La butte Montmartre, à Paris, dominée par le Sacré-Coeur - Photo (c) Michel Baron
La basilique du Sacré-Cœur dominant la Butte Montmartre, à Paris - Photo © Michel Baron

NOMINATION AU SACRÉ-CŒUR

Cet article est paru en novembre 1994 dans le numéro 55-56 de Musica et Memoria à l’occasion de la nomination de Philippe Brandeis, président d’honneur de l’Association Elisabeth Havard de la Montagne, au grand orgue du Sacré-Cœur de Montmartre. Les renseignements donnés ici ont été cependant actualisés par l’adjonction de quelques notes...

En juillet dernier [1994], Philippe Brandeis, qui, rappelons-le, eut pour premier professeur d'orgue Elisabeth Havard de la Montagne de 1973 à 1979 avant d'obtenir en 1986 au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Rolande Falcinelli un brillant Premier Prix d'orgue (exécution), a été nommé cotitulaire du grand orgue de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre à Paris en même temps que Gabriel Marghieri. Il a ainsi dû résilier ses fonctions d'organiste de chœur de l'église de la Madeleine où il exerçait depuis 5 ans. Licencié en musicologie, Grand Prix du concours d'orgue de Beauvais (1989), professeur d'harmonie et de contrepoint au conservatoire du XIX° arrondissement parisien, directeur du conservatoire de Conflans-en-Jarnisy près de Metz, directeur de la chorale "A Cœur joie" de Montmorency, Philippe Brandeis a encore un bel avenir musical devant lui et fait honneur à son ancien professeur1.

Gabriel Marghieri est également un ancien élève du Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il décrocha un 1er Prix d'orgue (exécution) en 1991. Auparavant, il avait reçu des leçons du Chanoine Carol à l'Académie d'orgue de Monaco, de René Saorgin au Conservatoire de Nice, et de Marie-Claire Alain au Conservatoire national de région de Rueil-Malmaison. Il vient de recevoir le 2e Prix d'improvisation au Concours International d'orgue de Chartres2. Sa carrière d'organiste a débuté aux claviers de l’orgue d’accompagnement de l'église Ste-Eugène-Ste-Cécile à Paris et à ceux de la chapelle du Saint-Sacrement, puis s'est poursuivie en tant que cotitulaire de St-Paul-St-Louis (1988 à 1992), avant de l'amener à la tribune de l'église St-Bonaventure de Lyon en 1992. Il a été également quelque temps le suppléant de Daniel Roth à St-Sulpice.

Le dix-huitième arrondissement de Paris, la Butte Montmartre, comprend les quartiers des Grandes-Carrières, de Clignancourt, de la Goutte d'or et de la Chapelle. Il résulte de l'annexion en 1850 par la Ville de Paris des villages de Montmartre et de la Chapelle. On recense actuellement dans cet arrondissement l'une des plus fortes concentrations d'églises et de chapelles de Paris, 13 au total : St-Jean de Montmartre (rue des Abbesses, construite en 1894, orgue Cavaillé-Coll 1894, 28 jeux), St-Pierre de Montmartre (rue du Mont-Cenis, XII° siècle, orgue Cavaillé-Coll, 1868, 12 jeux), St-Bernard de la Chapelle (rue Affre, 1858, orgue Cavaillé-Coll, 1862, 25 jeux), St-Denys de la Chapelle (rue de la Chapelle, 1204, orgue Abbey, 1838 et 1901, 15 jeux), Notre-Dame de Clignancourt (place Jules-Joffrin, 1863, orgue Merklin, XIX° siècle, 26 jeux), Ste-Geneviève des Grandes Carrières (rue Championnet, 1891, orgue Cavaillé-Coll, 1891, 22 jeux), Notre-Dame de Bon Conseil (rue de Clignancourt, dépendant avant 1906 de l’Ecole des Frères de Saint-Vincent de Paul, orgue électronique), Ste-Hélène (rue du Ruisseau, 1936, orgue électronique), le Sacré-Coeur de Montmartre, et les chapelles Ste-Anne (rue de Clignancourt), des Saints-Vincent (rue Danrémont) et de St-Pierre-St-Paul (rue Charles-Hermite). Il faut également ajouter à cette liste l’église évangélique luthérienne Saint-Paul de Montmartre (90, boulevard Barbès, 1897 qui possède un orgue Merklin 1898 de 13 jeux.

