorsque son indulgence l'entraîne à louer certains musiciens que je n'aime guère, tels que Léo Delibes, par exemple. Mais je ne m'étendrai pas sur cette unique réserve, ayant encore présentes à la mémoire cent autres conversations au cours desquelles j'ai pu admirer la sûreté de son jugement et la profondeur de ses vues.

Jacques de la Presle est un pur, un sincère, un véritable artiste. C'est assez rare au 20e siècle, pour que je prenne plaisir à l'écrire.

André Hodeir (1921-2011)
violoniste, compositeur, musicologue

(coll. Pierre Fargeton, transcription DHM)




Voir aussi la page:
Concerts pour le 40e anniversaire de sa mort
et pour le centenaire de l'armistice de 2018


CATALOGUE DES ŒUVRES DE
JACQUES DE LA PRESLE


 

ORCHESTRE

Album d’images, suite symphonique, 1931 (Leduc)
Aria et Gigue, années 1940 (Leduc)
Soir de bataille, tableau symphonique pour orchestre, Lecomte de Lisle, Impressions, 1914-1918


 

PIANO ET ORCHESTRE

Chanson intime, arrangement de S. Chapelier, 1922 (Salabert)
Concerto en ré, 4 mouvements : 1) Rome, Naples, Vienne - 2) Paysage d’Ile de France - 3) Versailles - 4) Fête populaire, 1950 (Leduc)
Extrême Orient, arrangement de S. Chapelier, 1924 (Salabert)
Impressions provençales, 1) Insouciance - 2) Tambourin, 1958 (Leduc)
L’église de village, arrangement de S. Chapelier, 1924 (Salabert)


 

PIANO


Album d’images :
dédicace, la Souris, l’Escargot, l’Eléphant, l’Araignée, les Lapins, le Mouton, les Poules, la Mouette, la Chèvre, les Petits cochons, suite pour piano, 1931(Leduc)
Berceuse, 1929 (Salabert)
Boléro espagnol, 1904
Concerto en ré, 4 mouvements, réduction pour deux pianos, 1950 (Leduc)
Impromptu, 21 août 1910
Les demoiselles de tabarin, 5 août 1959
Mirage, Naissance, Sous-Bois, triptyque pour piano (s.d., inédit)
Parade fantasque, 1930 (Leduc)
Petite berceuse, 1930 (Leduc)
Petite chanson pour la poupée, 1961
Première pensée, 1900
Première sonate, 1901
Suite en sol, pour quatuor à cordes (1919), réduction pour piano à quatre mains (manuscrit, BNF)
Thème et Variations, 1944 (Leduc)
Tristesse !!,
août 1903
 
 

PIANO ET BASSON

Orientale, 1930 (Leduc)
Petite Suite en fa : Gigue, Aria, Tambourin, 1944 (Leduc). Fichier MP3 Extrait, Tambourin.
Pièce brève, 1957
 
 

PIANO ET COR

Le rêve d’un jeune faon, 1949 (Leduc)
Scherzetto, 1935 (Leduc), existe pour piano et violoncelle
 
 

PIANO ET VIOLON

Chanson intime, 1922 (Salabert)
Elégie, 1905
Orientale, 1930 (Leduc), existe également pour saxophone, alto et piano, ou flûte et piano
Petite berceuse, transcription par Akio Yashiro, Pâques 1953
Scherzo, 1912 (Editions Musicales Européennes)
Sonate, 1921 (Salabert). Fichier MP3 Extrait, second mouvement : lent.
 
 

PIANO ET VIOLONCELLE

Chant triste, 1912 (Editions Musicales Européennes)
Guitare, 1915 (Hortus)
Pièce de concert, 1932 (Salabert)
 
 

QUATUOR A CORDES

Suite en sol : Menuet pittoresque, Chanson intime, Fêtes, 1919 (Salabert). Fichier MP3 Extrait: Fêtes.
 
