Jean LAFFONT
baryton, acteur et metteur en scène français
Marseille, 17 août 1918 – Bruxelles, 26 février 2005

 

Le monde est une farce,
Fou, qui blâme son jeu,
De la sottise éparse,
Il faut bien rire un peu.

Falstaff, opéra de Giuseppe Verdi, Teatro alla Scala, Milan, 1893.

 

" C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Jean Laffont. Comment ne pas se souvenir de ses prestations à la scène, si vivantes, si réalistes ? A titre d’exemple, je citerai le Baron Scarpia dans ‘Tosca’, ou Brissac, dans ‘Les Mousquetaires au couvent.’ Pour ma part, je me souviens tout particulièrement de son magnifique Tonio dans ‘Paillasse’, que j’ai si souvent chanté à l’opéra avec lui … ‘la Commedia dell’Arte’! Ce fut toujours un véritable régal artistique et notre appréciation vaut pour toutes ses caractérisations et son répertoire fut immense. Mon époux, le ténor Antonio Nardelli, qui a lui aussi régulièrement été le camarade de Jean, dont la santé est très fragile en ce moment, se joint à moi afin de saluer la mémoire de ce très grand artiste. "

Marian BALHANT et Antonio NARDELLI, soprano et ténor de l’Opéra (Belgique)

 

" Avec la disparition de Jean Laffont, c’est une figure emblématique du théâtre lyrique qui nous a quittés. Jusqu’au début des années soixante-dix, la plupart des villes de province tant en France, qu’en Belgique, disposaient d’une troupe lyrique permanente où l’on y jouait entre 120 et 150 représentations par saison. Jean Laffont était constamment invité en représentation dans toutes ces villes. Son rayonnement et son succès y étaient considérables. Il abordera également la mise en scène, notamment à la Monnaie et à l’Opéra de Gand. Comme d’autres grands interprètes lyriques, il fera quelques incursions dans certains ouvrages d’opérette (‘Ciboulette’, ‘La Belle Hélène’, ‘La Vie parisienne’, ‘La Fille du Tambour-major’.) Il fut également souvent sollicité par la radio-télévision, tant en France, qu’en Belgique. Témoin et acteur d’une époque hélas révolue, la carrière de Jean Laffont fut prestigieuse et comparable à celle de nos gloires nationales lyriques : Lucien Van Obbergh, André d’Arkor ou Clara Clairbert. Bruxellois d’adoption, il s’était installé chez nous depuis 1949. Il avait conservé son accent suave de Marseille : c’était un homme généreux et d’un contact très cordial. Ses nombreux amis et tous ceux qui l’ont connu sont extrêmement peinés d’apprendre sa disparition. Mes pensées les plus amicales vont à son épouse, qui l’a soutenu et secondé tout au long de ces longues années, ainsi qu’à sa famille. "

Stany BERT, ténor de l’Opéra (Belgique)

 

" Je suis atterrée par la disparition de Jean Laffont, avec lequel j’ai souvent chanté à la scène, tant au Théâtre Royal de la Monnaie, qu’au Théâtre Royal de Gand. Jean fut un grand artiste et je me souviens en particulier de nos représentations de ‘Don Quichotte’ lors desquelles j’incarnais le rôle de Dulcinée. Il n’interprétait pas le rôle-titre, mais il le vivait et le réincarnait littéralement ! Ses dons d’acteur m’avaient frappée. La basse française André Huc-Santana partageait l’affiche avec nous, il était un géant, tant de par sa taille, que par sa voix. Jean était de taille moyenne, pas très grand: grâce à son habile maquillage, il paraissait petit, rondouillard, tout potelé … Le contraste était saisissant ! Surtout, la caractérisation du personnage, son adéquation, étaient parfaites, correspondant idéalement à l’œuvre de Jules Massenet. Quant à sa voix, elle était prenante, avec un timbre rond et chaud. Nous avons partagé l’affiche de nombreuses autres œuvres et à chaque représentation, Jean nous a prouvé toute la pertinence de son grand art. "

