Charles Marteaux
(1831-1874), compositeur
organiste à Vic-sur-Seille (Moselle)
professeur de musique du petit séminaire de Pont-à-Mousson
Voici quelques articles de presse et éléments biographiques sur ce compositeur oublié.
« Nous apprenons la mort, à l'âge de 42 ans, de M. Charles Marteaux, ancien organiste à Vic, en dernier lieu attaché, en la même qualité, à la paroisse Saint-Fiacre de Nancy. »
(Gazette de Lorraine, 30 juin 1874, p. 3)
« Vic. On nous écrit le 7 mars :
Un vieux et honorable concitoyen de notre ville vient encore de disparaître : M. Marteaux (Jean-François), professeur de musique et ancien directeur des Sociétés musicales qui ont existé jadis à Vic, vient de s'éteindre dans sa 83è année. Doté d'une santé robuste, M. Marteaux s'est occupé de musique jusqu'à la dernière heure ; il est l'auteur de compositions très appréciées. Une nombreuse assistance, composée surtout d'anciens élèves et d'amis, a conduit hier à sa dernière demeure ce vétéran de l'art musical. En tête du cortège, marchait la Société de musique municipale qui avait tenu à prêter son concours à cette cérémonie funèbre. Les morceaux de circonstance exécutés sur tout le parcours du convoi et alternant avec les chants religieux donnaient à ce dernier un aspect vraiment imposant. Un petit comité d'anciens élèves vicois du défunt lui avait offert une magnifique couronne portant une mention de reconnaissance ; cette couronne était portée par deux membres actifs de la Société de musique. On se rappelle que le défont était le père du célèbre compositeur Charles Marteaux, décédé depuis plusieurs années à Nancy, et dont la mort fit un vide sensible parmi les sommités musicales. Ces hommes ont disparu, mais leurs œuvres survivront pour perpétuer leur souvenir.
Un ancien élève, Ch. M. »
(Gazette de Lorraine, 10 mars 1889, p. 2)
« M. Ch. Marteaux naquit à Vic-sur-Seille, en 1831. A l'âge de 12 ans, il étudia l'orgue, sous la direction d'un bon organiste, L. Wackenthaler. En 1848, il devenait à Paris l'élève de Marmontel.
Revenu en Lorraine, il tint les orgues à Blâmont, à Vic, à Nancy, où, en 1858, nous le trouvons maître de chapelle à l'Institution des Jeunes-Aveugles.
En 1864, il fut appelé à l'orgue de Saint-Laurent de Pont-à-Mousson ; il enseigna la musique au Petit-Séminaire et ce fut pour le élèves de cet établissement et à l'occasion de la triomphale translation des reliques du jeune martyr romain, Pius, le 9 juillet 1865, qu'il écrivit les choeurs dont nous entreprenons l'édition.
Après la guerre de 1870, M. Rigaux, organiste de Saint-Vincent-Saint-Fiacre, optait pour Saint-Sébastien. M. Marteaux le remplaçait aux Trois-Maisons ; il était suppléé, disons-le en passant, à Saint-Laurent et au Petit-Séminaire, par M. J.-B. Pilloy, dont le fils, M. H. Pilloy, titulaire de l'orgue de Jarville, professe la musique à La Malgrange et à Bosserville.
M. Marteaux, qui occupait un fauteuil à l'Académie romaine de Sainte-Cécile, mourut prématurément, le 7 juin 1874. Ses oeuvres sont abondantes et variées ; il écrivit, pour les voix, notamment sa magnifique cantate Rome ou la Guerre Sainte ... il écrivit, aussi, pour l'orchestre, pour l'orgue, pour le piano...
Sa muse lui inspira des mélodies d'un dessin élégant et d'une lecture délicate. Les choeurs de Pius représentent précisément la manière charmante et sans prétention de ce modeste et fervent artiste, aussi, nous remercions M. le chanoine Holz et M. l'abbé Kaltnecker de nous avoir aidé à sauver de l'oubli l'oeuvre de ce musicien. »
(La Semaine religieuse de Nancy, 4 mars 1933, p. 140)
« M. Charles Marteaux était professeur de musique au Petit Séminaire (...) La Société anonyme d'Editions et de Musique (7, rue Gambetta, Nancy) avait publié le livre du R.P. Baltenveck et la grande partition musicale de Marteaux […] Le fils de M. Marteaux, qui habitait Annecy, ravi de l'honneur posthume rendu à son père, envoya à l'éditeur l'orchestration complète écrite de la main de d'auteur. »
(Mgr Maurice Kaltnecker, Le Petit Séminaire de Pont-à-Mousson, Imp. G. Thomas, Nancy, 1958, p. 42)
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| Charles Marteaux, Solitude (couverture et 1ère page), nocturne pour le piano, op. 5 dédicacé "à Monsieur Maurice Lee" (1821-1895, pianiste) (Paris, A. Masclet) DR. |
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Outre les choeurs de Pius, tragédie chrétienne (Nancy, SAEM, 1936), on doit à Charles Marteaux de nombreuses œuvres et notamment :
Pour l'harmonium :
La Petite chapelle, 15 morceaux faciles et progressifs, sur des mélodies de Bellini, Mozart, Schubert, Strauss, Weber etc. pour harmonium, par Charles Marteaux, divisés en trois suites... (Heinz, Paris, 1861)
Dans le recueil Pièces pour orgue ou harmonium, réunies par Fritz Busser (1880)
Pour le piano :
Elzbieta ! Polka pour piano (Richault, Paris, 1849)
La Bouquitière ! 3ème polka pour piano (Richault, Paris, 1850)
La Solitude, nocturne pour le piano. op. 5 (Heinz, Paris, 1857)
Une soirée lorraine, fantaisie sur l'air au clair de la lune (Heinz, Paris, 1858)
Les Cloches du Soir, angelus et prière pour piano. op. 6 (Heinz, Paris, 1859)
Les Souvenirs de Nancy. 3 polkas pour piano. op. 7 (Richault, Paris, 1860)
Le Ruisseau de la vallée, caprice pour piano. op. 11 (Heinz, Paris, 1862)
Le Gaulois ! Grand galop de
concert pour piano. Op. 14 (Heinz, Paris, 1872)
La Créole. Grande valse de concert pour le piano. Op. 13 (Heinz, Paris,
1872)
Le Clocher de mon village, ronde villageois pour piano. Op. 15 (Heinz, Paris, 1874)
Une cantate :
Rome ou La Guerre sainte. (Laroche, Paris, 1868)
Une mélodie :
Chant de fé ! Paroles de Mr Auguste Chareaux, musique de Charles Marteaux (Pont-à-Mousson, 1868)
Des transcriptions :
6 Mélodies de Fr. Schubert... transcrites en forme de rêveries pour piano. (Heinz, Paris, 1864)
Récréations du jeune organiste, 24 petits morceaux très faciles, airs, mélodies, valses, polkas, mazurkas, arrangés pour harmonium. (Heinz, Paris, 1872)
Collecte : Olivier Geoffroy
(mars 2023)
