Paul Marcilly

organiste, compositeur (1890-1982)

Petite revue de presse

 


 

Charles Tournemire lui a dédié la Vème de ses Sei Fioretti pour orgue. Paul Marcilly fut entre autres organiste de Notre-Dame d'Auteuil et son talent de compositeur s'exerça dans de nombreux genres musicaux (pièces pour orgue, pour piano, mélodies, musique vocale religieuse, œuvres orchestrales etc.).

 

« Concert Labully-Laumonier (10 juin) […]

Une exécution intégrale d'un recueil de M. Paul Marcilly, les Rayons intérieurs, permit de saisir le caractère autobiographique de cette œuvre curieuse, où revit l'esprit de Schumann et même de Moussorgsky : aux contes et aux jeux de l’enfance répondent les souffrances de l’homme en lutte avec le destin. A. S. »

(Le Ménestrel, 23 juin 1922, p. 276)

 

« Paul MARCILLY a donné un récital d'orgue à la Schola Cantorum avec un programme portant la marque de son goût raffiné ; il exécuta superbement :

1. a) Dialogue en la-mi (N. de Grigny) ; b) Récit de tierce en taille (idem) ; c) Fugue en ut (Buxtehude) ; 3. Prélude et Fugue en mi mineur (Bach) ; 4. a) Noël en musette avec variations (Daquin) ; b) Récit de nazard (Dandrieu) ; c) Duo en cors de chasse (idem) ; d) Esquisse en ut mineur (Schumann) ; 5. Prélude, Fugue et Variation (Franck) ; 7. Toccata en fa majeur (Bach).

Une registration soignée, des combinaisons longuement étudiées servirent l'art des vieux maîtres qui valut aussi par ce que P. Marcilly communiqua de vie intelligente par exemple à la Fugue en ut de Buxtehude, éclairée et graduée supérieurement et surtout au Prélude en mi mineur de Bach, où le phrasé et le rubato ne cédèrent rien au principe du style uni à notes égales sans divisions inventé contre l'éloquence...

Difficile à l'orgue est l'Esquisse écrite pour piano à pédalier par Schumann ; elle fut bissée. Des oppositions que trouva la pièce de Franck, du brio apporté à la Toccata en fa de Bach, l'auditoire se montra charmé. P. Marcilly mit en outre beaucoup d'esprit à traduire, avec des jeux bien appropriés, les autres pièces de D'Aquin et Dandrieu.

Deux Sonates pour violon et piano complétaient le programme : l'une, de Blanche Lucas remplie d'idées, d'élans généreux, de sentiment poétique à divers titres mais trop privée de ligne et de consistance pour une sonate; l'autre de P. Marcilly, où revivent les formes classiques du style, du goût et de l'expression propres à la musique pure, ordonnée non pour un poème sentimental ou un paysage mais dans le cadre où l'esprit symphonique anime des généralités qui peuvent admettre la fantaisie et s'accorder aux modes nouveaux du rythme et de l'accent.

On doit toujours à quelqu'un. C'est Bach, Beethoven et Schumann dont les influences grandissent P. Marcilly et percent dans sa sonate : l'allegro est puissamment construit et développé ; à l'adagio très ample s'enchaîne un scherzo schumannien d'un grand prix ; dans le finale « piacevole » fusent, en s'imitant, le piano et le violon ; leur caprice est bien un poème ; mais l'esprit de la musique, maître des épisodes, les règle, les discipline, les coordonne et le contraire du romantisme se trouve réalisé pleinement.

L'exécution des deux œuvres fut impeccable grâce à l'archet sobre et fort de Mlle Hortense de Sampigny, très soucieuse de justesse, et au talent de pianiste que P. Marcilly ne pouvait révéler à ceux qui le suivent et l'admirent, comme nous, depuis longtemps. »

(La Tribune de Saint-Gervais, mai 1928, p. 59-60)

 

« Les Amis de l'Orgue (28 mai). — Poursuivant leurs louables efforts avec une persévérance des plus méritoires, les « Amis de l'orgue » viennent de donner, en l'église Saint-Antoine des Quinze-Vingts, une intéressante audition, la quatrième de la saison, avec le concours de M. Paul Marcilly et de Mme Marie-Ange Henry, violoniste qui inter prêta avec autant de goût que de style différentes pièces de Bach, de Haendel et de Vitali. M. Marcilly, organiste de Notre-Dame d'Auteuil, possède, concurremment à d'autres qualités, un mécanisme brillant grâce auquel il se joue avec aisance de certaines difficultés techniques qui pourraient sembler épineuses à des exécutants moins habiles. Pour cette raison son jeu est fait de netteté et de précision. Cet estimable artiste nous fit entendre la Toccata en fa de J.-S. Bach, trois Pièces anciennes de Le Bègue, deux Pièces (dont l'une particulièrement savoureuse) de Dandrieu, l'Esquisse en ut mineur (d'une conception et d'une écriture plus pianistique qu'organistique) de Schumann, enfin la célèbre et classique Sonate en fa mineur (n° 1) de Mendelssohn. De toutes ces oeuvres, essentiellement diverses, M. Marcilly fut un interprète aussi consciencieux que dûment averti. M. P. »