Lucienne DELVAUX, mezzo-soprano de l’Opéra (Belgique)

 

" Je suis fort peinée d’apprendre la disparition de Jean Laffont. Je me souviens clairement de son excellent jeu de scène, il fut un brillant acteur. Jean possédait une grande voix et il savait vraiment s’en servir de façon admirable. Il fut mon collègue pendant de nombreuses années. Il avait fière allure, avec ses beaux costumes, son maquillage toujours impeccable et surtout, il jouait magnifiquement bien. C’est encore un tout grand Monsieur de l’art lyrique qui s’en va et qui me laisse bien triste. "

Géri BRUNIN, soprano de l’Opéra (Belgique)

 

Je conserve un souvenir ému de Jean Laffont, avec lequel j'ai débuté dans Le Roi d'Ys à la Monnaie en 1949. Admirable artiste, extrêmement gentil et affable, il possédait une superbe voix de grand baryton, corsée, avec du mordant, mais ensoleillée et typiquement méditerranéenne dans sa couleur. J'ai également interprété André Chénier avec lui, toujours à la Monnaie et ce fut une totale réussite sur le plan de l'adéquation du personnage. Il avait alors un caractère enjoué, très jeune: un véritable Marseillais, si je puis dire! Il était particulièrement sérieux: très consciencieux, un professionnel hors-pair. Sa disparition me plonge dans une grande tristesse. "

Marie-Louise HENDRICKX, soprano de l'Opéra (Belgique)

 

" Je suis particulièrement attristée par la disparition de Jean Laffont, avec lequel j’ai partagé régulièrement l’affiche au Théâtre Royal de la Monnaie, notamment lors de créations locales ou absolues. Tout au long de ma collaboration avec cet artiste intègre et consciencieux, j’ai pu apprécier ses solides qualités musicales, son don de l’interprétation, son jeu scénique toujours précis et convaincant. Il apportait à chacune de ses caractérisations une vérité intense : excellent premier baryton, il fut également un brillant acteur."

Diane LANGE, mezzo-soprano de l’Opéra (Belgique)

 

" Nous venons d’apprendre le départ de Jean Laffont et pourtant, les seuls mots qui nous viennent à l’esprit sont: soleil, luminosité et joie ; tout ce que reflétait cette voix. Nous aurons encore longtemps ce timbre en mémoire: voix si ample, chaude et expressive et l’acteur toujours si soucieux de l’exactitude du geste et du détail. Parmi les nombreux rôles qu’il a interprétés, peut-être que le plus ‘flamboyant’ fut le rôle-titre du Chemineau, opéra de Xavier Leroux. A présent, le Chemineau a pris une autre route, mais nos pensées, ainsi que notre amitié l’accompagne. "

Maryse PATRIS et Pierre LANNI, soprano et ténor de l’Opéra (Belgique)

 

" La disparition de Jean Laffont me chagrine beaucoup. Je me souviens de nos collaborations artistiques avec émotion, notamment dans Le ‘Barbier de Séville’, ‘Monsieur Beaucaire’ ou encore, ‘Les Mousquetaires au couvent’, car Jean abordait avait égal bonheur l’opéra, l’opéra comique et l’opérette. Sa voix était très chaude, ensoleillée, une véritable voix méditerranéenne, facile dans le registre aigu. Jean a mené une fort belle carrière, très enviable, en abordant et en maintenant longtemps un large éventail de rôles. Il était extrêmement rigoureux dans son travail et dans son approche artistique. Nous avons régulièrement chanté ensemble et je conserve de lui un excellent et impérissable souvenir. "

Pol TREMPONT, ténor de l’Opéra et ancien Directeur du Théâtre de Mons (Belgique)

 

" Jean Laffont disposait de grandes facilités et dispositions vocales, je dirais même qu’elles étaient tout à fait hors du commun. C’était un brillant acteur, une véritable force de la nature : il était doté d’une santé de fer. Je me souviens qu’il lui arrivait parfois, lorsque nous partagions l’affiche au Théâtre Royal de Gand, d’assurer une matinée dans cette ville, et le soir, de partir à Liège pour y assurer une autre représentation, dans des ouvrages tout à fait différents, parfois diamétralement opposés. Nous avons souvent chanté ensemble, d’abord dans la troupe à Gand, puis comme partenaire au Théâtre Royal de la Monnaie. Mon épouse Jacqueline Vallière et moi sommes fort peinés par sa disparition : c’est un grand artiste qui s’en va. "

