Léonce de Saint-Martin


organiste de Notre-Dame de Paris
Les grandes étapes musicales de sa vie

Léonce de St-Martin
Léonce de Saint-Martin aux claviers des grandes-orgues Cavaillé-Coll
de Notre-Dame de Paris
( photo Pierre Baculard, avec l'aimable autorisation des Amis de Léonce de Saint-Martin )

Léonce de Saint-Martin, cet inconnu... discret, "se gardant du péché d'orgueil", comme il disait au Père Latreille, ancien curé de l'église de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux à Paris. Sa vie s'estompe dans le temps si le rayonnement de son œuvre s'amplifie. Comme l'a écrit Michel Chapuis, "C'était une grande époque pour l'orgue français : Marcel Dupré était titulaire à Saint-Sulpice, Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame, Olivier Messiaen à la Trinité".

Voici les dates qui nous paraissent marquer, vues de l'extérieur, les principales étapes musicales de sa vie, dans lesquelles sont intercalés quelques textes significatifs.

 

Ste-Cécile d'Albi
Grand orgue de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi à l'époque de Léonce de Saint-Martin
( photo Neurdein )

1886, 31 octobre : Naissance au château de Fonlabour, sur la commune d'Albi (Tarn), fils du comte Henri de Saint-Martin de Paylha, avocat. Il commence le piano à l'âge de 4 ans.

1895 : A neuf ans, touche pour la première fois les orgues de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi.

1900 : Est nommé organiste suppléant de la cathédrale d'Albi. Empêché par son père de se consacrer uniquement à la musique, il est poussé vers une carrière d'avocat. Avec l'aide de sa mère, il poursuit cependant ses études musicales.

1906 : Obtient une licence en droit à Montpellier. Rencontre à Albi son compatriote, Adolphe Marty, organiste de l'église Saint-François-Xavier à Paris et célèbre professeur à l'Institut National des Jeunes Aveugles de Paris, où il enseigne notamment à Louis Vierne, André Marchal et Gaston Litaize.

1908 : Monte fréquemment à Paris, y fait la connaissance de nombreux organistes. Finit par renoncer à la carrière d'avocat, quitte Montpellier et s'installe dans la capitale. Travaille l'orgue et la composition avec Adolphe Marty, dont il devient le suppléant à Saint-François-Xavier.

1914-1919 : Mobilisé dans l'artillerie. Titulaire de la Croix de Guerre.

1917 - A l'invitation de Marcel Dupré, suppléant de Louis Vierne à Notre-Dame de Paris, il touche pour la première fois, à l'occasion d'une permission, les grandes orgues de la cathédrale.

1919 - Approfondit l'art du contrepoint, de la fugue et de la composition avec le Prix de Rome Albert Bertelin. Est nommé organiste de l'église de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux à Paris IVe, à la suite de Jean Huré.

"Saint-Martin représentait ce que j'appellerais la Grande Tradition des organistes de cathédrale. Je m'en suis rendu compte le jour où, au lendemain de la guerre 1914-1918, je lui ai demandé sans préavis d'improviser une sortie à Saint-Sulpice. Il avait pendant quatre ans manié comme artilleur d'autres bombardes que celles de l'orgue. Le résultat fut bien celui que j'attendais : de grands plans sonores bien nets, ponctués et phrasés avec autorité, remplissaient le vaisseau et dans un style qui pour châtié, n'en était pas moins sensible et ému."

[Marcel Dupré. Bulletin n° 5-6 de l'Association des amis de Léonce de Saint-Martin]

Léonce de Saint-Martin
Léonce de Saint-Martin aux claviers des grandes-orgues Cavaillé-Coll
de Notre-Dame de Paris
( avec l'aimable autorisation des Amis de Léonce de Saint-Martin )

1920 : "N'ayant plus rien à lui apprendre", Adolphe Marty le présente à Louis Vierne auprès

de qui il se perfectionne.

14 décembre : A partir de ce jour, en accord avec Louis Vierne, remplace Marcel Dupré à Notre-Dame de Paris chaque fois que celui-ci est empêché.

1922, 10 juin : Inauguration de son orgue personnel dans son appartement de la place des Vosges à Paris, par Marcel Dupré. Saint-Martin interprète au piano la Ballade de Gabriel Fauré

1924 : Suppléant habituel de Louis Vierne, avec Pierre Auvray, à Notre-Dame de Paris

1926 - Pierre Auvray ayant quitté Paris, il devient suppléant régulier de Vierne.

1926, 28 avril : Salle Gaveau à Paris : tient l'orgue pour l'audition de Liturgia Domestica d'Alexandre Gretchaninoff avec les Chœurs de l'église russe de Paris et l'Orchestre Lamoureux sous la direction de l'auteur

1927, 25 mars : Eglise de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux. : première audition du Sub umbra Crucis d'Albert Bertelin., par la Maîtrise de Saint-Eustache et l’orchestre placés sous la direction de Félix Raugel. A l'orgue de chœur André Fleury, au grand orgue Léonce de Saint-Martin

30 avril : Salle Gaveau à Paris, concert de la Société Nationale de Musique. Premières auditions d'oeuvres d'Albert Bertelin par de Saint-Martin, de Georges Enesco et d'Albert Roussel avec les auteurs, de Georges Migot et Gustave Samazeuilh avec Marguerite Long.

11 mai : Salle du Conservatoire, concert Bach avec M.Franck et Moïse.

1928, avril et début mai : Récital à Prague

" Saint-Martin possède les compositions de son maître d'une façon magistrale. Elles sont devenues une partie de son intérieur artistique. A son art, il ajoute une précision surprenante qui a fasciné le public "

[Khodl, professeur au conservatoire de Prague]

Léonce de Saint-Martin
Léonce de Saint-Martin à Notre-Dame de Paris
( coll. Pierre Baculard, avec l'aimable autorisation des Amis de Léonce de Saint-Martin )

1929, 11 mai : Au Trocadéro, concert de gala de " l'Invalide Russe ". De Saint-Martin fait entendre des oeuvres de compositeurs russes qu'il a transcrites pour orgue.

27 octobre : Nancy, Concerts du Conservatoire : première audition de la Rhapsodie Espagnole de Maurice Ravel. Saint-Martin interprète des œuvres de Bach, Franck, Saint-Saëns.

