Prix de Rome 1803-1809

Albert ANDROT - Victor DOURLEN - Ferdinand GASSE - Guillaume BOUTEILLER - Gustave DUGAZON - François FÉTIS - Auguste BLONDEAU - Joseph DAUSSOIGNE-MÉHUL - Jean-Jacques VIDAL

1803

Albert ANDROT (1781-1804)

Page spécifique: Albert-Auguste Androt, premier et unique lauréat du Prix de Rome de musique en 1803, avec partitions et fichiers audio.


1804

Pas de premier prix.


1805

Victor DOURLEN (1780-1864)

Né le 3 novembre 1780 à Dunkerque, Victor-Charles-Paul DOURLEN se rend se rend en 1799 à Paris pour être admis au Conservatoire dans la classe de piano de Boïledieu, tout juste nommé dans cet établissement après avoir après avoir quitté sa Normandie natale, et dans celle de composition de Gossec. Celui-ci vient à peine de terminer son œuvre de circonstance, Le cri de vengeance, écrite pour célébrer les fêtes révolutionnaires et de publier le premier volume de ses Principes élémentaires de musique arrêtés par les membres du Conservatoire, suivis de solfège par les citoyens Agus, Catel, Cherubini et Gossec. Nommé membre de la nouvelle Académie des Beaux-Arts à l’Institut de France dès sa fondation en 1795, Gossec est bien placé pour présenter au concours de Rome son élève Dourlen. C’est ainsi que celui-ci remporte le Grand Prix en 1805 avec sa cantate Cupidon pleurant Psyché. Déjà répétiteur d’une classe de chant élémentaire au Conservatoire national supérieur de musique de Paris depuis 1800, il est nommé en 1812 professeur d’harmonie. Catel et Berton y ont déjà leur propre classe, et quelques années plus tard en 1830, il partage ses élèves avec Halévy. En 1842 il prend sa retraite et le 8 janvier 1864, aux Batignolles (Paris) il disparaît. Durant ses 30 ans d’enseignement il connaîtra trois directions successives : Bernard Sarrette, François-Louis Perne (en 1816) et enfin Luigi Cherubini (1822 à 1842). C’est ce dernier qui réunit en 1823 à la classe d’harmonie de Dourlen, celle d’accompagnement pratique afin de former de meilleurs élèves qui soient à la fois bons harmonistes et accompagnateurs. La vie dans cet établissement n’était pas à l’époque de tout repos car, si l’on croit ce que dit Berlioz, la direction de Cherubini était un tantinet tracassière ! Parmi les nombreux élèves qui défilèrent dans sa classe, Dourlen forma notamment Ambroise Thomas, Boïeldieu fils, Marmontel et Besozzi.

Dourlen est surtout connu en tant que théoricien et ses traités d’harmonie basés sur les méthodes de Catel ont longtemps servi de référence, notamment son Traité d’harmonie (1838), son Traité d’accompagnement pratique (1834) ainsi que sa Méthode élémentaire pour le piano-forte.

Couverture du Traité d'harmonie de Victor Dourlen (1838)
(Coll. D.H.M.) DR.

Comme compositeur on lui doit plusieurs cantates parmi lesquelles on relève Alcyone (1804) et neuf opéras, dont huit ont été créés au Théâtre Feydeau : Philoclès (1806), Linée ou la Mine de Suède (1808), La Dupe de son art (1809), Cagliostro ou les Illuminés (1810), Plus heureux que sage (1816), Le Frère Philippe (1818), Marini ou le Muet de Venise (1819), La Vente après décès (1821) et Le Petit Souper (1822). Il a également composé un Premier Concerto, un Trio pour piano, violon et basse, un ensemble de Sonates faciles, un Pot-pourri sur les airs de Jean de Paris, des chansons et des romances ainsi que des fantaisies.

Lors de son séjour à la Villa Médicis, effectué entre juillet 1805 et juillet 1810, Victor Dourlen rencontra parmi les autres pensionnaires le peintre Ingres. Celui-ci peignait en 1808 Oedipe explique l'énigme du Sphinx (Musée du Louvre) et la même année réalisa un portrait de Dourlen.

D.H.M.

Ferdinand Gasse, Méthode de violon d'après les principes du Conservatoire et servant d'introduction à la Méthode publiée par cet établissement
(Paris, chez J. Meissonnier, éditeur, marchand de musique/BnF-Gallica) DR.
Fichier MP3 1er mouvement (sans les reprises) du premier des trois Duos concertants, fichier audio par Max Méreaux (DR.)
Ferdinand Gasse en 1806, de la Chapelle de S.M. l'Empereur, de l'Académie Impériale de Musique. Ex-pensionnaire de l'Académie de Rome Arts et Lettres et membre de la Réunion des Arts et de l'Amitié
( eau-forte, A. A. Bourgeois de la Richardière, d'après A. P. Vincent, BNF )
Ferdinand GASSE (1780 - ap. 1840)

" Il n’a de cesse qu’il n’ait enflammé tous ses musiciens : c’est un vrai plaisir que de voir ce jeune homme avec son violon et son archet si efficace. Il marche sur les traces de son ancien professeur, Rode. " Ainsi s’exprimait en mai 1805 le journaliste de l’Allgemeine musikalische Zeitung1, parlant de Gasse en tant que chef pour la direction du répertoire symphonique lors des concerts du Conservatoire de Paris.

