Jean Pergola

(1890-1951)


 

 

Jean Pergola, 1911
(photo Ruck, Musica) DR.
Article de presse 1911
(in Musica) DR.)

 

Organiste titulaire de Saint-Germain-L'Auxerrois à Paris de 1920 à sa mort, ce musicien aveugle a donné de nombreux concerts d'orgue et de piano à travers la France et à la radio. Dès l'âge de cinq ans, Jean Pergola était capable d'improviser au piano des petites pièces bien tournées. Il entra à huit ans, à l'Institution de la rue Lecourbe à Paris, tenue par les Frères de Saint-Jean-de-Dieu et commença dès lors une étude sérieuse de la musique sous la conduite d'Alfred Josset, professeur de musique dans l'Institution depuis 1881. Il poursuivit ses études musicales à l'Institution Nationale des Jeunes Aveugles de Paris puis débuta sa carrière de musicien. Il inaugura notamment les travaux de restauration de plusieurs orgues et composa une œuvre variée (mélodies, pièces pour piano et pour orgue, pièces vocales de musique sacrée). Il est enterré au cimetière de Bagneux (92).

 

 

Relations de presse :

 

« Le brillant exécutant et compositeur Jean Pergola, élève de M. Alfred Josset, directeur-fondateur du cours de musique de l'Institut Saint-Jean-de-Dieu, donne cet après-midi, à 2 heures et demie précises, à la Salle Berlioz, 55 rue de Clichy, un grand concert qui promet d'être des plus intéressants. »

(Le Peuple français, 25 février 1907, p. 3)

 

« Aujourd'hui, à 2 heures et demie, à la Salle Berlioz, sera donné un concert par M. Jean Pergola, âgé de seize ans, élève de M. Josset, directeur-fondateur du cours de musique de l'Institut Saint-Jean-de-Dieu.

Ce jeune prodige improvise sur plusieurs instruments. Cette matinée promet d'être très intéressante. »

(L'Univers, 25 février 1907, np)

 

« M. Pergola demande à ses auditeurs de lui fabriquer un thème de quelques notes prises au hasard — une par personne, précise le programme ! — et se targue d'en tirer une copieuse improvisation " à la manière de Beethoven " »

(Revue musicale SIM, 15 janvier 1912, p. 54)

 

« Les médailles du salon des musiciens français.

Sous la présidence de M. Henri Maréchal, Inspecteur de l'Enseignement Musical, le Jury du " Salon des Musiciens Français " a procédé au vote des récompenses. En voici le résultat : […]

Troisièmes médailles : Jean Pergola. »

(Revue musicale SIM, 15 janvier 1912, np)

 

« Le Concert d'un Compositeur Aveugle

Le concert donné à la salle Pleyel par M. Jean Pergola, avec le concours de Mme Leinnigen-Devriès, obtint un gros succès. C'est le premier concert, d'un jeune aveugle élevé à Saint-Jean de-Dieu, et qui est devenu un musicien éminent.

Outre les beaux, morceaux des maîtres : Liszt, Wagner, Chopin, etc., qui furent exécutés par ce virtuose aveugle, M. Jean Pergola, sur un thème de quelques notes, indiqué par les auditeurs, improvisa dans le style qu'on voulut bien lui désigner un morceau ou une fugue.

Cette partie du concert ne fut pas la moins goûtée et on applaudit vivement le jeune maître compositeur. »

(Les Annales politiques et littéraires, 4 février, 1912, p. 109)

 

« Le Salon des Musiciens français

La troisième audition publique du Salon des Musiciens Français était réservée aux pièces pianistiques de Jean Pergola, interprétées par l'auteur […] Certains membres du comité (par suite hors concours) partagèrent le succès avec les jeunes compositeurs présentés par le Salon des Musiciens Français. »

(Gil Blas, 11 avril 1912, p. 5)

 