" Laissez-moi vous féliciter une fois de plus pour le beau concert que nous avons eu grâce à votre magnifique collaboration "

[Alfred Bachelet, correspondance privée]

1930, 27 octobre : Exposition internationale de Liège, concert d'orgue.

1932, 9 janvier : Concert Pasdeloup avec Ginette Neveu, première audition de La Jungle de Georges Migot.

" Avec une telle âme auréolant une technique parmi les plus hautes et les plus musicales, l'orgue dans son expressivité à la fois pleine et rayonnante, devenait un instrument aux souffles musicaux comme délivrés de toute machinerie. Pareille audition de son jouer fut pour moi déterminante ".

[Georges Migot, Bulletin n° 7 de l'Association des amis de Léonce de Saint-Martin].

14 février : Trocadéro avec Serge Lifar et les chœurs de l'Opéra Russe de Paris. Interprète des oeuvres de Vierne, et de ses transcriptions de Liszt et de compositeurs russes.

mai : Il est titularisé par le Chapitre de Notre-Dame organiste suppléant officiel des grandes orgues.

25 décembre : Première audition de la Messe en mi de Saint-Martin à Saint-Eustache, sous la direction d'Amédée de Vallombrosa, avec au grand orgue Joseph Bonnet.

1934 : S'intéresse de près aux possibilités d'un orgue radio-synthétique conçu par l'abbé Puget. L'orgue est inauguré en mai dans l'église maronite de Paris, mais n'aura pas de suite.

" On doit à Léonce de Saint-Martin d'avoir posé le problème et d'avoir aidé à sa réalisation " [Louis Aubert dans Le Journal]

10 juin : Théâtre des Champs-Elysées, joue le Concerto n° 2 de Haendel.

1935, 29 novembre : Salle Carbonel à Marseille, après le récital d'André Marchal, récital sous la présidence des directeurs des Conservatoires de Marseille et de Toulon (Vivaldi, Bach, Franck, Vierne, Saint-Martin).

1936, de janvier 1936 à avril 1937, chaque jeudi, récital d'orgue radiodiffusé par Radio-Paris. De Saint-Martin interprète plus de 150 œuvres de trente auteurs.

Notre-Dame de Paris. (Cl. M.B.)
Notre-Dame de Paris
( Cl. M.B. )

Octobre : Récitals en Italie, notamment à Assise

1937, 2 juin : Mort de Louis Vierne aux claviers du grand orgue de Notre-Dame, comme il le souhaitait.

6 juin: Une pétition signée par 55 organistes et maîtres de chapelle demande que, comme Vierne l'avait souhaité, son successeur soit désigné par un concours. Ce même jour, le chapitre de la cathédrale manifeste à l'unanimité sa volonté de "garder Léonce de Saint-Martin comme organiste de Notre-Dame"."Son choix par Vierne lui-même justifie cette nomination au point de vue technique". Il s'ensuit des contestations virulentes contre cette nomination et de nombreuses attaques contre son bénéficiaire. Elles lui porteront de graves préjudices moraux et matériels et en feront pour longtemps un musicien méconnu.

"Je vous dis ma joie d'homme, d'ami, de musicien, de vous savoir nommé définitivement à ce poste digne de vous puisque, depuis des années, vous êtes digne de lui." [Correspondance privée, lettre de Georges Migot]

1938, avril : Hommage privé au compositeur Karol Szymanowski, décédé à Lausanne le 28 mars 1937, avec Pierre Fournier.

" Aux orgues se tenait Léonce de Saint-Martin. Avec amour et en ressentant combien cet instant de deuil était pour nous important, chaleureusement et avec une simplicité digne d'un grand artiste, il a mis son riche talent et son temps au service de la commémoration du Maître. "

[Journal polonais CZAS]

29 mai : " A la mémoire de Louis Vierne, Léonce de Saint-Martin a interprété dimanche 29 mai à Notre-Dame, sa " Stèle pour un artiste défunt ", oeuvre d'une intense émotion, toute imprégnée du souvenir que laisse le Maître dans l'âme de ses élèves. "

[Art Musical, 5 juin 1958]

1939 : Dans le numéro de mars-avril 1939 de la revue "Musique Sacrée", début de parution de huit articles sur "L'année liturgique en musique par le grand orgue aux messes basses du dimanche", exposé de sa conception du rôle de l'organiste à l'église.

Juillet : La revue américaine "The Diapason" annonce une tournée de concerts aux USA et au Canada de janvier à mars 1940.

Décembre : "The Diapason" annonce avec regret que, du fait de la guerre, la tournée prévue est annulée.

1941, 8 mars : Première audition de l'In memoriam au cours d'un concert spirituel pour les prisonniers, à Notre-Dame de Paris.

"... jusqu'au moment où, tous cuivres dehors, soutenu par de puissants accords de l'orgue, éclate, traité en un lent choral, l'hymne " Amour de la patrie ". Minutes intenses où le peuple assemblé, ne pouvant maîtriser plus longtemps son émotion, se leva spontanément... Et cela par la volonté d'un grand artiste qui, le front haut, entraîné par sa noble inspiration, sut trouver le chemin le plus droit de l'âme et du cœur des foules. "

[J. Douel, L’ Information musicale, 21 mars 1941]

1944, 19 avril : A la basilique Saint-Sernin de Toulouse, concert spirituel au profit de l'institut des jeunes aveugles avec Janine Micheau

1945, 9 mai : Te Deum de la victoire à Notre-Dame de Paris, " In Memoriam "

" Lorsque, aux grandes orgues, la Marseillaise éclata, une Marseillaise pour les anges et pour les saints, transposée sur le plan de l'éternel, j'eus le sentiment profond que, de cette expérience universelle, une part concernait la France... "

[François Mauriac, Le Figaro, 10 mai 1945]

1946, du 2 au 15 mai, récitals en Angleterre dont l'un retransmis à la BBC.

1948, 26 novembre : Récital " Renaissance de l'orgue "à la cathédrale de Bordeaux..

" Vous avez converti à la cause de l'orgue tous ceux qui hésitaient encore. Le récital que vous avez donné a été, avec celui de Jeanne Demessieux, celui qui a réuni la plus grande affluence, et vos auditeurs estiment qu'il fut aussi admirable. On souhaite que vous reveniez. Vous êtes des nôtres désormais... Merci personnellement pour la valeur que vous avez su donner à ce vieil instrument... Les moments que nous avons passés avec vous ne seront pas oubliés. On ne peut vous connaître sans devenir votre ami... "

[Chanoine Lacaze, correspondance privée]

1950, 15 avril : Récital Bach à la Basilique de la Sainte-Trinité de Florence.