Ferdinand Gasse, qui fit une carrière de compositeur et de violoniste, est né en 1780 à Naples2. Il est probable qu’il soit de la même famille que l’architecte Louis-Silvestre Gasse, né à Naples le 8 août 1778, Grand Prix de Rome en 18033. En mai 1798 il intégrait la classe de violon de Pierre Rode au Conservatoire de Paris. Considéré comme le meilleur représentant de l’école française de violon, celui-ci avait été nommé professeur de violon dans cet établissement dès son ouverture en 1795. Ferdinand Gasse suivra également les cours de violon de Rodolphe Kreutzer, autre grand représentant de l’école française de violon, qui faisait même l’admiration de Beethoven : il lui dédiera sa Sonate pour violon et piano (op. 47) appelée plus communément la Sonate à Kreutzer. Il reçut aussi les conseils de Pierre Baillot, auteur, avec Rode et Kreutzer, d’une Méthode de violon (1803), adoptée par le Conservatoire, qui sera à maintes reprises rééditée et traduite dans plusieurs langues. Parallèlement il suit les cours d’harmonie de Catel et ceux de composition de Gossec. En 1804, il se présente au Concours de composition de l’Institut, mais cette année-là l’Institut n’accorde que deux seconds Prix : l’un lui est décerné et le second donné à Victor Dourlen. Bien loin d’être découragé, il se représente l’année suivante et obtient cette fois un deuxième Premier Grand Prix avec sa cantate Cupidon pleurant Psyché, une scène d’Arnault. Du 1er janvier 1807 au 31 janvier 1810, Ferdinand Gasse effectue le traditionnel séjour à la Villa Médicis et envoie à la classe des Beaux-Arts de l’Institut plusieurs morceaux de son crû qu’il compose dans la ville éternelle ; notamment un Te Deum à 2 chœurs et un Christe eleison en fugue à 6 voix, sans accompagnement pour lesquels Méhul fit des éloges. Prolongeant son séjour italien à Naples, il regagne Paris en 1812, après avoir réussi à faire jouer en janvier de cette année son opéra bouffe en deux actes, La finta Zingara. Dans la capitale, il retrouve son poste de violoniste à l’orchestre de l’Opéra, où il avait été embauché dès 1801 mais qu’il avait dû abandonner le temps de son séjour à Rome. Violon solo, il y restera jusque 1834, année où il se retirait avec une pension ; Habeneck était alors 1er chef d’orchestre et parmi les quelque 28 pupitres de premier et second violons, on trouvait nombre de prestigieux artistes : Baillot, Urhan, Tilmant, Tolbèque et Nargeot.

Si Gasse fut un violoniste réputé, il était également un compositeur apprécié par ses contemporains. C’est ainsi qu’on lui doit des pièces pour son instrument (Duos, Sonates...), de la musique religieuse et plusieurs opéras : Le voyage incognito (Opéra-Comique, 1er juillet 1819), L’Idiote (Opéra-Comique, 25 novembre 1820), Une nuit de Gustave Wasa (Opéra-Comique, 29 septembre 1825), L’Ange gardien ou Sœur Marie, comédie mêlée de chants sur des paroles d’Achille d’Artois et Henri Dupin (Théâtre des Variétés, 29 janvier 1831)... Il a également écrit une Méthode de violon et un Cours de musique (1830, Bressler).

On ignore la date de sa mort arrivée après 1840. Sans doute est-il le père de Edme-Hippolyte Gasse, élève de Fétis (contrepoint) et de Berton (composition) au CNSM ? Répétiteur de solfège dans cet établissement, il mourut jeune le 11 janvier 1831. C’est Louis-Désirée Besozzi, futur Grand Prix de Rome (1837) qu’il avait eu quelque temps comme élève, qui lui succéda dans cette classe.

D.H.M.

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1) 15 mai 1805, rapporté in Le Conservatoire de Paris, 1795-1995. Des Menus-Plaisirs à la Cité de la musique, ouvrage collectif sous la direction de Anne Bongrain et Yves Gérard, assistés de Marie-Hélène Coudroy-Saghai, Paris, Buchet-Chastel, 1996, 355 pages. [ Retour ]

2) Fétis dans sa Biographie universelle des musiciens prétend qu'il était né en mars 1788. Sans doute fait-il erreur, car Gasse aurait été bien jeune (10 ans) pour entrer en 1798 dans la classe de violon de Rode ! [ Retour ]

3) Louis-Silvestre Gasse vint jeune à Paris et entra à l'école des Beaux-Arts, où il obtint un grand prix d'architecture en 1799. Grand Prix de Rome en 1803, il fit un séjour à la Villa Médicis jusque 1807. Il retourna ensuite à Naples, où sa famille était installée, et avec la collaboration de son frère Etienne il construisit notamment la Bourse et le Palais du Ministère. Il mourut le 11 novembre 1833. [ Retour ]



1806

Page de couverture de sa cantate Héro et Léandre
(BNF/Gallica)
Guillaume BOUTEILLER ( 1787 - 1860 )

Lauréat du Prix de Rome en 1806, Guillaume Bouteiller, que Fétis prénomme par erreur Pierre-Guillaume, renonçait au séjour à la Villa Médicis et à une carrière musicale pour rentrer dans l’Administration. C’était le premier Grand Prix à ne pas vouloir bénéficier de la possibilité de passer cinq années en Italie comme pensionnaire du gouvernement. Tous les musicologues et autres biographes ignorent encore de nos jours ce qu'il est advenu, tel Joël-Marie Fauquet qui écrit en 1993 qu'après 1817 « on perd sa trace » ou encore l'éditeur Symétrie qui à propos de sa cantate « Héro et Léandre » dans la notice de présentation actuellement en ligne sur son site Internet (mars 2017), va dans le même sens. Mais, nos récentes recherches nous autorisent à en dire bien davantage et nous sommes ainsi en mesure de livrer ici à nos lecteurs des renseignements totalement inédits. Parmi ceux-ci, la découverte de ses actes de naissance et de décès nous permettent de mieux cerner le personnage.

Guillaume-Louis-Marie Bouteiller est né à Paris le 28 octobre 1787 et baptisé le lendemain à l'église Saint-Laurent. Les parrain et marraine, Louis Drouin, armateur à Saint-Marc (Saint-Domingue) puis installé à Nantes, juge en chef au Consulat de Nantes, et son épouse Marie-Françoise Budan, tous deux grands-parents maternels de l'enfant, étaient représentés à la cérémonie par Denis Keaghry, médecin du roi de Pologne et Marie-Louise-Eléonore Bouteiller, tante de l'enfant (1783-1828), peintre, domiciliée 4 rue Bergère. Fils de Guillaume-Jacques (de) Bouteiller (1756-1820), écuyer, négociant nantais installé à Paris, rue Poissonnière puis 6 rue Beauregard, et de Marie-Louise-Thérèse Drouin décédée en 1812, il était issu d'une riche famille de Nantes. Au moment du mariage de ses parents, célébré dans cette ville le 27 juin 1780, la mariée apportait 200.000 livres et le marié 3200.000, sommes considérables pour l'époque : Guillaume Bouteiller, le grand-père (1713-1802), juge-consul des marchands, marié à Eléonore Browne, exerçait en 1749 la charge anoblissante de Secrétaire du Roi, maison et couronne de France, l'autorisant à porter le titre de noblesse d'écuyer. Il passait sous Louis XVI pour être le plus riche négociant de Nantes. Aussi, certains de ses descendants ajoutèrent plus tard la particule « de » avec le titre d'écuyer. Parmi ceux-ci, en dehors de notre Prix de Rome, figurent Charles de Bouteiller (1760-1845), oncle du musicien, qui fut député de la Loire-Inférieure de 1810 à 1815 et ses petits-fils Jehan de Bouteiller (1840-1885) qui sera élu membre de la commune de Paris en 1871, puis l'année suivante président du Conseil municipal de Paris (quartier de Chaillot), et Jacques de Bouteiller (1844-1899), qui deviendra sous-préfet de Brest en 1870, puis Conseiller municipal de Paris de 1886 à 1890. Soulignons enfin, en ce qui concerna la famille Bouteiller, que certains auteurs, notamment René Kerviller dans son Répertoire général de bio-bibliographie bretonne (1893), revendiquent le lauréat du Prix de Rome comme nantais de naissance, l'identifiant à Charles-Guillaume-Marie Bouteiller, né le 27 mars 1788 à Nantes. Or, après vérifications, il s'avère qu'il est fils de Charles Bouteiller (1760-1845), oncle de Guillaume.