On rencontre dans cet arrondissement aussi bien une église moderne de briques et de béton armé construite en 1936 par l'architecte Trévoux (Ste-Hélène) que la plus vieille église parisienne qu’est St-Pierre de Montmartre3. Cette dernière fut en effet construite au XIII° siècle, peu de temps après l’édification d'un monastère (1133 à 1147) sur ordre de Louis VI le Gros, à l’emplacement d’un oratoire connu dès le VI° siècle. Restaurée notamment en 1900 elle est l'un des plus anciens exemples de voûtes à croisée d'ogives. Quant à l'abbaye, elle disparut à la Révolution en même temps que sa 43e abbesse, Madame de Montmorency-Laval qui fut guillotinée le 6 thermidor de l’an II de la République. Elle était âgée de 71 ans!

L'église du Sacré-Coeur, dite Basilique du Vœu national, élevée sur la butte Montmartre, fut construite entre 1875 et 1912 sur des plans de l'architecte Paul Abadie, dans un style romano-byzantin inspiré par la cathédrale Saint-Front de Périgueux. Paul Abadie (1812-1884) avait notamment été le savant restaurateur de Notre-Dame en 1845. Ancien élève de l’Ecole des beaux-arts, où il avait travaillé sous la direction d'A. Leclere et attaché à la Commission des monuments historiques, il était le fils de Paul Abadie, célèbre architecte bordelais installé à Angoulême et auteur dans cette ville du Palais de Justice, de la Préfecture et du portail de l'église St-André. Le dôme, dû à l'architecte Lucien Magne (1849-1916), premier titulaire (1899) de la chaire d'art appliqué au Conservatoire national des arts et métiers, ne fut achevé qu'en 1900 et inauguré le 23 juin de cette année.

Contrairement aux autres églises de la capitale, le Sacré-Cœur n'appartient pas à la Ville de Paris, ayant été élevé au moyen d'une souscription publique.

Lorsque l'édifice fut ouvert au public au début de notre siècle on y installa en premier lieu un orgue provisoire, mais rapidement on éprouva en 1914 la nécessité de construire tout d'abord un orgue d'accompagnement, puis en 1919 un grand orgue de tribune.

L'orgue d'accompagnement est dû au facteur Charles Mutin. Composé de 21 jeux (18 jeux réels) répartis sur 2 claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes, il a été restauré par le facteur Renauld en 1980. Plusieurs organistes se sont succédés aux claviers de cet instrument depuis son installation en 1914, jusque 1964 année au cours de laquelle le recteur Charles décida de supprimer le poste d'organiste accompagnateur. Il est assuré depuis par le titulaire du grand orgue.

Parmi les organistes de chœur, citons André Fleury, actuel doyen des organistes parisiens4, qui, de octobre 1926 à février 1930, fut accompagnateur au Sacré-Coeur juste avant de prendre le poste de titulaire du grand orgue de l'église St-Augustin à Paris, en même temps qu'il suppléait Tournemire à Ste-Clotilde; Pierre Gautier5, accompagnateur au début des années 1930, qui par la suite fut durant de longues années organiste de l'église St-Nicolas de Neauphle-le-Château (Yvelines); et Jean-Pierre Dathy 1er Prix d'orgue (1951) au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Marcel Dupré, qui exerça dans les années 1950. Il fut ensuite nommé à la tribune de l'église St-Charles de Monceau à Paris.