22 octobre : récital " Renaissance de l'orgue " à Bordeaux.

" J'ai été constamment intéressé par la réalisation que vous avez donnée de cette œuvre que je n'avais plus entendue depuis la mort de Bonnet, ]e crois bien que vous êtes un des seuls organistes du Royaume que n'aient pas rebuté les difficultés de cette Pastorale. "

[Roger-Ducasse, correspondance privée.)

22 novembre : Sienne (Italie), concert à l'Académie Chighi.

1951, 29 avril : Eglise Saint-Ouen à Rouen, concert pour la clôture de la Semaine d'art sacré.

1952, 28 mai : Récital "Renaissance de l'orgue" à la cathédrale de Bordeaux.

du 10 au 14 décembre : tournée de récitals en Tunisie.

1953, juin : 4 récitals à l'église Saint-Charles-de-Monceau à Paris.

1954, 4 mai : Dernier déplacement hors de Paris pour la répétition à la cathédrale d'Orléans, des fêtes de Jeanne-d'Arc auxquelles, fatigué, il ne peut participer.

6 juin : Dimanche de Pentecôte, joue pour la dernière fois à Notre-Dame de Paris.

10 juin : Après une opération de la dernière chance, Léonce de Saint-Martin s'éteint doucement chez lui, place des Vosges à Paris.

"Trois personnes se trouvaient là, qui s'agenouillèrent dans une prière silencieuse, Madame de Saint-Martin, Marcel Dupré et moi-même." (Pasteur Georges Marchal).

Il est inhumé à Albi.

"Jusqu'à ce 10 juin 1954 où la mort le cueillit, il n'aura eu d'autres ambitions que de donner à la cathédrale de Paris une âme sonore à la dimension de ses grandes heures." (R.P. Riquet)

Jean Guérard
Les Amis de Léonce de Saint-Martin



Catalogue chronologique des oeuvres et discographie

Fichier MP3 Interview de Léonce de Saint-Martin par Pierre Baculard, le 14e Dimanche après la Pentecôte 1953 (30 août) à la tribune du grand orgue de Notre-Dame de Paris (avec l’aimable autorisation des “Amis de L. de Saint-Martin”) DR.

Fichier MP3 Léonce de Saint-Martin interprète la Passacaille de Couperin (transcription de L. de Saint-Martin). ©Enregistrement Pierre Baculard à Notre-Dame de Paris, vers 1954, avec l’aimable autorisation des “Amis de L. de Saint-Martin” (DR.)



Quelques glanes supplémentaires sur Léonce de Saint-Martin


par Denis Havard de la Montagne



Comme on le sait, la musique chez Léonce de Saint-Martin fut très tôt à l'honneur. Dès ses plus jeunes années on en trouve trace dans la presse de l'époque :


- 4 août 1895, Albi (Tarn) : alors âgé de 8 ans et scolarisé à l'Ecole primaire Saint-Charles, il tient le piano lors de la cérémonie de distribution des prix et interprète notamment un Compliment. Elève studieux, il fait partie de ceux le plus souvent nommés à la distribution des prix [L'Express du Midi, 7 août 1895]. La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, dans son numéro du 10 août 1895 (p. 499), ajoute : « […] C'était d'abord une récréation enfantine : Place aux petits, pleine d'humour et même de pathétique dans les beaux vers du petit zouave, faisant du patriotisme en paroles enflammées, comme en faisaient en réalité les héros de Sonis et de Charrette sur le champ de bataille de Patay. A côté des deux frères Lucien et Félix Anglès, nous devons citer le tout jeune Léonce de Saint-Martin, enfant d'une étonnante précocité, et qui a fait preuve, autant sur le piano que dans son monologue, d'un remarquable talent [...] »


- 1er août 1896, Albi, distribution des prix au Collège Sainte-Marie où L. de Saint-Martin poursuit ses études secondaires : « Diverses scènes de L'Avare et de l’Amphytrion de Molière ont été interprétées avec un réel succès par les acteurs que nous avons eu souvent l'occasion d'applaudir. Ils ont été incomparables dans la scène de l'Intimé et des Avocats, des Plaideurs de Racine. MM. Alphonse Puginier et Paul Villa ont chanté en solo deux morceaux : Jeanne d'Arc et Le Pèlerin de Saint-Just, qui ont été couverts par les applaudissements de toute l'assistance. M. Marc Larroque et le tout jeune Léonce de Saint-Martin se sont révélés avec un talent au-dessus de leur âge dans le duo : La Prière des Enfants dans le Bois, et le second dans le monologue de Coppée : Le Vieux Soulier. L'orchestre, composé de MM. Guyot, Bousquel, ainsi que de plusieurs élèves et maîtres de la maison, était dirigé par l'artiste que l'on connaît, M. Gaillardie. »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 1er août 1896]


- 8 mai 1897, Saint-Lary (Ariège) : décès de Ferdinand de Saint-Martin en son château de Saint-Martin, à l'âge de 75 ans, originaire de Saint-Girons (Ariège) où il était né le 17 mars 1822 du légitime mariage de Jean-Louis de Saint-Martin Pailhas et de Jeanne Michel. Ancien magistrat, vice-président au tribunal civil de Toulouse, grand-père de Léonce, sa disparition avait suscitée ce commentaire : « M. Henri de Saint-Martin, un chrétien de marque, Albigeois d'adoption, a eu la douleur de perdre son père. [...] Nous devons à sa mémoire de la saluer ici. M. de Saint-Martin, pendant les longues années de sa brillante carrière, honora la religion et la magistrature par des principes qui ne semblent plus guère de notre âge. De tels hommes, dans la pénurie où nous sommes, ne devraient jamais mourir. Au milieu des regrets profonds qui entourent sa mort et que nous avons vivement partagés, M. de Saint-Martin ne disparaît pas tout entier. Il laisse des héritiers de son nom, de ses œuvres et de ses vertus ; ils le feront revivre, et déjà son petit-fils [Léonce], un enfant à la veille de sa première communion, montre qu'il sera digne de lui. »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 29 mai 1897]


- 20 mars 1898, Albi, Collège Sainte-Marie : alors en classe de 5ème, l'Académie littéraire de l'école Sainte-Marie dont il est membre offre à leurs parents une soirée musicale et littéraire. La presse note : « ... une entrée pour piano, exécutée avec une rare sûreté de touche, par un élève de cinquième, M. Léonce de Saint-Martin... »