Guillaume Bouteiller eut tout d’abord comme maître Angélo Tarchi (1755-1814), un ancien du Conservatoire de Naples qui s’était installé à Paris en 1797 et qui est l’auteur d’une quarantaine d’opéras. Élève également du Conservatoire de Paris, où il avait été admis en septembre 1800 à l'âge de 12 ans, il entrait dès l'année suivante (octobre 1801) dans la classe d'harmonie de Jean-Baptiste Rey. En 1806, il se présentait au Concours du Grand Prix de composition musicale (prix de Rome) et obtenait à l'âge de 18 ans le Premier Grand Prix avec sa cantate Héro et Léandre, écrite sur un texte de Jacques Binsse de Saint-Victor, le poète français, né à Saint-Domingue en 1772 et mort à Paris en 1858. Conformément aux règlements de la classe des Beaux-Arts de l'Institut, le sujet de ce concours comportait : 1°. un contrepoint double à la douzième et à quatre parties, 2°. un contrepoint quadruple à trois parties, 3°. une fugue à trois sujets et à quatre voix, 4°. une cantate composée d'un récitatif obligé, d'un cantabile, d'un récitatif simple, et terminée par un air de mouvement. Sa cantate, donnée à grand orchestre le 4 octobre de la même année lors de la séance publique des Beaux-Arts, remporta un succès non négligeable, au point qu'elle fut à nouveau interprétée le dimanche 8 mars 1807, « à une heure et demie après-midi », dans la salle du Conservatoire impérial de musique lors du quatrième exercice des élèves. En plus de cette oeuvre chantée par la soprano Mlle Himm, le programme comportait 5 autres morceaux : une Symphonie de Haydn, un Concerto de Viotti exécuté par Habeneck, un Trio extrait de la Messe des Morts de Gossec, chanté par Mlle Himm et MM. Nourrit et Albert, l'Ouverture d'Anacréon de Cherubini, et un Quatuor de Paesiello, chanté par Mlles Pelet et Forceville, et MM. Aubry et Boulanger. Editée à Paris, « chez Nadermann, marchand de musique rue de la Loi, à la Clef d'Or, ancien passage du Café de Foi », la cantate de Bouteiller fut exécutée ensuite à deux reprises à Nantes par les artistes du Théâtre du Chapeau-Rouge. Plus récemment, le 9 mai 2008 au Théâtre Molière de Sète, Hervé Niquet, à la tête de l'Orchestre national de Montpellier-Languedoc-Roussillon, a redonné la cantate de Bouteiller (Ana Maria Labin assurant la partie de soprano), en même temps que la Symphonie n° 1 en ré majeur de Gounod et la Symphonie n° 2 de Beethoven.

La Revue du Breton (2e volume, année 1837) rapporte ce que l'on avait dit à l'époque sur l’exécution de son Héro et Léandre :

« […] Le jeune musicien a su répandre dans son ouvrage un style aimable et élégant, un chant large et naturel, et un accent très dramatique ; ses récitatifs sont parfaitement déclamés ; ses airs ont l'expression juste des paroles et de la situation ; il a écrit son orchestre en maître ; ses accompagnements se font remarquer par une légèreté, une grâce, une variété, un brillant et une force convenables au sujet. Mais, c'est principalement dans la distribution des couleurs musicales, leur liaison entre elles, leur opposition, les repos et les masses d'effets, qu'on a pu apprécier le goût éclairé et le talent du compositeur. Si la perfection de l'art consiste dans la beauté des chants et la variété de leurs accents, dans l’attention du compositeur à rendre les intentions du poëte, et à donner, par une musique énergique, une plus grande expression aux paroles, on doit dire, à la louange de M. Bouteiller, que sa scène réunit toutes les qualités essentielles. »

et d'ajouter : « M. Guillaume Bouteiller, comme pour justifier les suffrages qu'il venait d'obtenir, fit exécuter, dans l'église de l'Abbaye-aux-Bois, à Paris, un Stabat à trois voix, dont les chants larges et naturels frappèrent vivement. » Cette oeuvre religieuse, qui, selon ces propos a donc été composée et jouée vers la fin des années 1810, semble être perdue de nos jours.

Mais Guillaume Bouteiller préféra se désister pour le séjour à Rome. Sans doute préférait-il ne pas abandonner ses activités professionnelles dans l'Administration débutées à la même époque que son Prix de Rome. Il était en effet entré au Ministère des Finances, dans l'Administration des contributions indirectes : le 18 juillet 1807 il est tout d'abord nommé expéditionnaire, avant de monter en grade au fil des années : commis d'ordre en 1808, sous-chef en 1810, chef de bureau en 1815, chef de section en 1817 et enfin entreposeur du tabac à Paris à partir de 1831 jusqu'à sa retraite prise le 1er janvier 1838. Durant cette période, de 1816 jusqu'au 30 mars 1832, il était aussi Capitaine attaché à l'Etat-major général de la Garde nationale de Paris. Il continua néanmoins de pratiquer occasionnellement la musique en tant qu’amateur et cela ne l’empêcha pas de composer un opéra-comique, Le Trompeur sans le vouloir, sur un livret de MM. Jean-François Roger et Auguste Creuzé de Lesser, ceux-là même qui avaient écrit en 1811 la pièce intitulée Le Magicien sans magie, mise en musique (opéra-comique en 2 actes) par Nicolas Isouard. Creuzé de Lesser était également l’auteur des paroles de l’opéra-comique en un acte de Boïeldieu, Le Nouveau seigneur du village (1813). Hélas l'ouvrage de Bouteiller, représenté le 26 mai 1817 au Théâtre Feydeau, fut très loin de recueillir un franc succès, bien au contraire. Découragé, il ne semble ne plus avoir produit de compositions importantes.

