Les orgues (et travaux) de Louis Eugène-Rochesson


 

 

Auteur d'une étude (« Le grand orgue et les organistes de l'église Saint-Maclou de Pontoise », Orléans, 1918), élève du célèbre harmoniste de Cavaillé-Coll, Fernand Prince, le facteur d'orgues Louis Eugène-Rochesson (1897-1972) a construit ou relevé certains instruments français au cours du XXème siècle au sein de son entreprise fondée en 1918. Voici un répertoire de quelques travaux significatifs.

 

 

1928, Rouen, église Saint-Nicaise
Restauration de l’orgue Crespin-Carlier de 1631.

 

« L'ORGUE DE SAINT-NICAISE M. JOSEPH BONNET

M. le chanoine Descrout, curé de Saint-Nicaise, est arrivé en peu de temps au but de ses désirs de parfait musicien : le vieil orgue de Crespin Carlier, trésor de son église, jadis trop méconnu, a retrouvé la voix, ses voix, des voix exquises, et il s'est fait reluisant comme il sied. Les maîtres organiers, MM. Paul Brunold et Eugène-Rochesson, l'ont ressuscité avec le respect scrupuleux que leur donne leur science des traditions anciennes et leur goût très sûr. C'est bien l'orgue primitif. Non pas seulement une curiosité, mais un bijou sonore.

Il sera inauguré le 24 octobre, à 8 h. 1/2 du soir, sous la présidence de Monseigneur l'Archevêque, par l'illustre organiste de Saint-Eustache de Paris, M. Joseph Bonnet.

Ce sera donc une fête d'art et de piété.

M. Joseph Bonnet est l'un des deux ou trois très grands organistes de l'heure présente. Virtuose, il excelle surtout par l'intelligence profonde de ce que doit être la musique d'église. Il est certes habitué aux plus beaux instruments modernes, mais n'en admire pas moins ceux des siècles passés, si remplis de couleur, si évocateurs de sentiments à la fois nobles, pieux et simples. Au reste n'est-ce pas pour eux qu'ont été écrites la plupart des pièces d'orgue classiques. Il y en a de Frescobaldi, de Purcell, de Haëndel, du grand Bach surtout et que dire de notre Titelouze et de notre Boyvin dont on ne juge bien que sur un instrument ancien : car les sonorités sont alors celles mêmes que ces maîtres glorieux ont voulues. M. Joseph Bonnet a composé dans cet esprit le programme qu'il fera entendre le 24 octobre.

Il ne sera pas seul à attirer ce soir-là l'attention et la sympathie. La maîtrise de Saint-Nicaise, si justement appréciée à Rouen, chantera quelques motets, sous la direction experte de M. le Curé, et Mlle Louail, soprano, aura sa place au programme.

On trouve dès maintenant à l'église des billets de place réservée.

Avec l'autorisation de M. le Curé de Saint-Nicaise, et conformément à la tradition des anciens maîtres organiers, MM. Paul Brunold et Louis Eugène-Rochesson, recevront le 25 octobre (le lendemain de l'inauguration) à 8 h. 1/2, MM. les Ecclésiastiques et Organistes qui désireront toucher l'orgue. »

(Bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen, Rouen, 20 octobre 1928, p. 997-998)

 

1929, Chamalières, Grand-Séminaire

Construction d'un orgue (8 jeux, deux claviers et pédalier, traction électrique).

 

1930, Saint-Paul-Trois-Châteaux, cathédrale Notre-Dame

Reconstruction d'un orgue (16 jeux, deux claviers et pédalier, transmission mécanique) dans le buffet ancien et en employant une partie de la tuyauterie ancienne.