[L'Express du Midi, 25 mars 1898]


- 26 juin 1902, Albi : cette même Académie donne « une superbe séance littéraire et récréative qui a prouvé une fois de plus combien de pareilles institutions stimulent le travail et la science éveillent le bon goût chez les écoliers. » A cours de celle-ci, « MM. Léonce de Saint-Martin et A. Jalby, connus depuis longtemps pour leur talent musical, se sont surpassés. »

[L'Express du Midi, 28 juin 1902]


- 8 février 1903, Albi : L'Association de la Jeunesse catholique d'Albi, présidée par Jules Pigasse, donne une soirée récréative « pour les pêcheurs bretons », au cours de laquelle sont données par les élèves du Collège Sainte-Marie la comédie de Courteline : Le Commissaire est bon enfant, ainsi que des pages musicales, qui font dire à la presse écrite : « Nos félicitations au jeune et brillant pianiste, M. Léonce de Saint-Martin. »

[L'Express du Midi, 10 février 1903]


- 17 mai 1903, Albi : à nouveau les membres de l'Association de la Jeunesse catholique d'Albi donne « une splendide séance récréative, pour inaugurer leur nouvelle salle de réunion. La soirée fut des plus agréables. La musique, les chants, et la déclamation eurent leur juste part de bravos, frénétiques et chaleureux. » Et la presse de noter : « Qu'il nous soit permis […] de féliciter MM. l'abbé Serres et Carbonneil des ravissants morceaux de phonographe et de graphophone qu'ils nous présentèrent, ainsi que le dévoué autant que brillant, M. Léonce de Saint-Martin, qui occupa le piano avec une maëstria parfaite. » Une nouvelle séance est donnée le 19 mai [L'Express du Midi, 19 mai 1903]. La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, dans son numéro du 16 mai 1903 (p. 321) donne le programme de cette séance :

« PREMIÈRE PARTIE. 1. Fanfare; 2. Le Secret des Pardailhan, comédie-bouffe en 1 acte ; 3. Le ténor léger, chansonnette ; 4. L'ange du proscrit, mélodie ; 5. La soupe au choux, chansonnette ; 6. Fanfare.

DEUXIÈME PARTIE. 1. Fanfare ; 2. Les Sœurs de Charité, mélodie ; 3. Chansonnette ; 4. Le devoir avant tout, chansonnette comique ; 5. Le Poignard, drame en un acte ; 6. La Marche des gendarmes ; 7. Fanfare.

Le piano sera tenu par M. Léonce de Saint-Martin.

N. B. Le rideau étant levé à 8 heures précises, après cette heure on ne répond plus des places. »


- 29 mars 1904, Albi, conférence du Sillon albigeois : «Un tout jeune qui promet a vivement intéressé ses camarades par sa conférence sur le général Lamoricière. C'est M. Léonce de Saint-Martin. »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 2 avril 1904]


- 11 décembre 1904 , Albi, séance récréative de l'Ecole Sainte-Marie, organisée au profit des pauvres par les élèves de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul  : « […] Grands élèves, tout petits enfants sont venus tour à tour échanger l'obole de leur jeune talent contre celle de la charité qu'ils réclamaient pour les malheureux, dont ils vont pendant ces mois d'hiver secourir la misère. Tous ces acteurs mériteraient d'être cités : Ch. Périé et R. Labatut pour leurs monologues vibrants de pitié ; L. Cathala, dans la touchante chansonnette des Trois Gosses ; H. Goure et L. Lapierre, vrais à souhait dans leur rôle de Professeur de Mort et d'Anglais entêté ; même et surtout H. Tellier, ce gentil baby, qui nous a charmés dans un pot-pourri, par son aplomb imperturbable et la justesse de son chant. Ces monologues et chansonnettes, avec les chœurs et le caprice pour piano d'un jeune virtuose, M. Léonce de Saint-Martin, encadraient deux saynètes : l'une fort agréable, Ah ! si j'étais professeur ! où les jeunes F. Fournials, Ed. Estienne, Ch. Périé, Donnadieu, J. Malphettes, J. Paliès, P. Berbié, s'en sont donné à cœur joie de gambades et de mutineries, l'autre, Un client sérieux, de Courteline, parodie très spirituelle et très comique, dont les interprètes, en flegmatique magistrat, avocat ampoulé, prévenu gouailleur, substitut, accusateur, jusqu'à l'huissier, voire un gendarme, ont rivalisé de naturel et d'entrain [...]

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 17 décembre 1904]


- 23 janvier 1906, Caussade (Tarn-et-Garonne) : au mariage dans « la vieille église de Caussade » de François Mazelié et Mlle Prévost de Saint-Cyr, auquel assiste Léonce de Saint-Martin, est notamment interprété par Mlle Valentine Destrac, amie de la mariée, un Ave Maria « composé spécialement par M. Léonce de Saint-Martin » qui l'accompagne. Cette œuvre de jeunesse, dont on a perdu la trace et était inconnue jusqu'à ce jour, fut certainement composée à la fin de l'année 1905 ou au tout début de 1906. Elle peut ainsi prendre place dans le catalogue de Léonce de Saint-Martin avec le numéro d'opus 1bis.

[L'Express du Midi, 28 janvier 1906]


- 10 juillet 1909, Albi : concert donné au profit de la Colonie de vacances de filles de Valence-d'Albigeois, au cours duquel est donné en première représentation publique, Gaule et France, allégorie historique en 10 tableaux avec soli et choeurs, poème de Georges de Lys, musique de Léonce de Saint-Martin. « Le public albigeois applaudira certainement comme elle le mérite cette œuvre très intéressante dont les auteurs ont bien voulu lui réserver la primeur. » Dans un compte-rendu paru quelques jours après, on peut lire ces commentaires :