Tout en exerçant au Ministère des finances, Guillaume Bouteiller, qui résidait alors 12 rue de l'Université à Paris, était nommé en décembre 1834 par le Préfet de Seine-et-Oise maire du village de Montlignon (actuellement située dans le Val-d'Oise),] comportant alors quelque 400 âmes, dans lequel il possédait une grande propriété située rue du Hameau Larive ; fonctions qu'il remplit jusqu'en décembre 1847, date à laquelle le nouveau maire Louis-Just Paquet lui succédait. Lui-même, après les maires Guidée (1826-1931) et Monneau (1831-1834) était l'un des successeurs de l'acteur de théâtre Jean Mauduit-Larive (1747-1826), de la Comédie-Française. Celui-ci avait fait construire dans cette commune à la fin du XVIIIe siècle le « château Larive » dans lequel il recevait déjà des gens de lettres et des artistes, et remplit aussi les fonctions de premier magistrat à partir de 1802. Peu après le décès de Mauduit-Larive, Bouteiller et sa famille s'installèrent dans sa propriété qu'ils occupèrent comme maison de campagne durant une vingtaine d'années, jusque vers le milieu des années 1850, recevant à leur tour des artistes et autres notabilités de l'époque, donnant probablement quelques séances de musique.

Guillaume Bouteiller, qui se fit appeler plus tard le « comte de Bouteiller » avait épousé le 13 septembre 1828 à Paris Sophie Gersin, née en novembre 1792 à Paris. Celle-ci, fille de Jean-Baptiste Gersin et de Armande Mallet, était alors veuve du compositeur italien Angélo Benincori, mort à Paris (Belleville), le 30 décembre 1821 à l'âge de 42 ans, avec lequel elle s'était mariée peu avant, le 4 novembre 1817. Arrivé à Paris en 1803, Benincori s'était fait connaître par la composition d'ouvrages dramatiques (Galatée, ou le nouveau Pygmalion, 1804 – Hésione, 1807 – Les Parents d'un jour 1815 – La Promesse de mariage, 1818 – Les Epoux indiscrets, 1819), mais c'est surtout avec ses Quatuors à cordes publiés à Vienne et à Paris, et ses 3 Trios concertants pour piano forte, violon et violoncelle qu'il obtint le succès, ainsi qu'avec l’achèvement de l'opéra féerie en 5 actes Aladin ou la Lampe merveilleuse que Nicolo, surpris par la mort, n'avait eu le temps d'écrire que les 2 premiers actes (Académie royale de musique, 6 février 1822). Le compositeur Adolphe Adam (1803-1856), l'auteur du trop célèbre Minuit, Chrétiens, dans son livre de souvenirs relate, qu'il avait été placé enfant dans un pensionnat de Belleville, tenu par M. Gersin et précise : « Chez M. Gersin, j'eus pour professeur sa fille, charmante jeune personne qui, plus tard, épousa Benincori, le compositeur, et, devenue veuve, devint la femme de M. de Bouteiller, excellent musicien lui-même et grand amateur de musique. » Du mariage de Sophie Gersin avec Benincori était né un fils, Henri Benincori, le 12 novembre 1818 à Paris (Belleville). Il fut élevé par son beau-père, Guillaume Bouteiller et sa mère, en même temps que leur fille Sophie-Henriette-Louise Bouteiller, née le 16 juin 1829 à Paris. Le fils Benincori, sans doute grâce à son beau-père qui travaillait au Ministère des Finances, entra également dans cette même administration, comme chef de bureau à la Direction générale des tabacs. Il est mort, célibataire, le 7 octobre 1895 à Gérardmer (Vosges). Quant à Sophie, décédée le 13 mars 1901 à Paris, elle avait épousé le 14 juin 1855 Jules de Saux (1824-1879), secrétaire du Comte Walewski, puis ministre plénipotentiaire, premier secrétaire de l'ambassade de France à Londres, et demi-frère de Georges Le Sourd (1834-1877), ministre plénipotentiaire à Tanger. Sophie Bouteiller, sous le nom « Henriette Browne » (patronyme de sa grand-mère paternelle d'origine irlandaise), fut une artiste peintre renommée. Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse (1867) nous en dit davantage sur cette artiste :