Michel TREMPONT et Jacqueline VALLIERE, baryton et soprano de l’Opéra (Belgique)

 

" Jean Laffont possédait une voix naturelle, ensoleillée, souple et généreuse. Excellent comédien, connaissant toujours parfaitement ses rôles, il fouillait ses personnages pour les interpréter magnifiquement. Ses qualités lyriques le désignaient tout particulièrement pour représenter les grands rôles de baryton d’opéra, mais également, d’opéra comique. Excellent camarade, de nature conviviale, il était très apprécié de tous. "

Huberte VECRAY, soprano de l’Opéra (Belgique)

 

" Cela remonte à bien longtemps … pourtant, je conserve de ma collaboration avec Jean Laffont, principalement au Théâtre Royal de Gand, un souvenir ému. Je ne peux que confirmer tout ce que mes camarades de scène ont déjà déclaré à son sujet : un artiste brillant, un excellent acteur, au jeu très sûr et moderne, et surtout, un collègue charmant. Si je devais trouver un mot pouvant qualifier ses incarnations sur les planches ? Je dirais … intensité et vérité. "

Jan VERBEECK, ténor de l’Opéra (Belgique)

 

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Jean Laffont, rôle d'Amonasro
Jean Laffont, rôle d'Amonasro dans Aïda de Verdi
( photo X..., coll. C.P. Perna, Bruxelles )

La récente disparition du baryton marseillais Jean Laffont, décédé en son domicile bruxellois, qui a axé l’essentiel de sa carrière au Théâtre Royal de la Monnaie et au Théâtre Royal de Gand, plonge ses camarades de scène et ses nombreux admirateurs dans une indicible tristesse. Jean Laffont aura été l’homme aux mille visages: une carrière de plus de 50 ans et, à son actif 106 rôles, comprenant l’opéra, en passant par l’opéra comique et l’opérette, totalisant quelque 2000 représentations. A Gand, au Théâtre Royal, où l’artiste donnera près de 900 représentations, le public lui vouera une profonde admiration ; il y était devenu une figure emblématique et surtout, indissociable de la vie musicale gantoise entre 1952 et 1979. Le baryton partagera l’affiche avec les membres de la troupe et surtout, avec la pléiade de solistes internationaux de premier plan, offrant une large galerie de portraits, tous habilement recréés à chaque représentation. Ses dons innés d’acteur compléteront un talent essentiellement taillé pour la scène, avec une voix ample et riche en mordant, tout en excellant dans une parfaite caractérisation du rôle, dans ses moindres détails. Son instrument, reposant sur une habile projection, ne connaîtra aucun signe de fléchissement tout au long d'une carrière de près de 50 années. Au terme de son long parcours artistique en qualité de baryton, Jean Laffont se consacrera à la mise en scène, en prolongeant ainsi le souvenir de ses incarnations à la scène (notamment dans Norma, Les Huguenots, Rigoletto, Otello, Le Trouvère, Aida, La Traviata, Faust, Les Contes d’Hoffmann, Mireille, Louise, Carmen, André Chénier, Tosca, Turandot, L’Aiglon, Le Consul, Spoutnick ou Le Chemineau.) Les théâtres des villes de Bruxelles, Gand, Liège, Namur, Mons, Tournai, Verviers, Anvers, Calais, Aix-en-Provence, Dijon, Reims, Nantes, Arles, Saint-Etienne, Lille, Luxembourg et Amsterdam pourront apprécier ses mises en scène très réalistes et précises, créatives mais respectant toujours l’intention originelle du compositeur, du librettiste et de l’auteur.