 

VIOLON

Solo de violon, 20 février 1917
 
 

CONTREBASSE

Suite en sol : Menuet pittoresque, Chanson intime, Fêtes
 
 

HARPE

Le jardin mouillé, 1913 (Leduc)
 
 

FLÛTE

Menuet pittoresque
 
 

ORGUE

Alma Mater, janvier 1913
Andante religioso
Offertoire pour le dimanche de Pâques
, pour orgue et orchestre à cordes, 14 mars 1921
Prière, 2 novembre 1912
 
 

VOIX ET ORCHESTRE

A l’aube, pour solistes, chœur et orchestre, sur un poème d’A. Sylvestre, janvier 1915
Apocalypse de saint Jean, oratorio en 3 tableaux d’après la Bible, 4 voix solistes, 2 chœurs mixtes et orchestre, poème d’H. Naville et J. de La Presle, 1929 (Salabert)
Don Juan, cantate pour chœur et orchestre, 2ème prix de Rome en 1920
Hermione, cantate pour 3 voix solistes et orchestre, 1er prix de Rome en 1921
Impressions, pour une voix et orchestre, sur un poème de G. Battanchon, (Salabert)
Le sphinx, pour une voix et orchestre, sur un poème de J. Lahor, 11 juillet 1919
Le vent, pour une voix et orchestre, sur un poème d’E. Verhaeren, (Salabert)
Marche nuptiale, pour voix, deux violons, alto, violoncelle, piano, E.Haraucourt
Prière du marin, pour 4 voix, violoncelle, 2 violons et piano, T. Gautier, 13 mars 1908
2 chœurs de printemps : avril, juin, pour chœur mixte, cordes et piano, 1929 (Salabert)
 
 

VOIX ET PIANO

Ardeur, Anna de Noailles
Ariette oubliée…, Paul Verlaine, 23 mai 1907
A une jeune fille, Victor Hugo
Ave Maria, 1916 (Leduc)
Ballade, Jacques Villon, 9 janvier 1926
Boucles d’argent et boucles d’or !..., Maurice Fleury, 6 mai 1911
Ce jardin clair, E. Verhaeren, 1923 (Salabert)
Chanson, H. de Régnier, 1927 (Salabert)
Chanson de la rose, extraite de Bilitis, pour ténor et piano, poème de M.A. Robert, 9 mai 1917 (Paris, Editions Fortin-Armiane, 2014, www.armiane.fr)
Cocorico pour ténor solo, chœurs et piano, poème d’E. Rostand, extrait de Chantecler (Enoch), écrit pour l’émission mondiale du 3 janvier 1937 à 17 heures " Heureuse et bonne année ", allocution de Chantavoine.
Colloque sentimental, Paul Verlaine, 25 mai 1907
Crépuscule
Cri de guerre
, pour piano, chant et chœur d’hommes, poésie de René Dorin, 1915 (Hortus)
Dédette, général de la Tour, juin 1913
Deux chansons : Chanson violette, Chanson d’été, A. Samain, 1939 (Salabert)
Deux valses, C. Forge, 1935 (Salabert)
Dis-le moi !...
Eté
, soprano, contralto, ténor soli, chœur et deux pianos, 7 avril 1914 (Hortus)
Extrême orient, Albert Samain, 1910 (Salabert)
Fin de journée, H. de Régnier, 1939, " Trois mélodies " (Salabert)
Heure du soir, E. Verhaeren, 1939, " Trois mélodies " (Salabert)
Heures claires : Viens lentement t’asseoir, Le printemps jeune et bénévole, E.Verhaeren, 1945 (Leduc)
Heures d’été : Apporte les cristaux dorés, Frêle comme un harmonica, Il pleut des pétales de fleurs, Ton menton pose dans ta main, Lune de cuivre - Parfums lourds, A.Samain, 1922 (Salabert)
Heureux ceux qui sont morts, C. Péguy, 1920 (Salabert)
Idylle muette, Sully Prud’homme
Il passa…, H. Vacaresco, 17 août 1946
Impressions : J’ai parfois dans le cœur, Oh ! quel étrange mal, Accablé de silence et d’ombre, G. Battanchon, 1922 (Salabert)
J’aime l’aube aux pieds nus…, A. Samain, 26 février 1914
J’ai trop pleuré, F. Gregh, 15 mars 1907
La branche d’acacia, pour piano et chant, poème de J. Richepin, 1916 (Paris, Editions Fortin-Armiane, 2014 www.armiane.fr)
La flûte de jade, F. Toussaint, 6 juin 1922
La Lettre, H. Barbusse, 1940 (Leduc)
La maison serait pleine de roses, F. Jammes, 1939, " Trois mélodies " (Salabert)
Larmes, Albert Samain, 1910 (Salabert)
La source, A. Sylvestre, 14 octobre 1911
L’attente mystique : O mon Dieu, je reviens d’un long voyage, Je cherche vos desseins, ô Maître, Je veux me reposer sur les collines saintes, L. Le Cardonnel, 1929 (Salabert)
Le dernier vœu, A. Sylvestre, 2 novembre 1906
Le gentilhomme de la montagne, divertissement mauresque, pour piano, chant et choeur
L’église de village, H. Naville, 1925 (Salabert)
Le rucher, G. Battanchon, 1922 (Salabert)
Les cieux, octobre 1907
Les enfants pauvres, V. Hugo
Les goélands gris, 8 janvier 1907
Les grands vents venus d’outre-mer, H. de Régnier, 1910 (Salabert)
Les Heures : Heure claire, Heure d’après-midi, Heure du soir, E. Verhaeren, 1923 (Salabert)
Le sphinx, J. Lahor, 11 juillet 1919
Le vanneur de blé, J. du Bellay
Le vent, E. Verhaeren, 1923 (Salabert)
L’urne, E. Henriot, 16 novembre 1906
Madrigal lyrique, H. de Régnier, 8 juin 1912
Nicolas, Nicolette et le petit chat, mars 1964
Nocturne, H. de Régnier, 30 septembre 1913
Nouche et les oiseaux, mars 1962
Nuit bienfaisante, 14 décembre 1921
Odelette, H ; de Régnier, 5 juin 1913
O morts !, R. Dorin, 22 février 1917
Orphica, L. Le Cardonnel, 1945, (Leduc)
Où est-il ?, 1910 (Salabert)
Par le jardin, octobre 1907
Poème à Dédette, 1er janvier 1916
Pour que la nuit soit douce, H. Reyniel, 16 octobre 1912
Prière, F. Jammes, 1922 (Salabert)
Psaume 23, pour 4 voix et piano, L. Racine
Rimes tendres, A. Sylvestre, 16 juillet 1906
Rondeau (d’autrefois), 5 décembre 1918
Rondeau d’hier, juin 1919
Soir d’été, piano et chœur à 4 voix, 20 avril 1914
Soir sur la plaine, ténor solo, choeur et piano, A. Samain, 1913 (Hortus)
Sonnet, A. de la Presle
Sous la pluie, G. Battanchon, 1927 (Salabert)
Trois élégies : Dans le parc, Une douceur splendide et sombre, Comme une grande fleur, A. Samain, 1921 (Salabert)
Tombée du jour, soprano solo, choeur et piano, T. Gautier, 7 mai 1920 (Hortus)
Trois poèmes d’Anna de Noailles : Il fera longtemps clair ce soir, L’ empreinte, Le pays, avril-mai 1952
Vent d’été, H. Naville, 1939-1940
Viole, A. Samain
Vœu, H. de Régnier, 24 juin 1912
 