« […] Le père de cette artiste, le comte de Bouteiller, appartenait à une des plus anciennes familles de la noblesse bretonne ; il avait occupé une position élevée dans l'administration des finances mais, dans la haute société parisienne, il brillait surtout par ses connaissances en musique ; à l'âge de dix-neuf ans, il avait remporté le grand prix de composition musicale, à l'Institut. De son mariage avec la veuve du compositeur italien Benincori, auquel la scène française doit Aladin, naquit Mlle Sophie de Bouteiller. Cette jeune personne, que tout semblait devoir attirer vers la musique, se voua cependant au dessin. Après quelques années d'études sous la direction de M. Perin, et plus particulièrement sous celle de M. Chaplin, elle débuta, au Salon de 1853, par un petit tableau de genre la Lecture de la Bible. Deux ans après, elle obtint une médaille de 3e classe, à l'Exposition universelle, pour les ouvrages suivants : un Frère des écoles chrétiennes, l'Ecole des pauvres à Aix en Savoie, les Lapins. La même faveur accueillit les tableaux qu'elle envoya aux Salons de 1857 et de 1859 : la Leçon de catéchisme, la Grand'mère, les Puritaines, appartenant à l'impératrice ; les Soeurs de charité, un Intérieur de pharmacie, des portraits, etc. Ces diverses compositions, pleines de naturel et de sentiment, et d'une exécution, sinon très-solide, du moins très-distinguée, commencèrent la réputation de Mme Henriette Browne. Le succès que la jeune artiste obtint au Salon de 1861 fut des plus complets; elle y exposa un portrait (celui de M. le baron de Sylvestre), largement peint et d'une vigueur toute virile ; une petite scène de genre, la Consolation, un joyau de finesse et de sentiment, a dit M. Paul de Saint-Victor, quelque chose comme une larme changée en perle, la Femme d'Eleusis (appartenant à l'empereur), Grecque moderne, à physionomie séduisante, à l'attitude superbe deux Intérieurs de harem (la Visite et la Joueuse de flûte), tableaux dont on a beaucoup admiré le caractère bien oriental, l'harmonie des groupes, l'exquise élégance des galbes et des attitudes, la fraîcheur et l'éclat du coloris, et qui seraient entièrement dignes d'éloges si la trop grande diffusion de la lumière n'enlevait de la solidité et du corps aux personnages. A la suite de cette exposition, qui lui valut une médaille de 2e classe, Mme Henriette Browne s'essaya dans la gravure à l'eau-forte, et acquit bientôt en ce genre une grande habileté ; elle a gravé avec succès plusieurs ouvrages de M. Bida : la Confession et la Robe de Joseph, sujets pour lesquels elle a obtenu une médaille de 3e classe, au Salon de 1863 ; les Disciples de Jésus allant chercher l'ânon et l'ânesse que le maître leur a désignés (Salon de 1865); la Vocation de saint Matthieu (Salon de 1866). Elle a exposé aussi, en 1864 1865 et 1866, des peintures, principalement des portraits, qui ont été très-remarquées. Le nom dont cette artiste signe ses oeuvres est celui d'une aïeule, fille d'un général irlandais, Browne, qui s'était attaché à la fortune du prétendant, et qui vint se réfugier à Nantes avec sa famille après le désastre de Culloden. Ce nom, d'origine anglaise, n'a pas peu contribué sans doute à la grande popularité dont jouit chez nos voisins le talent de Mme Henriette Browne. »

Signature autographe, 1838
(DR.)

Guillaume Bouteiller, qui en 1838 fut décoré de la Légion d'honneur, mourut le 11 novembre 1860, en son domicile parisien de la rue du Bac. A sa disparition, c'est son ami, le journaliste et critique littéraire Alfred Cuvillier-Fleury (1802-1887), ancien percepteur du duc d'Aumale, Henri d'Orléans, auquel il resta attaché comme secrétaire particulier, membre de l'Académie française (1866), qui en fit l'éloge en ces termes dans le Journal des débats (édition du dimanche 18 novembre 1860) :

« Il y a quelques jours, une foule d'amis conduisait à sa dernière demeure un homme excellent, partout distingué et regretté de tous, le comte de Bouteiller, mort le 11 novembre, à Paris, à l'âge de soixante-douze ans. M. de Bouteiller avait été longtemps mêlé au meilleur monde. Il en avait le goût, l'esprit et les manières. Né avec une immense fortune coloniale que la révolution de Saint-Domingue avait presque entièrement détruite, il avait dû chercher des ressources dans son activité et son intelligence. On l'avait vu figurer avec honneur dans un poste modeste de l'administration des finances, où la juste confiance d'un homme illustre, M. le baron de Barante, alors directeur des contributions indirectes, l'avait appelé et soutenu. Un grand prix de composition musicale, que M. de Bouteiller avait obtenu au concours de l'Institut, vers 1804 (il avait à peine dix-sept ans), avait semblé d'abord le destiner à une autre carrière. Il garda du moins de ce premier succès le renom d'un des amateurs de musique les plus distingués de Paris. On a conservé le souvenir de plusieurs de ses compositions d'église et de salon, où le goût le plus pur s'alliait à une originalité naturelle. On le retrouvait toujours, fidèle au poste que son inépuisable complaisance lui avait marqué dans tous les grands concerts de société dont d'admirables voix étaient l'attrait, dont la bienfaisance était le but. Ajoutons que sur quelques unes de nos scènes lyriques le nom du comte de Bouteiller était honorablement connu, qu'on y appréciait ses judicieuses remarques, qu'on y recherchait son approbation. Des maîtres célébrés réclamaient ses conseils et en tenaient compte. Ainsi s'était écoulée cette vie simple et honorée, sans éclat, mais non sans fruit, vouée à une activité intelligente, embellie par la culture du plus attrayant des beaux-arts. Propriétaire d'une maison de campagne sur ce délicieux coteau de Montlignon qui se souvient de Larive et que Victor Hugo a chanté, M. de Bouteiller fut longtemps maire de son village, mince honneur, noble fonction pour ceux qui goûtent la popularité véritable. L'homme du monde se fit aimer des paysans. Je crois même qu'il leur fit aimer la musique. Il ne les flattait guère et les servait bien. Les pépiniéristes de la vallée d'Eaubonne lui doivent de belles routes et de gros profits. Ils n'oublieront jamais ni le dévouement de leur ancien maire, ni sa sincérité, ni sa bienfaisance. Je n'insisterais pas sur ces qualités de l'homme de bien modeste à qui toute publicité eût répugné pendant sa vie, et qui s'étonnerait de se voir loué aujourd'hui dans un grand journal, si notre vieille amitié pour ce vrai galant homme ne justifiait pas, auprès de tous ceux qui l'ont connu, l'hommage que nous lui rendons. On abuse étrangement des mots au temps où nous sommes. Un galant homme est celui qui non seulement ne sait rien faire qui ne soit strictement honorable, mais qui ne comprend même pas qu'on puisse le faire. M. de Bouteiller était tout simplement un homme d'honneur délicat, un ami bienveillant et loyal, un père aussi éclairé que tendre. Sa fille unique, mariée à un des sous-directeurs du ministère des affaires étrangères, s'est fait un nom déjà célèbre et populaire dans un de ces beaux-arts dont le comte de Bouteiller avait le goût, traditionnel dans sa famille. Par la délicatesse exquise et naturelle de son pinceau par la distinction charmante qui caractérise son talent, cette jeune femme était la digne fille du comte de Bouteiller. Nous ne voulons plus pour lui en ce moment et il n'aurait accepté pour lui-même aucun autre éloge. »