Nul n’est prophète en son pays …

Jean Laffont, rôle de Metternich dans L'Aiglon d'Arthur Honegger et Jacques Ibert
( cliché du Service photos de l'Opéra de Gand, Bruxelles, coll. C.P. Perna, Bruxelles )

Bien qu’ayant accompli ses études musicales dès 1943 au Conservatoire de Musique de Marseille, sa ville natale, dans la classe du ténor Antonin Trantoul1 (1887-1966), le nom de Jean Laffont n’apparaîtra pratiquement dans aucun manuel lexicologique musical, sauf dans l’indispensable ouvrage du baryton belge, bibliothécaire et archiviste du Théâtre Royal de la Monnaie, Jules Salès: " Théâtre Royal de la Monnaie, 1956-1979 ", paru aux Editions Havaux en 1971 et non réédité depuis. Son nom paraîtra pendant près de 50 ans sur les programmes des théâtres français, puis belges, à l’affiche avec les meilleurs représentants du panorama lyrique de la seconde moitié du XXème siècle. Après avoir obtenu son prix de chant en 1945, assorti d’un 1er prix de solfège et d’art lyrique, Jean Laffont interprétera ses premiers rôles de premier baryton à l’Opéra de Marseille (saisons 1945-1946, 1948-1949: Cavalleria rusticana, Rigoletto, Aida, Tosca, Il Tabarro, etc.), puis il sera engagé à Alger, puis à Casablanca (saison 1946-1947) notamment dans Athanaël dans Thaïs, un emploi qu’il reprendra au Théâtre Royal de Gand avec l’inoubliable Vina Bovy (1900-1983) dans le rôle de la courtisane. Son incarnation de ce premier rôle important dans l’œuvre de Jules Massenet impressionnera le chef d’orchestre au point que ce dernier invitera le jeune artiste à Nancy. Ensuite, le baryton assurera des représentations à Marseille, Avignon, Reims, Montpellier et ailleurs en France, lors de la saison 1947-1948. A l’Opéra de Lyon, l’artiste participera à la création in loco, de l’œuvre d’Arthur Honegger et de Jacques Ibert, L’Aiglon¸ dans laquelle il incarnera le Prince de Metternich. Ce sera lors de sa seconde saison à Marseille que Jean Laffont se verra proposer un premier engagement qui s’avérera décisif dans sa longue carrière, au Théâtre Royal de la Monnaie où il débutera en 1949 pour y rester jusqu’en 1965. C’est ainsi que Jean Laffont scellera une étroite collaboration artistique avec la première scène lyrique de Belgique. Tout au long de son brillant parcours professionnel, l’artiste insufflera une poignante vérité et un réalisme saisissant à ses incarnations, excellant dans les grands emplois verdiens (Rigoletto, Aida, Il Trovatore, La Traviata, Otello, Un Ballo in maschera – chantés en italien) et dans l’opéra français et la création contemporaine (Le Chapeau chinois de Jean Absil, Jeulx de France de René Defossez ou encore, le Macbeth d’Ernest Bloch2.) A Gand, Jean Laffont reprendra le rôle-titre du Chemineau dans l’œuvre vériste de Xavier Leroux, emploi laissé vacant par deux illustres devanciers: Pierre Nougaro et Roger Barsac. Nul doute que Jean Laffont, s’il n’eût pas été recruté par la Monnaie, aurait pu briller dans son pays natal, notamment à l’Opéra Comique ou à Garnier.

 

Une exemplaire association artistique avec le Théâtre Royal de la Monnaie

Jean Laffont, rôle d'Hérode
Jean Laffont, rôle d'Hérode dans Hérodiade de Massenet
( photo J.M. Mertens, Antwerpen, coll. C.P. Perna, Bruxelles )