« En dix tableaux composés et exécutes avec beaucoup d'art, Gaule et France met en scène toute l'épopée des origines françaises : la Gaule, les Phocéens, la conquête romaine, les invasions, Charlemagne... Sur cette trame, M. Georges de Lys a écrit un poème de belle allure et M. de Saint-martin a composé une musique très mélodique comme il convient à ces sortes d'ouvrages, très propre à la récitation lyrique et d'un tour très moderne. Fort bien chantée, avec un art et un goût parfaits, […] l'oeuvre du distingué compatriote a tenu le public sous le charme de ses mélodies abondantes, variées, expressives, qui font au poème de M. Georges de Lys la plus pittoresque et la plus charmante illustration musicale. Ajoutons que la composition de l'ouvrage et la conduite des voix et des ensembles révèlent en M. de Saint-Martin une précoce maîtrise dont il convient particulièrement de le féliciter. Cette œuvre lui fait le plus grand honneur. […] On avait applaudi M. de Saint-Martin compositeur, on eut encore le plaisir de l'applaudir virtuose ; et l'on salua de longs et unanimes bravos un de ses amis, M. N..., qui avait bien voulu , lui aussi, se faire entendre en des morceaux de violon exécutés avec une impeccable maîtrise. »

[L'Express du Midi, 10 et 17 juillet juillet 1909]


*


- juin 1910, Montpellier : en l'église de Saint-Denis, messe du mariage de Léonce de Saint-Martin, avocat, avec Jane Payet. Au cours de la cérémonie on peut entendre notamment l'O Salutaris de Samuel Rousseau, chanté par M. Diffre, la Marche de fête de Büsser (orgue), un fragment des Maîtres chanteurs de Wagner interprété à l'orgue par le titulaire de l’instrument : François Borne, Le Cygne de Saint-Saëns avec pour violon solo M. Carles et « une Poésie à sainte Cécile, composition heureuse du marié lui-même, chantée par M. l'abbé Pinel, dont l'éloge n'est plus à faire dans le Tarn. »

[L'Express du Midi, 7 juin 1910]


- 28 mai 1912, Albi : fête donnée à l'Ecole Jeanne d'Arc par les élèves et présidée par M. l'abbé de Lacger fut vraiment un chef-d'oeuvre de goût. « L'auditoire choisi qui se trouvait réuni dans la salle des fêtes du Patronage a éprouvé en effet un plaisir à la fois artistique et moral. Le Maître de la Mort, drame lyrique en marge de la Passion de Jésus-Christ, d'une interprétation difficile et délicate, fut parfaitement joué. Un jeu sûr, sans affectation ; une diction claire et harmonieusement nuancée ; une heureuse compréhension des rôles sont les principales qualités scéniques des élèves de l'Ecole Jeanne d'Arc. La mise en scène fut impeccable. Les costumes ne laissaient rien à désirer à l'esthétique et à la couleur locale. Pendant les entr'actes, Mlles M. C., J. de G. et M.-L. S., par leurs chants agréablement variés, charmèrent les auditeurs. Le concours d'un orchestre, formé des meilleurs artistes amateurs albigeois, donna à la séance une délicieuse note d'art musical ; et notre ami, M. L. de Saint-Martin, toujours avec son aimable dévouement, apporta à cette fête le charme de son talent si distingué de pianiste [...] »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 1er juin 1912, reprint d'un article paru dans L'Express du Midi ]


- samedi 1er novembre 1913 à 15h., Albi, église de la Madeleine : L. de Saint-Martin tient l'orgue à la cérémonie des Vêpres solennelles (faux bourdons, chants de circonstances).

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 1er novembre 1913]


- 7 juillet 1914, Albi : en l'église de Fonlabour, messe de mariage d'Elisabeth de Saint-Martin, soeur de Léonce, avec Georges Hugo-Derville, lieutenant au 15e Régiment d'infanterie à Albi. Dans le programme musical, on relève plus particulièrement l'Ave Maria de Mascagni, à nouveau l'O Salutaris de Rousseau et, chanté par l'abbé Pinel, « un Veni creator spécialement composé pour la circonstance par le fin lettré qu'est M. Lapanouse et le musicien incomparable qu'est M. Léonce de Saint-Martin de Paylha. » L'harmonium est tenu pour la circonstance par l'abbé Joseph Crayol, alors titulaire du grand orgue de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi.

[L'Express du Midi, 7 juillet 1914]


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- 2 novembre 1927, Albi, cathédrale Sainte-Cécile : solennité de Sainte Cécile, présidée par Mgr Emmanuel Coste, évêque titulaire de Flaviopolis et coadjuteur de Mgr de Beauséjour, évêque de Carcassonne, avec l'abbé Edouard Cramaussel, maître de chapelle et L. de Saint-Martin : « A la messe pontificale, les chanteurs s'étaient placés sur le jubé ; de la nef, la messe Victimœ paschali de Ringeissen s'entendait comme une céleste mélodie revenant lointaine du fond de l'abside, où semblait l'avoir emportée le vent, mais avec une douceur infinie. Aux vêpres il y eut de beaux et puissants faux-bourdons ainsi que les motets polyphoniques traditionnels du salut. Quant aux orgues, elles vibraient elles aussi sous les doigts artistes d'un de nos compatriotes, M. de Saint-Martin, organiste suppléant de Notre-Dame de Paris. Tandis que dans l'église résonnaient ces harmonies, les grandes verrières des tribunes crissaient sous la tempête comme si elles allaient tomber ; quelques-unes de ces ouvertures immenses sont provisoirement privées de leurs vitraux et les toiles qui en assurent la fermeture claquaient bruyamment sous la violente poussée de l’ouragan. Ce mauvais temps eut encore une autre fâcheuse conséquence car il nous priva aux vêpres du courant électrique. Fort heureusement la lumière revint pour le salut à la grande joie de l'assistance.

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 24 novembre 1927]


- 19 février 1928, Mazamet (Tarn), église Notre-Dame  : inauguration de l'orgue Cavaillé-Coll/Convers, 3 claviers et pédalier, 21 jeux (de nos jours porté à 37 jeux) avec la participation d'une chorale dirigée par l'abbé Guy, l'abbé Cramaussel à l'orgue d'accompagnement et de L. de Saint-Martin. « Gravissant […] l'escalier qui conduit à la tribune, Monseigneur [Cézérac] procéda à la bénédiction liturgique de l'orgue. Alors commença l'exécution d'un programme très riche qui prit trois heures. Il comprenait quatre parties. La dernière était un salut du Saint-Sacrement précédé du Magnificat avec interludes d'orgue et suivi de la toccata finale. Dans les trois autres parties, M. Léonce de Saint-Martin avait naturellement le rôle principal. Il exécuta des pièces de caractères très divers qui lui permirent de détailler les ressources de l'orgue. La magistrale ordonnance du choral y alternait avec les fantaisies du carillon et du noël populaire. Programme très éclectique aussi quant au genre de musicalité : il allait de Bach à L. Vierne, en passant par Franck et Debussy, dont l'Andante déconcertait quelque peu après le- classique Guilmant. Cette variété nous fit admirer les qualités de l'orgue qu'on inaugurait. Les plus petits jeux y parlent avec la netteté d'un son de cristal ; les trompettes claquent sans brutalité, et rien ne saurait dépasser la douceur prenante de la voix céleste qui nous donna le début de la Bénédiction nuptiale de Saint-Saëns. Et que dire du jeu de l'organiste ? Sûreté du musicien qui ne connaît plus de difficultés d'exécution, clarté de la mélodie dans les passages les plus rapides, legato des parties intérieures, nuances de la mesure et de l'expression, c'est tout le grand art du clavier que nous avons admiré longuement. »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 23 février 1928]