Ce même Cuvillier-Fleury, dans le second volume de son Journal et correspondance intimes, publié par Ernest Bertin (Paris, Plon, 1903) nous apprend que M. et Mme Guillaume de Bouteiller étaient très liés avec la famille de son épouse née Henriette Thouvenel (1820-1892). Celle-ci effectua d'ailleurs quelques séjours dans leur maison de Monlignon, notamment durant l'été 1842. Elle était fille du Colonel Louis Thouvenel (1787-1843), qui s'était distingué durant les guerres de l'Empire et frère de Edouard Thouvenel (1818-1866), futur sénateur et Ministre des Affaires Étrangères. Le peintre et homme de lettres Alexandre Barbier, attaché au secrétariat du duc d'Aumale (fils de Louis-Philippe) et père du poète et dramaturge Jules Barbier, dans un courrier adressé à Cuvillier, alors absent de Paris, nous apprend ainsi que les Thouvenel et de Bouteiller avaient été officiellement invités au feu d’artifice du 1er mai 1840, tiré aux Tuileries en présence du roi Louis-Philippe ; il relate leur arrivée ainsi :

[…] A sept heures et demie j'étais chez vous, en grande tenue, l'habit bien brossé et le chef couvert de mon plus beau bonnet de velours ; à huit heures la compagnie arrivait. Je la reçus à l'antichambre. Le colonel [Louis Thouvenel] ouvrait la marche, donnant le bras à Mme de Bouteiller, puis venait la Charmante |Henriette Thouvenel] avec M. le comte de Bouteiller, gentilhomme portant la tête un peu raide, puis une petite Bouteiller assez peu jolie [Sophie de Bouteiller, alors âgée de 10 ans], un autre petit Bouteiller (je crois), jeune homme au poil brun et à l'oeil fort éveillé [Henri Benincori] ; et enfin, en queue de colonne, le grand fils du colonel [Edouard Thouvenel], faisant antithèse avec la tournure un peu raide de Mlle de Schudy (la gouvernante de Mlle Thouvenel) qui se tenait suspendue à son bras. Je ne saluai pas ; je me prosternai. Jamais mandarin bien appris n'a fait une plus belle révérence devant l'empereur de la Chine. Les premières civilités faites, on procéda à la visite de l'appartement, et là j'eus la satisfaction d'entendre sortir de toutes les bouches votre formule favorite. L'appartement fut proclamé joli à l'unanimité, ce qui m'a confirmé dans l'idée que vous aviez toujours voulu que j'en eusse. La Charmante en parcourait de l'oeil tous les recoins (accessibles bien entendu), elle regardait tout, elle touchait à tout; je la secondais de mon mieux dans son inventaire; je donnais des éclaircissements, je mettais les noms aux portraits ; j'étais transformé en vrai catalogue. Mme de Bouteiller, se rappelant la tristesse et le négligé de ce logis quand l'austère Mme Angelet en était l'hôte, s'émerveillait de ce que vous avez su en faire. [...]

Si notre lauréat du Prix de Rome de composition musicale n'a guère laissé de souvenir dans le monde musical, on lui doit néanmoins, en tant que maire de la commune de Montlignon sous la Monarchie de Juillet, la belle route qui traverse la forêt, mais les Montlignonnais eux-mêmes s'en souviennent-ils ?

Denis Havard de la Montagne
(2001, mise à jour : mars 2017)

Gustave DUGAZON (1781 - 1829)

Voir cet article détaillé sur les Dugazon.


1807

Pas de premier prix.

Fétis par Madou
François-Joseph Fétis
( Lithographie par Jean-Baptiste Madou, Agence générale de musique, 1831 )
Revue Musicale
Revue musicale, publiée par Fétis, 1er numéro de février 1827
François FÉTIS (1784-1871)

Né à Mons (Belgique), le 25 mars 1784, Fétis est plus connu comme musicologue que comme compositeur. Son nom est resté dans la mémoire collective comme l'auteur de l'indispensable Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique (8 volumes), parue en 1837-44 à Bruxelles et en 1860-65 à Paris (Firmin-Didot), suivie de Suppléments et compléments par Pougin (2 vol., Paris, 1878-81). Ce travail remarquable est bien antérieur à celui de Grove, la première publication de son célèbre Dictionary of Music and Musicians (4 vol., Londres) étant datée de 1879-89. Fils d'Antoine-Joseph Fétis, organiste de l'église Sainte-Waudru de Mons, Fétis apprend à jouer très tôt du clavecin et du violon auprès de son père, et l'art vocal lui est enseigné à la collégiale de sa ville natale. Il est admis ensuite, le 31 août 1801, au Conservatoire de Paris, dans les classes d'harmonie de Rey et de piano de Boieldieu. Il obtient en 1807 un deuxième Second Grand Prix de Rome, derrière Joseph Daussoigne-Méhul, avec la cantate Ariane à Naxos pour voix et orchestre, écrite sur un texte de Saint-Victor. Il voyage ensuite jusqu'en 1818 dans le nord de la France, notamment à Douai où il enseigne le chant et l'harmonie à l'Ecole de musique (1813) et tient l'orgue de la Collégiale de cette ville. Nommé professeur de composition au Conservatoire de Paris (1821), puis bibliothécaire (1826), il prend en 1833 la direction du Conservatoire de Bruxelles, tout en étant nommé maître de chapelle du Roi. Il meurt dans cette ville le 26 mars 1871. On doit à Fétis tout un tas d'écrits théoriques (solfèges, méthodes, traités...), d'importants travaux de musicographie, et de nombreuses compositions : une Symphonie pour orgue (1865), des opéras-comiques L'Amant et le mari, Les Soeurs jumelles, Le Manequin de Bergame... , plusieurs pages de musique religieuse dont un Requiem pour le Roi des Belges (1853), des quatuors, des quintettes, des ouvertures... Il convient également de rappeler ici qu'il est le fondateur de la première publication à Paris d'un journal musical, sous le titre de Revue musicale, dont le premier numéro paru en février 1827.

D.H.M. (décembre 2001)
- notice provisoire -

Fichier MP3 F. Fétis, Kyrie de la Messe VI, extrait des 6 Messes faciles pour l’orgue composées pour les élèves organistes du conservatoire [de Bruxelles] placé sous ma direction (Paris, Lemoine,1840)
Fichier audio par Max Méreaux (DR.)