Une fois établi dans la capitale belge avec sa famille, Jean Laffont interprétera à la Monnaie la plupart des rôles inscrits à son répertoire, tant lors de reprises, que pour des créations absolues ou en langue française. A partir de la saison 1949-1950, le baryton chantera tour à tour: L’Atlantide, Carmen, Cavalleria rusticana, Le Consul, Don Quichotte, Faust, Falstaff, La Fille de Madame Angot, Henry VIII, Hérodiade, Jeulx de France, Le Jongleur de Notre-Dame, Lakmé, The Rake’s progress (Le Libertin), La Lune, Macbeth, Le Medium, Mireille (les deux versions, comprenant celle révisée par Henri Büsser), Monsieur Beaucaire, Les Mousquetaires au couvent, Parsifal, La Passion, Les Pêcheurs de perles, La Petite renarde rusée, La Pskovitaine, Rigoletto, Le Roi d’Ys, Vol de nuit, Samson et Dalila, Thaïs, Tosca, Tiefland et La Traviata. Jean Laffont participera aux créations de Moretus, de Marcel Poot (rôle de Marius Laco-Dimon), Les Cornes du croissant, du compositeur belge Léon Stekke (rôle du Vizir), André Chénier, dans sa version française (rôle de Gérard), Le Consul (rôle de John Sorel), The Rake’s progress (Le Libertin, dans sa traduction française), Le Medium (rôle de Monsieur Gobineau), L’Atlantide, de Henri Tomasi (rôle de Morhange), Vol de nuit//L’Heure espagnole (rôles de Rivière et de Don Iñigo Goméz), La Lune, de Carl Orff (l’un des garçons voleurs de lune), La Petite renarde rusée (traduite sous le titre de La Petite renarde intelligente: rôle du Forestier) et le rôle-titre de Macbeth, dans l’opéra éponyme d’Ernest Bloch. Jean Laffont interprétera pratiquement tout son répertoire à la Monnaie en partageant la scène avec tous les solistes et seconds plans de la troupe3. Pendant sa collaboration artistique avec la Monnaie, l’artiste travaillera sous la direction musicale de Corneil de Thoran, Maurice Bastin, René Defossez, Robert Ledent, Frits Célis, Léon Molle, André Vandernoot, pour ne citer que les chefs en résidence. Toujours à la Monnaie, il prendra part au prestigieux gala du 250ème anniversaire du théâtre, le 27 mars 1950, en compagnie de tous les membres de la troupe, des choristes, du corps de ballet et du personnel technique et administratif. Il donnera la réplique à ses camarades Jacqueline Vallière, Ysel Poliart, José Lens, Claude Hector, Francis Barthel, Emile Frandy et Georges Vaillant, dans une " comédie musicale en un acte, mêlée d’ariettes ": Lucile, placée sous la baguette de Robert Ledent. Dans ce même théâtre, Jean Laffont signera les mises en scène de La Passion et Le Chemineau. Tout en défendant les opéras du répertoire (Aida, Il Trovatore, Les Pêcheurs de perles, André Chénier, I Pagliacci, Cavalleria rusticana, Hérodiade, Samson et Dalila, Tosca ou La Bohème), au programme des reprises courantes, il abordera le répertoire plus léger des opérettes lors des saisons estivales ou de soirées des Galas de la Presse, avec le même bonheur, et surtout, cette même capacité à véhiculer l’essence même du personnage, sous toutes ses facettes.

 

Le Théâtre Royal de Gand: une véritable histoire d’amour (1952-1979)

Jean Laffont, rôle de Brissac dans Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney
( photo Henri Vermeulen, Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles, coll. C.P. Perna, Bruxelles )

Fort de ses brillants succès sur la scène de la Monnaie, Jean Laffont n’eut aucun mal à être recruté par Vina Bovy, alors directrice du Théâtre Royal de Gand depuis la saison 1947-1948. L’artiste paraîtra (dans l’ordre chronologique) dans Tosca, La Traviata, Le Barbier de Séville, Un Bal masqué (donné dans sa version française sur la scène gantoise), Samson et Dalila, Mârouf savetier du Caire (rôle-titre), Thaïs, Il Trovatore, Aida, Les Pêcheurs de perles, Cavalleria rusticana, Paillasse (également en français), L’Africaine, Les Mousquetaires au couvent (rôle de Brissac)4, André Chénier, La Passion (création à Gand, rôle de Judas), Rigoletto, La Favorita, Otello, Falstaff (dont l’artiste parviendra à composer une surprenante et judicieuse caractérisation), Hérodiade, Les Huguenots (rôle du Comte de Nevers), Le Roi d’Ys (rôle de Karnac) et des dizaines d’autres caractérisations qui recueilleront les meilleurs suffrages de la presse. Au Théâtre Royal de Gand, Jean Laffont retrouvera le chef d’orchestre belge Robert Ledent et pour le répertoire italien, Luigi Martelli. Enfin, le baryton signera plusieurs mises en scène: Les Pêcheurs de perles, Louise, Phi-Phi, Le Spoutnik (création à Gand), André Chénier, Faust, Mireille, Le Chemineau et Don Quichotte.