- 15 juin 1930, Albi, cathédrale Sainte-Cécile : récital d'orgue au cours duquel L. de Saint-Martin interprète notamment des œuvres de J.-S. Bach (Toccata, adagio et fugue en ut majeur), Liszt (Saint François de Paule marchant sur les flots), Vierne (Carillon de Westminster), Daquin (Noël), C. Franck (Prélude, fugue et variations), Borodine (Au couvent) et Widor (Allegro de la 6e Symphonie). Mais, « n'oublions pas ses improvisations, son admirable prélude et surtout ses transcriptions pour orgue qui, pour l’exploitation des possibilités de cet instrument, découvrant des horizons nouveaux, et lui ouvrent toute large une voie timidement entrevue jusqu'à ce jour. Et c'est ce qui nous fait mieux saisir la légitimité du titre de « précurseur de l'orgue de style » dont la grande critique l'a investi. » [L'Express du Midi, 20 juin 1930 et La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 12 juin 1930]. Dans un compte-rendu de cette manifestation, on peut lire ces lignes : « Puis, tandis que le P. Sanson et M. le chanoine de Lacger faisaient la quête, eut lieu le récital d'orgue annoncé. Qu'en dire? Il faudrait un professionnel de l'orgue pour décrire le talent de M. Léonce de Saint-Martin, suppléant de Vierne aux grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Le récital dura une heure, les douces harmonies alternaient avec les tonnerres... tantôt, semblables à des lames de fond, les sons marquaient l'orage et les éclairs, ou s'écrasaient comme un gros obus percutant... tantôt la mélodie soulevait l'âme vers les cimes comme si elle la détachait de ses soucis de la terre. Que de doigté... d'endurance... d'agilité... de science... de talent... demande pareil concert ! »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 19 juin 1930]


- dimanche 28 février 1932, Castres (Tarn), église Saint-Jacques : inauguration des orgues « restaurées et complétées ». « […] L'inauguration des orgues avait lieu à l'heure des vêpres. Le buffet fut acheté en 1863 à la Dalbade de Toulouse, et l'instrument vient d'être entièrement révisé, puis augmente par la maison Puget de 4 jeux (29 au total) et d'une machine pneumatique. Dès qu'il est bénit par Monseigneur l'Archevêque, l'orgue semble bondir de joie et essayer toutes ses sonorités. Au clavier, il y a M. Léonce de Saint-Martin, notre compatriote. Tous les Tarnais savent son talent, il apparaît même aux profanes quand il improvise les versets du Magnificat sur les airs de nos pèlerinages à Lourdes. Quelles jolies broderies sur les airs gracieux de O douço couloumbo ou bien D'al Tarn nostro pairio, sait dessiner un organiste de talent ! Mais, dira-t-on, il y avait Widor, Bach, César Franck, Vierne, etc. au programme. Ne les avez-vous pas entendus ? Bien sûr, je les ai entendus, écoutés même, mais pourquoi taire sa préférence pour une jolie cantilène quand on n'est pas critique musical ? Il y avait encore parmi les morceaux de choix deux psaumes à 4 voix mixtes de toute beauté, l'un de Marc de Ranse l'autre de César Franck. Entre temps, M. l'abbé Chauvont expliqua le rôle de la musique liturgique pour traduire la prière des croyants et l'influence de la musique religieuse extra-liturgique pour conquérir les incroyants aux harmonies divines. L'éloquence de M. l'abbé Chauvont est aussi une musique. Le salut du Saint-Sacrement clôtura cette belle manifestation d'art avec ses motets polyphoniques qui classent la schola de Villegoudou parmi les meilleures du diocèse.

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 10 mars 1932]


- 24 avril 1932, Paris : « Léonce de Saint-Martin, aux Invalides, sur l'instrument quelque peu délabré témoin des dernières années du Grand Roi, et quelque peu modernisé depuis, a su imposer son style et son habilité technique. » [La Petite Maîtrise, n° 229, juin 1932]. « Demain, à 15 h. 30, en l'église Saint-Louis des Invalides, aura lieu un grand concert spirituel au bénéfice des grands blessés de l'institution nationale des Invalides, avec le concours des trompettes et tambours de la garde républicaine, du chœur de la cathédrale russe et de l'organiste Léonce de Saint-Martin. Allocution par l'abbé Violet. »

[Le Journal, édition du samedi 23 avril 1932].


- 22 mai 1932, Albi, cathédrale Sainte-Cécile : messe à 9h30, célébration du cinquantenaire de l'Ecole Sainte-Marie, avec L. de Saint-Martin à l'orgue.

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 12 et 26 mai 1932]