1808

Auguste BLONDEAU (1786-1863)
Auguste Blondeau, Trois Quatuors pour deux violons, alto et basse, op. 14
( Paris, A la Lyre moderne )
Fichier MP3 Fichier audio du dernier mouvement du 2e Quatuor et partition du conducteur reconstituée à partir des parties séparées par Max Méreaux (DR.)
Auguste Blondeau, huile sur toile (fragment) peint à Rome en 1810 par Merry-Joseph Blondel
( coll. particulière, reproduction in J.M. Fauquet, A. L. Blondeau, voyage d'un musicien en Italie, 1809-1812, Mardaga, 1993 )

par François-Joseph Fétis

in Biographie universelle des musiciens

(Paris, Firmin Didot, tome I, 1866)

avec annotations par la rédaction de Musica et Memoria

 

 

BLONDEAU (Pierre-Auguste-Louis), compositeur, écrivain sur la musique, et professeur de composition, né à Paris, le 15 août 1784[1], entra au Conservatoire de musique au mois de frimaire an VIII (janvier 1800) dans la classe de Baillot, où il se livra à l'étude du violon.[2] Après avoir étudié le contrepoint sous la direction de Gossec, il devint élève de Méhul pour la composition, et remporta, en 1808, le premier grand prix au concours de l'Institut[3] ; ce qui lui procura la pension du gouvernement pour aller à Rome et à Naples[4]. Le sujet de la cantate proposé pour le prix était Marie Stuart[5]. De retour à Paris, Blondeau est entré à l'orchestre de l'Opéra, comme alto. Il s'est retiré en 1842[6]. Cet artiste a publié de sa composition sept œuvres de quatuors pour violon, de trois quatuors chacun ; trois livres de trios pour 2 violons et basse, ou violon, alto et basse ; douze livres de duos pour divers instruments ; deux livres de sonates pour violon avec acc. de basse ; trois livres de nocturnes pour piano et violon ; trois airs variés pour violon ; un concerto pour clarinette (en fa) avec orchestre ; un concerto pour basson (en ut) avec orchestre ; des morceaux détachés pour piano ; trois livres de sonates de Beethoven pour piano arrangées en quatuors pour 2 violons, alto et basse ; trois livres de basses chiffrées pour l'accompagnement ; des romances et des chansonnettes avec accompagnement de piano. Tous ces ouvrages ont été gravés à Paris. Sa cantate de Marie Stuart a paru en 1809 dans le Journal hebdomadaire de Leduc, nos 45-48. Comme écrivain sur la musique, Blondeau a fait imprimer : Revue musicale, ou nouvelle méthode de chant, Paris, Eberardt, 1 vol. in-8°. — 2° Traité des principes élémentaires et constitutifs de la musique, Paris, Richault. — 3° Traité d’harmonie, ibid. — 4° Traité de contrepoint, de l’imitation et de la fugue, ibid. — 5° Histoire de la musique moderne, depuis le premier siècle de l'ère chrétienne jusqu'à nos jours, Paris, Tantenstein et Cordel, 1847, 2 vol. in-8°. Blondeau a fait représenter ou exécuter de grandes compositions qui n'ont pas été imprimées, entre autres : 1° Te Deum, à quatre voix et orchestre, exécuté à l'église du Panthéon, à Rome, en 1810, à l'occasion de la fête de l'empereur Napoléon. — 2° Te Deum, à 4 voix et orchestre, exécuté aux Batignolles près de Paris, le 31 décembre 1846, à l'occasion du mariage du duc de Montpensier avec l'infante d'Espagne. — 3° Messe à 8 voix en 2 chœurs avec orgue, exécutée à l'église Saint-Thomas d'Aquin, à Paris, en 1814. — 4° Cosi si fa a’ Gelosi, opéra bouffe en deux actes, représenté à Perugia en en 1812. — 5° Almanzor, ballet pantomime en trois actes, représenté sur le théâtre de Lisbonne, en 1814. — 6° Trois ouvertures à grand orchestre, exécutées aux concerts de Mme Cantalani, en 1815, à Paris. Blondeau a laissé en manuscrit une messe à six voix avec orchestre ; une messe à sept voix avec orchestre ; des duos de violon ; des cantates ; des romances ; une traduction française du Prince de Machiavel ; une traduction de l’histoire des Pays-Bas, de Guicciardini ; des poésies ; environ quinze volumes d’observations philosophiques, politiques, esthétiques, etc.

 

Pougin, dans le Supplément et complément à l’ouvrage de Fétis (t. 1, 1881), ajoute : A la nomenclature des écrits publiés par ce musicien distingué, il faut ajouter le suivant : Notice sur Palestrina, sur ses ouvrages, sur son époque, sur son style (s.l.n.d., in-8° de 30 pp).[7]

 


[1] Plusieurs auteurs avancent par erreur cette date pour la naissance de Blondeau, mais en vérité il est venu au monde le 15 octobre 1786 à Paris. On le trouve aussi parfois prénommé Pierre-Nicolas-Louis. Son père, Jean-Claude Blondeau (c.1757-1790), violon à l’Opéra, compositeur, mort à l’âge de 33 ans était issu d’une famille installée à Versailles sur la paroisse Notre-Dame depuis plusieurs générations. Sa mère, Marie-Anne Simart, fille de Charles Simart et de Marie-Jeanne Durand, venait quant à elle de Gif-sur-Yvette. On ne lui connaît qu’une sœur, morte jeune à l’âge de 16 ans vers 1806.

[2] En réalité, ce n’est qu’en 1803 qu’il entre chez Baillot. Auparavant, depuis octobre 1796, date de son entrée au Conservatoire de Paris, il avait fréquenté successivement les classes de violon de Pierre Blasius, Frédéric Blasius et Pierre Rode. Dans la classe de Baillot, où il avait pour répétiteur principal François Habeneck, il obtenait un 2e accessit de violon en 1805, puis en 1806. Dans cet établissement, il fut encore élève d’harmonie de Simon Catel.

[3] Blondeau avait déjà concouru l’année précédente avec la cantate Ariane à Naxos de Jacques-Maximilien-Benjamin de Saint-Victor et obtenu une mention honorable, derrière Joseph Daussoigne-Méhul et François Fétis, respectivement 1er et 2e second grand prix ; aucun grand prix n’ayant été décerné cette année-là.

[4] De novembre 1808 à décembre 1811, il séjournait à la Villa Médicis à Rome, puis voyageait en Italie (Naples, Florence, Pérouse, Bologne, Ferrare, Venise, Vérone, Milan) avant de rentrer à Paris en novembre 1812.