 

Autres oeuvres interprétées par Jean Laffont

Adrienne Lecouvreur, Anna Bolena, Ariana, L’Arlesiana, Balakaïka, Béatrice et Bénédict, La Belle Hélène, La Bohème, Le Chanteur de Mexico, Ciboulette, Les Cloches de Corneville, Les Contes d’Hoffmann, La Dame blanche,La Damnation de Faust, Don Giovanni, L’Elisir d’amore, Fidelio, La Fille de Madame Angot, La Fille du régiment, La Fille du Tambour-major, La Grande-Duchesse de Gerolstein, Grisélidis, Halka, Henry VIII, L’Heure espagnole, Le Jongleur de Notre-Dame, Lakmé, Lavinia, Lohengrin, Lucia di Lammermoor, Lucrezia Borgia, Manon, Le Marchand de Venise, Mathis der Maler, Monsieur Beaucaire, Nana, Parsifal, Pelléas et Mélisande, La Petite mariée, La Poupée, La Pskovitaine, Le Postillon de Longjumeau, Le Prince Igor, Richard cœur-de-lion, Roméo et Juliette, Rose de Noël, Rose Marie, Saint François d’Assise, Tiefland, Les Trois valses, La Vie brève, La Vie parisienne, Violettes impériales, Volga, Zémir et Azor. Jean Laffont tourna également dans plusieurs films: La Revanche de Roger Lahorte (Paris, 1947), Le Chemineau (Paris, ORTF, 1961), Le Barbier de Séville et Thaïs (Télévision Hilversum, Pays-Bas, 1977) et l’artiste enrichira ce palmarès par d’autres nombreuses prestations télévisées, notamment pour la RTBF (Radio-Télévision Belge Francophone.)

L’artiste était Fondateur et Administrateur de l’Association des Artistes et des Amis de l’Art Lyrique de Belgique et membre de l’Union des Artistes de Bruxelles.

 

Claude-Pascal PERNA
(tous droits réservés, 13 avril 2005)

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1) Trantoul sera également l'un des professeurs de Maryse Patris, de Pierre Fischer et de Lucien Cattin. [ Retour ]

2) Un article du quotidien Le Soir de novembre 1957, sous la plus de Pierre Moulaert, cite que " Jean Laffont possède non seulement une voix puissante, mais encore une présence, une stature qui donnent son poids au rôle et une intelligence du jeu qui fait basculer le personnage du plan de l'assassin qui nous ferait horreur à celui de victime d'une fatalité qui le dépasse et le gouverne. " Fonds musical de l'auteur. [ Retour ]

3) Se référer au portrait du chef d'orchestre belge et directeur du Théâtre Royal de la Monnaie dressé par l'auteur, publié par Musica et Memoria, section 'Biographies'. [ Retour ]

4) Un article du quotidien La Flandre libérale, du 29 janvier 1954, sous la plume avertie de Gaston Hebbelynck, un brillant critique musical gantois, grand érudit et talentueux membre du Barreau de Gand, cite: " Jean Laffont, dont la souplesse du talent est exceptionnelle, dessina de Bissac une silhouette haute en couleur, alliant la verve à la fantaisie. Il dit le dialogue et le couplet " Ah ! ces strophes: quel déjeuner j'ai fait " avec autant de naturel que d'esprit." Fonds musical de l'auteur. [ Retour ]

 


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