- 13, 14 et 15 juin 1932, Albi : célébration du Centenaire de la fondation du Bon-Sauveur d'Albi, avec notamment une messe solennelle et salut du Saint-Sacrement célébrés chaque jour. « […] Le mercredi, quand le cortège pontifical faisait son entrée, précédé de grands enfants de chœur à l'attitude impeccable (et dont la formation fut sans doute une longue patience puisqu'ils sont sourds-parlants) l'orgue exécuta une entrée avec accompagnement de trompettes et de trombones qui marquait puissamment l'éclat et la majesté du cortège ; un nombreux clergé parmi lequel MM. les chanoines Crayol, Manen, Combès, Mathieu, E. Durand, Cauquil, Puginier, Cals, Gautrand, Boulade, Barthés, précédait le Rme P. Abbé d'En-Calcat et Monseigneur l'Archevêque. On chanta la messe votive de la Sainte-Trinité avec les oraisons de l'action de grâces. Le chœur de chant était dirigé par M. l'abbé Pinel, curé de Fonlabour, « maître de chapelle du Bon-Sauveur », et il exécuta une Messe à deux voix égales composée pour la circonstance par Mlle Renée Guilloud, la jeune organiste aveugle de la maison. On s'est plu à remarquer l'impeccable correction d'écriture de cette composition et aussi son allure pieuse parfaitement adaptée au texte, à la solennité et au milieu. Un quatuor à cordes habillait élégamment de nuances cette messe d'allure pieuse et recueillie. L'orgue était tenu par M. Léonce de Saint-Martin, organiste suppléant du grand orgue de Notre-Dame de Paris. C'est toujours un régal artistique d'entendre M. de Saint-Martin, soit qu'il exécute des morceaux de Bach, Beethoven, Schumann, Franck, Widor, comme il y en avait au programme de ce triduum, soit qu'il interprète ses propres compositions, telle cette Offrande qui servit d'offertoire à la messe pontificale et porte la marque de son style d'une séduisante simplicité. Quant au chœur de chant lui-même, il a des voix souples, des solistes de talent, un maestro qui a autant de dévouement que de goût [...]

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 23 juin 1932]


- 25 février 1934, Aubagne (Bouches-du-Rhône), église Saint-Sauveur : inauguration par L. de Saint-Martin d'un orgue « logé dans un magnifique buffet XVIIe avec Positif séparé et que la maison Cavaillé-Coll a restauré et augmenté. » Au programme : Toccata et fugue en ré mineur (Bach), Soeur Monique (Couperin), Noël (Daquin), 3e Choral (Franck), Invocation (Dallier), Carillon (Vierne), Toccata (Widor). Cet instrument (3 claviers et pédalier, 30 jeux, buffet polychrome), construit en 1784 par Jacques Genoyer, reconstruit en 1862 par Théodore Puget, sera ensuite agrandi en 1926 par Convers et, en 1983 restauré par la Manufacture Languedocienne des Grandes Orgues.

[La Petite Maîtrise, n° 251, avril 1934]


- samedi 27 avril 1934, Paris, rue d'Ulm, église maronite Notre-Dame du Liban : inauguration par L. de Saint-Martin de l'orgue radio-synthétique conçut par l'abbé Jules Puget (d'Albi) et construit avec la collaboration de la Maison Cavaillé-Coll et des ingénieurs de Thomson-Houston (52 jeux). J. Pinel, dans La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi du 3 mai 1934 écrit : « Samedi dernier a eu lieu, à Paris, en l'église maronite de la rue d'Ulm, l'inauguration de l'orgue radio-synthétique, fruits des longues et patientes recherches entreprises en étroite collaboration par deux de nos distingués compatriotes : M. l'abbé Puget et M. Léonce de Saint-Martin. La cérémonie fut présidée par S. E. le cardinal Verdier, qui bénit l'instrument avant ses premiers balbutiements officiels. Il faut croire que cette bénédiction lui porta bonheur, car ces balbutiements évoluèrent bientôt en éloquence irrésistible, à en juger par les réactions admiratives de l'auditoire composé de professionnels sévères et d'amateurs avertis. La réalisation de cette nouvelle formule d'orgue était peut-être attendue par quelques-uns avec un certain scepticisme. Parmi ceux qui ont été témoins de la présentation qu'en fit M. de Saint-Martin, peu refuseront sans doute de rendre hommage à la magnifique découverte de nos amis. C'est ce qui résultait, en effet, de l'ensemble des impressions recueillies au sortir d'un récital spécialement conçu, on le divine, pour affronter le public parisien, et qui mit en relief, à la fois, la haute valeur technique de l'orgue et le talent séduisant de l'organiste. L'art est désormais pourvu d'un nouveau moyen d'expression. Cela mérite une récompense : nous la souhaitons prochaine à nos amis. »

Au programme : Paraphrase du Psaume 136 « Super flumina Babylonis » : 1. Tristesse des hébreux captifs de Babylone, 2. Lamentations au souvenir de Jérusalem, 3. Babylone la superbe, 4. Malédictions (L. de Saint-Martin) ; Chorals : 1. Pater noster, 2. Orne-toi, chère âme, 3. Ardemment j'aspire à une fin heureuse, 4. Grand Credo (J.-S. Bach) ; Trois pièces : 1. Adagio en la mineur, 2. Pastorale, 3. Toccata et fugue en ré mineur (J.S. Bach) ; Sortie : Toccata (Widor).

[La Petite Maîtrise, n° 253, juin 1934]


- 7 décembre 1941, cathédrale Sainte-Cécile d'Albi : « M. Léonce de Saint-Martin, organiste titulaire de Notre-Dame de Paris, a donné dimanche dernier 7 décembre, à Sainte-Cécile, une audition d'orgue au bénéfice du Secours National. Ce fut, comme toujours lorsque notre distingué compatriote est au clavier, une heure et demie de belles et délicieuses harmonies. M. l'Archiprêtre prononça une allocution, remerciant l'organiste, faisant appel à ses nombreux auditeurs en faveur de tous ceux qu'éprouve la mauvaise saison et que le Secours National voudrait efficacement soulager. Après le salut du Saint-Sacrement, Monseigneur l'Archevêque dit aussi ses remerciements à M. de Saint-Martin, à M. l'Archiprêtre et à tous ceux qui, par leur présence et leurs aumônes, étaient venus apporter leur concours à une œuvre de solidarité patriotique et de charité chrétienne. »

[La Semaine religieuse de l'Archidiocèse d'Albi, 11 décembre 1941]


- 19 avril 1944 à 20h35, Toulouse, basilique Saint-Sernin : concert au profit de l'Institut des Jeunes Aveugles de Toulouse, sous le patronage de « La Garonne », avec le concours de Mme Janine Micheau, soprano de l'Opéra de Paris, de Marian Porebski, ténor du Studium Opera de Varsovie et L. de Saint-Martin. Au programme :

I – Toccata et fugue en ré mineur, et Choral « Que vienne le Sauveur » de J.S. Bach ; Variation sur « O Filii et filiae » de J.-F. Dandrieu (L. de Saint-Martin).

II – Alleluia de Mozart ; fragments de la Passion selon Saint Mathieu de J.-S. Bach ; fragments de la Messe en ut de Mozart (J. Micheau).

III – Concerto en ré, n° 10, de Haendel (L. de Saint-Martin).

IV – Super flumina Babylonis de L. de Saint-Martin (L. de Saint-Martin).