Dernier organiste accompagnateur titulaire, de 1960 à 1964, avant la suppression de ce poste, Henri Potiron tient une place importante dans l'histoire de la musique religieuse française du XX° siècle. Né le 13 septembre 1882 à Rézé-les-Nantes, mort le 12 avril 1972 à l'hôpital de Roye (Somme), il quitte sa Bretagne natale en 1905 et s'installe à Paris afin de terminer ses études littéraires et musicales. Dès 1907, il est maître de chapelle de l’église Sainte-Geneviève des Grandes Carrières. Ses travaux de musicologie lui valent rapidement une grande renommée et c’est ainsi qu’il est pressenti pour enseigner à l'Institut grégorien de Paris dès sa fondation en 1923 et pour collaborer à la revue "Musique et Liturgie". Comme compositeur on lui doit 9 Messes polyphoniques, de nombreux motets, des pièces pour orgue et des accompagnements du chant grégorien. Docteur de l'Université de Paris avec sa thèse "Boèce, théoricien de la musique grecque", Henri Potiron a également écrit des ouvrages spécialisés comme Analyse modale du chant grégorien (Paris, 1948) ou Composition des modes grégoriens (Paris, 1952). À ce très honorable palmarès ajoutons qu'il fut pendant plus d'un demi-siècle au service de la basilique du Sacré-Coeur tout d'abord comme maître de chapelle, de 1910 à 1960, puis comme organiste accompagnateur de 1960 à 1964, année où il prit sa retraite plus que méritée à l'âge de 82 ans! Il avait également tenu durant quelque temps l’orgue de chœur de Notre-Dame au début des années 1940. C'est Gabriel Looren-Vallet, venu de l'église St-Eloi (Paris XII°), qui lui succéda en 1960 à la tête de la maîtrise; puis, en 1977, Philippe Mazé fut nommé en remplacement de ce dernier.

Le grand orgue, lui, date de 1898. Il a été construit par le facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll pour le Baron de l'Epée dans son château d'Ilbarritz près de Biarritz. C'était alors le plus grand orgue privé de France! Cet instrument géant de 70 jeux fut installé en 1919 par Mutin à la tribune du Sacré-Cœur. Son inauguration se déroula le 16 octobre 1919, en même temps que la consécration de l’église. Charles-Marie Widor, Marcel Dupré et Abel Decaux tinrent chacun à leur tour les claviers pour la circonstance. Restauré en 1930, 1959 puis en 1985 par les maisons Cavaillé-Coll, Beuchet-Debierre et Renaud, il est actuellement composé de 79 jeux sur 4 claviers de 61 notes et un pédalier à l’allemande de 32 notes avec des magnifiques chamades de 16, 8 et 4 pieds.

Le premier titulaire de ce grand orgue fut Abel Decaux (1869-1943), un normand d’origine, ancien élève de Massenet et de Widor au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et de Guilmant à la Schola Cantorum où il enseignera par la suite à compter de 1897. Avant d'exercer au Sacré-Coeur, il avait débuté sa carrière parisienne dans les années 1890 en touchant l'orgue de l'église St-Joseph des Pères Passionistes. Il fut également titulaire, durant de nombreuses années, de l'instrument de St-Joseph des Carmes. On lui doit de remarquables Clairs de lune pour piano qui lui valurent le surnom de "Schönberg français" et une œuvre d'orgue, la seule publiée: Fughette sur Ave maris stella. Avant de tenir l’orgue Cavaillé-Coll du Sacré-Cœur il touchait déjà l’orgue provisoire puisque c’est dès 1903 qu’il avait été nommé à ce poste. Vingt ans plus tard il démissionnait pour aller enseigner l’orgue aux Etats-Unis, à l'Eastman School of Music de Rochester. De retour en France en 1935 il professait à l'Institut grégorien de Paris et à l'école de musique César-Franck toute nouvellement fondée. Parmi ses nombreux élèves on trouve Pierre Pavie (1905-1972), organiste de l'église St-Pierre St-Paul de Colombes (Hauts-de-Seine) durant près de 50 ans, qui deviendra ensuite son gendre. C’est lui qui sera le premier professeur d'orgue d'Elisabeth Havard de la Montagne.