« C'est encore Liszt, dans sa « pianistique » légende de Saint-François de Paule marchant sur les flots », qui a permis à un autre artiste, M. Jean Pergola, de révéler sa maîtrise. L'effort est ici d'autant- plus méritoire que M. Pergola fait partie de ce « monde des aveugles » dont M. Villey décrivait récemment les tentatives d'adaptation. Voici un exemple qui illustrerait, sa thèse, puisque cet artiste apporte dans son jeu une sûreté technique et un sens de l'émotion que beaucoup de clairvoyants pourraient lui envier. M. Pergola va de préférence aux morceaux à large composition, comme l'Ouverture de Tannhaüser, à ceux encore où se manifeste un sentiment profond de la vie intérieure, tels que le Prélude, Aria et final, de César Franck. Il les expose avec l'ampleur et l'élévation que donne la pratique de l'orgue. Même quand il s'exerce sur le piano, on sent que la gravité des émotions religieuses lui est familière et il passe dans son jeu comme un écho, ou un ressouvenir, du prodigieux instrument qui reste le meilleur interprète de l'âme et qui donne une forme à la multitude des sentiments dont elle perçoit en elle l'essor commençant. Ces exemples sont donc significatifs. Ils font le plus grand honneur à la culture esthétique de notre temps et à l'épanouissement artistique des individualités. »

(La Renaissance : politique, littéraire et artistique, 28 février 1914, p. 24)

 

« Le récital d'un compositeur aveugle.

M. Jean Pergola, pianiste-compositeur, aveugle, donnera le samedi 16 mars, en soirée, à 9 heures, salle Erard, un récital consacré à la littérature du piano depuis le XVIIIème siècle jusqu' à nos jours. A l l'instar de Richard Strauss, M. Pergola a écrit notamment une étude pour main gauche seule ; cette étude ne porte même que sur les touches noires. Il l'exécutera lui-même à cette occasion. »

(Comoedia, 27 février 1929), p. 2)

 

« M. Jean Pergola.

M. Jean Pergola, organiste du grand orgue de Saint-Germain-l'Auxerrois, n'a pas seulement une juste réputation d'organiste, il est également un pianiste connu. Le jeudi 12, l'artiste a donné un récital à la salle Erard où l'on apprécia ses qualités de ce point de vue sa technique, su virtuosité, son ample sonorité. Après avoir interprété dans un style juste la Sonate op. 29 de Beethoven, le Duetto de Mendelssohn — où le toucher parfois sec de l'artiste se transforma de telle façon qu'il tira de son instrument de délicates sonorités, — M. J. Pergola joua avec la diversité de nuances et l'esprit qui lui convient le Carnaval de Schumann. Après qu'il eut donné ses soins à ce monument, le musicien obtint un vif succès. Le public lui prodigua également de chaleureux applaudissements pour ses interprétations de diverses pièces de Chopin.

Paule SIMEON »

(L'Art musical, 20 avril 1936, p. 579)

 

 

Quelques œuvres de Jean Pergola :

 

Fileuse (piano et violon), Paris, Miran, 1907.

Octavie, Clotilde (piano), Paris, Miran, 1907.

Presto de concert (piano), Paris, Miran, 1907.

Printemps (piano), Paris, Miran, 1907.

Solo de concert (piano), Paris, Miran, 1907.

Chant d'automne (piano), Paris, Miran, 1907.

Rêverie (violoncelle et piano), Paris, Sénart, 1908.

Mystique Rêverie (ténor et soprano et piano), Paris, Sénart, 1910.

Pater Noster (voix de baryton solo avec accompagnement d'orgue ou d'harmonium), Paris, Institut des Frères de Saint-Jean-de-Dieu, 1912.

Valse arabesque (piano), Paris, Sénart, 1912.

Habanera (piano), Paris, Pierre Noël, 1942.

Pavane (piano), Paris, Pierre Noël, 1942.

Prière pour une 25ème année de sacerdoce (Adagio pour orgue), Paris, Pierre Noël, 1942.

Evocations (suite pour piano).

 

Olivier Geoffroy

(septembre 2020)

 

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