(Le Ménestrel, 7 juin 1929, p. 262)

 

« Demain jeudi, à 20h.45, en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, récital d'orgue par Paul Marcilly. »

(Excelsior, 26 novembre 1930, p. 4)

 

« Inauguration des grandes orgues de Notre-Dame-d'Auteuil :

M. G. Gloton, successeur du maître L. Debierre vient de construire un grand orgue qui comptera désormais parmi les instruments les plus réputés de Paris, tellement parfaite est sa réalisation. L'inauguration aura lieu le mercredi soir 1er juin, à Notre-Dame d'Auteuil, avec le concours de Paul Marcilly et de la maîtrise dirigée par M. Joseph Noyon. »

(Excelsior, 30 mai 1938, p. 6)

 

Olivier Geoffroy

(juin 2025)

 

 

N.D.L.R. : Egalement pianiste, Paul Marcilly, né le 11 juillet 1890 à Paris, décédé le 26 août 1982 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), issu d’une famille de typographes et imprimeurs parisiens, organiste de Notre-Dame-d’Auteuil de 1926 à 1963, avait été auparavant maître de chapelle et organiste de Saint-Gervais, puis quelque temps à Saint-Ferdinand-des-Ternes. En 1963, il quittait Paris pour s’installer à Perpignan où il tint le grand orgue Cavaillé-Coll de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste jusqu’en 1978. Collaborateur de la revue La Petite Maîtrise et longtemps membre de l’Union des Maîtres de Chapelle et Organistes, présidée par Widor, puis par Büsser, il a notamment inauguré le 26 septembre 1937 l’orgue (Suret) restauré de l’église Saint-Basile d’Etampes (Essonne). Enseignant à l’Institut Catholique et à la Schola Cantorum, il a eu pour élève, entre autres, Marc Maury (1907-1995), futur chanoine et organiste à Limoges (Haute-Vienne) de la cathédrale Saint-Etienne et de l’église Saint-Pierre-du-Queyroix. En tant que compositeur, on lui connaît une cinquantaine d’œuvres dans divers genres, qui, en dehors de quelques-unes éditées, sont restées à l’état de manuscrit et conservées au département de la musique de la Bibliothèque Nationale.

Son catalogue comporte ainsi des pages pour orchestre : Bucolique (1921) et transcription pour piano, Volutes (1926), Etudes symphoniques en 3 parties (1916) et transcription pour piano, Esquisse mauresque (Sénart) ; pour un instrument : piano : A la manière arabe (1912), Les Girouettes (1916), Confidence (1934), Pièces pour piano (1912), 5 Rayons intérieurs (Hamelle, 1920), Scherzo Barcarolle (1920), L’Horloge (1916), Bathilde, princesse des près (1938), etc… ; pour orgue : 3 Prières (1915), Sarabanda (1958), Sonate pour Grand Orgue (1954, Lemoine) ; de la musique de chambre : Fantaisie pour flûte et piano (1915), L’Oiseau en fête pour violon et piano (Sénart 1926), Sonate pour violon et piano (Sénart 1925), Suite pastorale pour piano, violon et violoncelle (1914) ; de la musique vocale : Ave Maria pour soprano ou ténor et piano (1924), 2 Cantiques pour le temps de Noël pour voix seule ou à l’unisson et piano ou orgue (La Petite Maîtrise 1924), Mes pierreries, mélodie pour chant et piano sur un poème de Georges Flamme (1937), Pins maritimes, mélodie pour chant et piano sur un poème de Georges Flamme (1940), Fracto denum sacramento pour baryton solo et chœur à 2 voix égales ou 4 voix mixtes avec accompagnement d’orgue (1920), Ave Maria pour 4 voix mixtes (juin 1914), Jesus dulcis memoria, hymne à 4 voix mixtes (janvier 1915), Kyrie pour 3 voix mixtes (décembre 1914), Pie Jesu, chœur a cappella à 3 voix mixtes (avril 1921), Gaudent in coeli pour 4 voix ou 2 voix mixtes (soprano ou baryton) ou une voix seule (soprano) et orgue (mai 1925)… Il est aussi l’auteur d’un Essai sur l’interprétation des neumes grégoriens, écrit en 1936 (57 folios).

Joël Ribes, chef de chœur du Prieuré du Christ-Roi de Perpignan, dans un article nécrologique publié en 1983 dans la revue L’Orgue rendait hommage en ces termes à Paul Marcilly : De sa personnalité d’homme et d’artiste se dégageait une grande sensibilité, qu’il exprimait au plus haut point dans toutes ses interprétations ; son jeu était également remarquable de clarté et d’équilibre qui n’excluaient pas la virtuosité. Intériorité, spiritualité, amour de la beauté et de la vérité, voilà qui caractérisait son tempérament d’artiste tout entier tourné vers Dieu.

DHM



Réponse de Paul Marcilly à une circulaire du 5 décembre 1959 adressée aux Maîtres de chapelle et aux Organistes
par Joachim Havard de la Montagne

(coll. DHM) DR.

Le Monde musical, juillet 1938
(coll. DHM) DR.

 

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