Affiche concert "Centenaire d'Alexandre Guilmant", le 12 mars 1937 à l'église de la Sainte-Trinité (Paris), dans le cadre du Congrès international de musique sacrée tenu lors de l'Exposition Internationale de 1937.
( Coll. D.H.M. )

En 1903 au Sacré-Coeur, Abel Decaux avait succédé à Georges Loth, le premier organiste qui d'ailleurs n’était resté là que peu de temps (1902-1903). Egalement normand de naissance, ancien élève de la Maîtrise de la Cathédrale de Rouen, puis de la Schola, frère de Bernard Loth, le fondateur des "Amis de Henri Expert et de la Musique ancienne" et maître de chapelle de l'Ecole St-Louis de Gonzague et de l'église St-Etienne du Mont, Georges Loth devint ensuite l'organiste de la Manécanterie des Petits Chanteurs à la Croix de Bois. C'est lui qui fut le professeur de musique d'Yves Baudrier (1906-1988), futur initiateur du groupe "Jeune France" qu'il fonda en 1936 avec Olivier Messiaen, André Jolivet et Daniel-Lesur.

Un autre normand succéda en 1923 à Abel Decaux qu'il suppléait d'ailleurs depuis 1921 et qui ne sera titularisé que trois ans plus tard : Ludovic Panel (1887-1952). Elève de la Maîtrise de la Cathédrale de Rouen, puis du Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtenait un Premier Prix d’orgue en 1913, il débuta sa carrière à l'orgue St-Jacques de Dieppe (1913-1921). Après le Sacré-Cœur qu'il quitta en 1945 il devint maître de chapelle de l'église St-Martin des Champs à Paris dans le X° arrondissement. Collaborateur à la revue " La Petite Maîtrise ", avec Abel Decaux et Henri Potiron, Ludovic Panel fait partie de cette race disparue de musiciens hors pairs qui ont joué un rôle non négligeable dans l’évolution de la musique religieuse en cette première moitié du vingtième siècle. On doit à Ludovic Panel de nombreuses pièces pour orgue, des messes, motets, et un Te Deum.

En 1945, Rolande Falcinelli, ancienne élève de Marcel Dupré dans sa classe d’orgue du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où elle obtint un Premier Prix en 1942, et de Gaston Litaize, Second Grand Prix de Rome la même année, était nommée titulaire du grand orgue du Sacré-Coeur en remplacement de Ludovic Panel. Longtemps professeur au Conservatoire américain de Fontainebleau et à l'Ecole normale de musique de Paris, elle fut également titulaire de la classe d'orgue du CNSM de Paris de 1955 à 1987 où elle succédait à son maître. Cette éminente artiste de renommée internationale, auteur d'une œuvre musicale comportant une soixantaine d'opus, est une pédagogue talentueuse. Elle a formé toute une pléiade de musiciens qu'il nous est impossible de tous citer ici. La personnalité attachante de cette grande dame de l'orgue a été fort bien décrite dans le numéro spécial de la revue L'Orgue qui lui est entièrement consacrée et auquel nous renvoyons nos lecteurs (Cahiers et Mémoires, n° 26, 1981). Ajoutons seulement qu’elle a bien voulu, voilà plusieurs années, accepter avec enthousiasme être membre d’honneur de l’Association Elisabeth Havard de la Montagne.