 

« M. Louis EUGENE-ROCHESSON, maître-organier, vint à Saint-Paul en octobre 1927. Quelques mois plus tôt, il avait entrepris la restauration de l'orgue de St-Nicaise de Rouen. C'était une référence. Il visita l'instrument-et, sans se laisser rebuter par l'aspect peu engageant du « champ de bataille », mit aussitôt un projet à l'étude. Tout d'abord il arrêta, d'accord avec nous, une composition. Le principe était qu'on garderait ou plutôt qu'on rendrait à l'orgue son caractère ancien. Mais l'instrument avait été déjà trop modifié dans le sens moderne pour songer à une restitution pure et simple. D'autre part, l’exiguïté des ressources dont on disposait, exigeait qu'on utilisât au maximum les éléments existants. On s'en tint donc à un compromis loyal qui consistait à refaire l'orgue de Boisselin sur un clavier et à grouper les jeux récents ou renouvelés sur un autre clavier qui recevrait en outre le cornet et le plein-jeu. Le seize pieds manuel qui, tel quel, était une erreur dans ce petit instrument, fournirait une soubasse de pédale, un peu faible à la vérité, mais dont il fallait, par économie, se contenter.

La composition obtenue était finalement la suivante :

Clavier de Grand Orgue : 54 notes. Montre 8, bourdon 8, prestant 4, nasard 2 2/3, doublette 2, tierce 1 3/5, cromorne, (place libre pour une flûte 8).

Clavier de récit : 54 notes, expressif. Flûte à cheminée 8, viole de gambe 8, voix céleste 8, trompette 8, basson-hautbois 8, cornet 5 rangs, fourniture 2 r.

Clavier de pédale : 30 notes. Soubasse 16, basse 8. »

(« L'orgue de la cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux » in : Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, Valence, octobre 1930, p. 374-375)

 

1930, Grignan, collégiale Saint-Sauveur

Restauration.

 

1931, Caudebec-En-Caux, église Notre-Dame

Restauration.

 

1932, Coutances, cathédrale

Reconstruction de l'orgue (le facteur effectuera un relevage avec électrification de la traction en 1955).

 

1934, Rouen, église Saint-Nicaise

Construction d'un orgue de choeur (12 jeux, deux claviers et pédalier, traction électro-pneumatique).

 

1940, Rouen, église Saint-Nicaise
A la suite de la destruction en 1934 dans un incendie de l’orgue Crespin-Carlier qu’il avait restauré en 1928, construction d'un orgue neuf (45 jeux, trois claviers et pédalier, traction électro-pneumatique), achevée par Beuchet-Debierre et inauguré en 1957 par André Marchal et la titulaire Madeleine Lecoeur.

 

1942, Pontoise, cathédrale Saint-Maclou

Démontage, transfert et remontage dans le choeur de l'orgue de salon Mutin de l'organiste Gaston Bélier.

 

1942, Chambly, église Notre-Dame

Restauration.

 

1944, La Neuve-Lyre, église Saint-Gilles

Restauration.

 

1945, Aubervilliers, église Notre-Dame-des-Vertus

Modification de l'orgue.

 

1945, Pontoise, église Notre-Dame

Restauration d'un orgue pneumatique d'Anneessens (19 jeux, deux claviers et pédalier, traction électro-pneumatique).

 

1949, Pontoise, cathédrale Saint-Maclou

Restauration du Cavaillé-Coll de 1878.

 

1950, Paris, église Sainte-Odile

Construction d'un orgue (25 jeux, deux claviers et pédalier, traction électrique).

 

1951, Paris, église Saint-François-d'Assise

Construction d'un orgue (12 jeux, deux claviers et pédalier, traction électrique).

 

1951, Beaumont-sur-Oise

Restauration de l'orgue.

 

1953, La-Chapelle-de-Brain, église Saint-Melaine

Relevage.

 

1953, Valenciennes, église du Sacré-Coeur

Relevage et modification de la composition.

 

1954, Pontoise, chapelle de l'Ecole Saint-Martin

Construction d'un orgue de 13 jeux (deux claviers, pédalier, traction électrique).

 

1962, Bagnères-de-Luchon, église Notre-Dame-de-L'Assomption

Restauration de l'orgue Cavaillé-Coll.

 

Olivier Geoffroy

(janvier 2021)

Pontoise, le 2 novembre 1935, lettre avec entête et signature orthographe de Rochesson
à propos de l'orgue du paquebot Normandie

(© coll. DHM) DR.
 

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