V – Sanctus Benedictus, et Chant du repentir op. 48 de Beethoven ; Arioso et Air de la Passion selon Saint Mathieu de J.-S. Bach ; Le repos de la Sainte-Famille extrait de l'Enfance du Christ de Berlioz (M. Prorebski).

VI – Cantilène et Final de la Symphonie romane, dédiée à Saint-Sernin de Toulouse, de Widor (L. de Saint-Martin).

(Salut du Saint-Sacrement)

Sortie : Final de la 4e Symphonie de Vierne (L. de Saint-Martin).

[Le Midi socialiste, 15 avril 1944]


- 1953, Orléans : L. de Saint-Martin est désigné expert par le Maire d'Orléans pour évaluer la valeur des deux orgues de l'église Saint-Paul, sérieusement endommagée par un bombardement suivi d'un incendie le 16 juin 1940, en vue de procéder à des réparations, qui, depuis cette époque font l'objet de tergiversations entre la Ville et l'Etat. « Le grand orgue placé dans la tribune au bas de la nef centrale avait un buffet de 3,17 m de largeur sur 3,15 m de profondeur, dont 1,93 m occupé par la soufflerie électrique. Le meuble était du XVIe siècle avec trois claviers manuels à six octaves, un pédalier à deux octaves et 34 jeux. L'orgue de chœur était placé dans la chapelle de la Vierge. D'une largeur de 2,20 m et de 0,55 m de profondeur, il était en bois peint avec un clavier manuel de cinq octaves, un pédalier d'un octave et demi, huit jeux et une soufflerie électrique. » Dans son rapport du 25 février 1953, il évalue le grand orgue à 236 300 francs et l'orgue de choeur à 41 800 francs. Le montant de ses honoraires est de 87 840 francs.

[Mémoires de l'Académie d'Orléans, VIe série, t.XIV, année 2004, p. 204]


© DHM (juillet 2016)



Oeuvre pour orgue de Léonce de Saint-Martin, par Anthony Hammond (vol. 1 sorti en 2016, IFO Classics ORG 7258.2)
www.anthonyhammond.com

Paru en juillet 2005 :

LÉONCE de SAINT-MARTIN
à NOTRE-DAME de PARIS, 1886-1954
par Jean Guérard, ancien élève du Maître

ISBN 2-915680-08-6

LÉONCE de SAINT-MARTIN à NOTRE-DAME de PARIS, 1886-1954

328 pages - format 14,5 cm x 24 cm
biographie, l'œuvre, catalogue, nombreuses photos

Les Editions de l'Officine, 39, rue de Massy, 92160 Antony
Site Internet : www.leseditionsdelofficine.com
Courriel : leseditions@leseditionsdelofficine.com
tél. : +33 (0)1 40 22 63 05 - fax : 01 40 22 63 24


 

Paru en mai 2022, édité par l'association Boëllmann-Gigout :

 

Marie-Christine Steinmetz,

une histoire de tribune : de louis vierne à pierre cochereau, léonce de saint-martin (1886-1954), organiste titulaire de notre-dame de paris

 

Ouvrage de 345 pages retraçant, grâce à la découverte de nombreux documents, toute l'histoire de cette tribune, avec les épisodes, bien douloureux pour les protagonistes, et parfois surprenants, qui s'y sont déroulés de 1920 jusqu'à la nomination de Pierre Cochereau en 1955. On y trouve une biographie de Léonce de Saint-Martin, des correspondances inédites, des souvenirs, tout le foisonnement de la vie organistique parisienne de ces années. "Ainsi soit dit".

 

Association Boëllmann-Gigout, 22 rue Montgallet, 75012 Paris.

Courriel : thierry.adhumeau@orange.fr

Prix public : 35€ (+ frais d’envoi)

 

AMIS DE LEONCE DE SAINT-MARTIN
MEMBRES D’HONNEUR DE L’ASSOCIATION (en 2014)

Mgr Jehan REVERT (†), maître de chapelle émérite de la cathédrale Notre-Dame de Paris (†)
Jacques BOUCHER, organiste titulaire de l’église Saint-Jean Baptiste de Montréal (Québec)
Anthony HAMMOND, docteur en musicologie, directeur de la musique et organiste de Cirencester Parish Church (Grande-Bretagne)
Jean-Paul IMBERT, organiste, professeur à la Schola Cantorum à Paris
Léon KERREMANS, organiste titulaire de l’église Saint-Servais à Bruxelles, président de l’Union Wallonne des Organistes
Günter LADE, organiste, directeur de l’Edition Lade à Schönau (Autriche), auteur d’ouvrages scientifiques consacrés à l’orgue, producteur de CD de musique d’orgue
Olivier LATRY, concertiste, organiste titulaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris, professeur d’orgue au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
Jean-Pierre LEGUAY, organiste titulaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris, compositeur, professeur d’orgue et d’improvisation individuelle et collective
Dominique MERLET, organiste honoraire de l’église des Blancs-Manteaux à Paris, professeur honoraire du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, concertiste international
Jean-Pierre MILLIOUD, organiste titulaire de la cathédrale Saint-Louis de Versailles
Massimo NOSETTI (†), organiste titulaire de la cathédrale de Turin, professeur au Conservatoire de Musique de Cuneo (Italie)
Pierre PINCEMAILLE (†), concertiste, organiste titulaire de la cathédrale de Saint-Denis, professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
Christian ROBERT, organiste honoraire de la cathédrale Saint-André de Bordeaux
Daniel ROTH, organiste titulaire de l’église Saint-Sulpice à Paris
Thomas-Daniel SCHLEE, compositeur, organiste, directeur du festival Carinthischer Sommer (Autriche)
Carolyn SHUSTER FOURNIER, titulaire de l’orgue de chœur de l’église de la Trinité à Paris, concertiste internationale
Philip SMITH, organiste titulaire de la cathédrale d’Aukland (Nouvelle-Zélande)
Kenneth STARR (†), directeur de la musique et organiste de l’église Saint-Patrick à Boston (USA)

Association des Amis de Léonce de Saint-Martin
22 rue Montgallet 75012 Paris
président d'honneur : Pierre Baculard (†) et Jean Guérard (†)
vice-président : Thierry Adhumeau
secrétaire : Marie-Christine Steinmetz
trésorier : Michel Estellet-Brun

Contact : leoncedesm@gmail.com
www.leoncedesaintmartin.fr



 


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