 

VOIX ET HARPE

Au clair de la lune, décembre 1932
 
 

VOIX ET ORGUE

Alma Mater sub tuum
Ave Maria
, pour voix et orgue, 1916 (Leduc)
Père éternel, pour voix et orgue, 1926 (Leduc)
Prière du marin, pour 4 voix, orgue, violoncelle et 2 violons, T. Gautier, 13 mars 1908
Psaume 23, pour 4 voix et piano, L. Racine
 
 

CHANSONS
Musiques de chansons écrites pour le chansonnier René Dorin

Ah, ce qu’on est fatigué (Semi éditions musicales)
Chantez !
Il ne faut pas dire
L’anneau
Le lit de grand-mère
Le lit de la Du Barry
On est dégouté
(Semi éditions musicales)
Une deux, une deux (Semi éditions musicales)
 
 

OPERETTE

Toinon, opérette en un acte
 
 

OUVRAGES D’ETUDE

60 leçons d’harmonie, recueil des leçons données par l’auteur aux concours du Conservatoire,augmenté des leçons, la plupart inédites de G.Fauré, Florent-Schmitt, H. Büsser, M.d'Olonne, H. Dallier, X. Leroux, A.Gédalge, P.Gaubert, G.Marty, J.Morpain, J.Gallon, J.Deré, R.Guillou, R.Dussaut, H.Challan, P.Maillard-Verger, P.Revel (Leduc)
Vocalise-Etude, étude pour voix moyennes (Leduc)
 

Denis Havard de la Montagne
Alix de La Presle-Evesque
(janvier 2021, mise à jour : décembre 2022)

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