Dès 1963, Daniel Roth, qui nous fait également l'honneur d'être membre de l’Association E.H.M., suppléait Rolande Falcinelli, son professeur d'orgue avec Marie-Claire Alain6. Détenteur de 5 Premiers Prix du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (harmonie, contrepoint et fugue, accompagnement au piano, orgue), également 1er Prix du difficile Concours international de Chartres, Daniel Roth enseigne au Conservatoire de Strasbourg et d'Issy-les-Moulineaux et en Allemagne à l’Ecole supérieure de musique de Saarbrücken et à la Musikhochschule de Francfort-sur-le-Main. Titulaire du Sacré-Coeur en 1973, il reste dans ce poste jusque février 1985 pour aller recueillir ensuite la succession de Jean-Jacques Grünenwald à la tribune de Saint-Sulpice. Il est l'auteur notamment d'un ouvrage sur le Grand orgue du Sacré-Coeur de Montmartre paru en 1985. Hélas, épuisé rapidement, il n'a pas été réédité si ce n'est en langue allemande. Au départ de Daniel Roth en 1985 deux cotitulaires furent nommés : Claudine Barthel, qui était déjà son assistante depuis 1968, et Naji Hakim. Tous deux sont d'anciens élèves de Rolande Falcinelli au CNSM de Paris. Claudine Barthel, 1er Prix d’orgue en 1967, est également organiste des églises Notre-Dame du Perpétuel Secours et Sainte-Geneviève d'Asnières (Hauts-de-Seine). Quant à Naji Hakim7, 1er Prix d’orgue en 1981, également ancien élève de Jean Langlais, Jacques Castérède, Serge Nigg, Roger Boutry et Jean-Claude Henry, il a débuté sa carrière à l'église Sainte-Odile (Paris XVII°), là même où Elisabeth et Joachim Havard de la Montagne avaient exercé dans les années 1950-1960. En 1993, il quittait le Sacré-Coeur pour succéder à Olivier Messiaen à l'église de la Trinité. Enfin, en 1994 les deux nouveaux cotitulaires Philippe Brandeis et Gabriel Marghieri ont pris leurs nouvelles fonctions.

Jean Huré (1877-1930), organiste de St-Augustin et fondateur de la revue L'Orgue et les organistes en 1924
( photo X..., coll. D.H.M. )

Plusieurs suppléants de grand renom méritent d'être nommés dans cette brève étude : tout d'abord Marcel Grandjany (1891-1975), célèbre harpiste français naturalisé américain et mort à New-York. Professeur de harpe mondialement renommé, il a enseigné à la Juilliard School et au Conservatoire de Montréal où il a d’ailleurs fondé la classe de harpe. Neveu de Lucien Grandjany, chef de chant à l’Opéra-comique et quelque temps organiste accompagnateur à Saint-Vincent-de-Paul, on sait moins qu'il a été également organiste au Sacré-Coeur dans les années 1910. Jean Huré (1877-1930), élève de Gigout, fondateur en 1910 d’une Ecole Normale de musique et également de la revue "L'orgue et les organistes" en 1924, pianiste virtuose, a été aussi organiste dans cette même église au début des années 1920.

Pierre Béguigné, ancien élève de l'Ecole de musique Niedermeyer, a remplacé de nombreuses fois Ludovic Panel au cours des années 1920, avant de prendre le poste de maître de chapelle de l'église de Bougival, puis de Sèvres et enfin de terminer sa carrière artistique à Notre-Dame de Versailles (1942 à 1980) où il fonda en 1946 la Manécanterie des Petits Chanteurs de Versailles.

Xavier Darasse (1934-1992)8, Second Grand Prix de Rome (1964), producteur d'émissions musicales à France-Musique, professeur d'orgue au Conservatoire de Toulouse, puis à celui de Lyon et enfin directeur du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, a lui aussi été à la tribune du Sacré-Coeur dans les années 1950 où il suppléait Rolande Falcinelli, tout comme le firent à la même époque Raffi Ourgandjian9 et Jean-Claude Henry10. Enfin, plus récemment, Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim, élève de Jean Langlais, avant de devenir à la fin des années 1980 titulaire du grand-orgue de Notre-Dame des Champs, suppléait souvent son mari au grand orgue du Sacré-Cœur, tout en tenant l'orgue d'accompagnement. N'oublions pas, pour terminer, de citer Denis Comtet11, nommé organiste adjoint en 1990, digne fils de la regrettée organiste de la cathédrale de Versailles, Denise Chirat-Comtet (1927-1978), ancienne élève de Jean Doyen pour le piano et de Léonce de Saint-Martin pour l'orgue12.

Sans aucun doute, Philippe Brandeis va assurer avec tout le talent qu'on lui connaît ses nouvelles fonctions aux claviers du Cavaillé-Coll de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre sur lesquels se sont déjà escrimés tant de musiciens de grande valeur. Nous lui souhaitons en ce sens une pleine réussite.

Nous souhaitons également la bienvenue à Eric Leroy13 nouvellement nommé à l'orgue de chœur de l'église de la Madeleine en remplacement de Philippe Brandeis. C'est le treizième titulaire de cet instrument depuis sa construction par Cavaillé-Coll en 1842.

Denis HAVARD DE LA MONTAGNE

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1) En 1999 Philippe Brandeis est devenu également cotitulaire (avec Suzan Landale et Vincent Rigot) de Saint-Louis des Invalides. Il a en outre abandonné ses fonctions au Conservatoire de Conflans-en-Jarnisy pour enseigner au CNR de Cergy (Val-d'Oise). [ Retour ]

2) Pas de Premier Prix décerné en 1994. Deux ans plus tard, Gabriel Marghieri a obtenu le Grand Prix de ce même prestigieux Concours de Chartres. Il est actuellement membre de la Commission des orgues non classées et enseigne l'orgue et l'harmonie au Conservatoire de Levallois-perret (Hauts-de-Seine) et à l'Institut Catholique de Lyon. [ Retour ]

3) Restaurée à de nombreuses reprises, cette église sert à présent de chapelle de secours à l'église neuve Sainte-Jeanne-d'Arc située 18 rue de la Chapelle. Son orgue Abbey a été transporté dans la nouvelle église en 1962. [ Retour ]

4) André Fleury est décédé le 6 août 1995 au Vesinet (Yvelines). [ Retour ]

5) Pierre Gautier est mort le 8 septembre 1998. A l'âge de 91 ans, il n'avait toujours pas voulu prendre définitivement sa retraite et tenait encore l'orgue de l'église de Villiers-Saint-Frédéric où il résidait (situé non loin de Neauphle-le-Château). [ Retour ]

6) Daniel Roth a a été aussi l'élève d'harmonie de Maurice Duruflé, de contrepoint de Marcel Bitsch, de composition de Jean Rivier et d'accompagnement d'Henriette Puig-Roget. [ Retour ]

7) Naji Hakim enseigne actuellement l'analyse au CRR de Boulogne (Hauts-de-Seine), ainsi que l'orgue, l'improvisation, l'analyse et la composition à la Royal Academy of Music de Londres. [ Retour ]

8) On sait que Xavier Darasse dut abandonner sa carrière d'organiste en 1976 à la suite d'un grave accident au cours duquel il perdit l'usage d'un bras. [ Retour ]

9) Raffi Ourgandjian, élève d'orgue de Jean-Jacques Grünenwald et du CNSM (1er Prix en 1961) enseigne au CNSM de Lyon. [ Retour ]

10) Grand Prix de Rome en 1960, "fin musicien", Jean-Claude Henry, 1er Prix d'orgue au CNSM en 1956, enseigne le contrepoint dans cet établissement. Il a également été titulaire de plusieurs instruments de la région parisienne et a suppléé à de nombreuses reprises dans les années 1960 Joachim Havard de la Montagne à Sainte-Marie-des-Batignolles et à Sainte-Odile. [ Retour ]

Signature autographe de Jean Gallon en février 1939.
( Coll. D.H.M. )
11) Denis Comtet a été nommé en septembre 1994 titulaire du grand orgue Fermis de St-François-Xavier (Paris VII°), là même où Gaston Litaize exerça durant 45 ans. [ Retour ]

12) Denise Chirat-Comtet a été également l'élève de Jean Gallon au CNSM où elle a obtenu un 1er Prix d'harmonie et de fugue. Tout comme Elisabeth Havard de la Montagne qui a été enlevée par un cancer à l'âge de 52 ans, Denise Chirat-Comtet l'a été à l'âge de 51 ans... [ Retour ]

13) C'est sur les claviers de l'orgue des facteurs Laplanche et Fortin (1910) de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Montesson (Yvelines) que notre jeune organiste, né en 1972, a fait ses premières armes. [ Retour ]


 


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