[5] Paroles d’Etienne de Jouy.

[6] Professeur particulier de solfège et de vocalisation, en complément de sa place d’alto à l’Opéra, Auguste Blondeau quitte Paris en 1852 pour prendre sa retraite à Montargis (Loiret), lieu-dit Saint-Dominique. C’est là qu’il décède le 14 avril 1863 à huit heures du matin à l’âge de 76 ans, laissant une veuve, Marie-Anne Mathieu, épousée en 1821 à Paris. Née le 21 juin 1788 à Donnemarie (Seine-et-Marne), elle meurt à Montargis le 2 avril 1884 âgée de 97 ans. On leur connaît un fils, Louis-Frédérique Blondeau, né sans doute vers 1822, qui, chirurgien dans l’armée et alors aide-major, est commissionné en 1849 au 15e Régiment d’infanterie légère.

[7] Pour en savoir davantage, les personnes intéressées peuvent utilement se reporter à l’ouvrage de Joël-Marie Fauquet : Auguste-Louis Blondeau, voyage d’un musicien en Italie (1809-1812), publié en 1993 chez Mardaga (491 pages).


1809

Joseph Daussoigne-Méhul, photo Ghemar Frères (détail), Photographes du Roi, Bruxelles, © Conservatoire royal de musique de Liège
Seul portrait connu de Joseph Daussoigne-Méhul, vers 1850?
( détail d'une photo Ghemar Frères, Photographes du Roi, Bruxelles, © Conservatoire royal de musique de Liège, avec l'aimable autorisation de son bibliothécaire M. Gilson )
Joseph DAUSSOIGNE-MÉHUL (1790–1875)

Article, photo et extraits sonores sur cette page.

Jean-Jacques VIDAL (1789-1867)

Signature autographe de
Vidal père (1789) DR.

Lorsque le 15 février 1828 à Paris le vicomte Sosthène de la Rochefoucauld, directeur des Beaux-Arts et des Lettres, sur demande du directeur de l’Ecole royale de musique et de déclamation lyrique signe l’arrêté de constitution des Concerts du Conservatoire, Jean-Jacques Vidal figure parmi les premiers membres fondateurs. Cette institution, qui produisait à l’origine 6 concerts annuels était l’une des plus importantes au monde. Habeneck la dirigea en premier, avant de laisser la place en 1849 à Girard. C’est comme violoniste que Vidal en devint sociétaire dès le 8 mars 1828, mais le 6 décembre de la même année il démissionnait de ses fonctions, pour bientôt rejoindre le Théâtre Italien.

 

Lettre autographe signée de Jean-Jacques Vidal à Paul Cap,
Paris, le 23 octobre 1841.
Dans celle-ci, Vidal mentionne avec humour le baron de Trémont, violoniste amateur : J'ai diné l'autre jour chez Mr Aubert avec notre général le baron de Trémont : son excellence a daigné me confier les secrets de sa politique musicale. Nous entrerons en campagne le second dimanche de novembre; le baron ouvrira lui même la tranchée par l'attaque de la contre-escarpe, que dis-je, par la prise de la contre-basse. Il sera vraiment beau de voir cet autre alexandre domptant son redoutable instrument par la seule force des poignets !
(BNF/Gallica) DR.

Jean-Jacques Vidal est né le 7 mars 1789 à Sorèze, dans le Tarn, fils de Jacques et de Josèphe Sebe. Son père était alors professeur de musique vocale et basse à l'Ecole royale militaire de Sorèze, où, venant de Narbonne, il avait été engagé en février 1781 ; poste qu'il va occuper jusqu'en avril 1817. Cette école, installée depuis plus d'un siècle (1656) dans l’ancienne abbaye bénédictine Notre-Dame de la Sagne et dirigée par des Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, avait été érigée quelques années auparavant (1776) par Louis XVI en école militaire.[1] A cette époque, la musique y était à l'honneur : dans les années 1780 on recense en effet une dizaine de professeurs de musique enseignant aux 400 élèves de cette école la musique vocale et instrumentale (violon, violoncelle, basson, hautbois, flûte, cor). Le jeune Vidal y fut tout naturellement scolarisé à partir de 1796 à 1803. Cette dernière année, le 15 septembre, alors âgé de 14 ans, il fut admis dans une classe de solfège du Conservatoire de Paris et dès la fin octobre entra également dans la classe de violon de Rodolphe Kreutzer (1er prix en 1808). En 1804, parallèlement à ses études de violon, il s'inscrivait à la classe d'harmonie de Catel, puis à celle de composition de Gossec (2ème prix en 1809), tout en étant un temps répétiteur d'une classe de solfège homme (1806-1807). En 1809, admis à concourir au Prix de Rome, il obtenait un deuxième Second Grand Prix de Rome avec la scène lyrique Agar dans le désert, sur un texte d'Etienne de Jouy.

 

La Salle Favart où est installé depuis 1825 le Théâtre-Italien, dirigé en 1831 par Jean-Jacques Vidal. Ce n'est qu'en 1841 qu'il regagnera la Salle Ventadour.

Violoniste distingué, il intégra dès 1815 l'orchestre de la Chambre du roi comme premier violon et en 1816 celui de l’Opéra de Paris aussi en tant que premier violon. Plus tard, il assurait la direction de l'orchestre du Théâtre Italien de septembre 1831 à 1833, puis, de 1836 à 1841 fut violoniste et chef d’orchestre de l’Athénée musical, une association de concerts mensuels qui se déroulaient salle Saint-Jean à l'Hôtel de ville de Paris. C'est lors d'un de ces concerts et sous sa direction que, le 23 février 1837, le jeune César Franck, alors âgé de 13 ans, jouait un fragment de son 2e Grand Concerto pour piano et orchestre en sol mineur (op. 11, 1835) et une Fantaisie de Thalberg. Comme chambriste, il fut un partenaire habituel (2ème violon) des célèbres séances que Baillot organisait entre 1814 et 1840. On sait que celui-ci donna quelque cent cinquante-quatre auditions publiques de musique d’ensemble, au cours desquelles il jouait principalement des quintettes, quatuors, trios, sérénades, romances et autres concertos de Boccherini, Mozart, Beethoven, Onslow, Viotti et de sa propre composition. Vidal fut l’un de ses partenaires comme le furent, à diverses époques, Baudiot, Montbeillard, Guynemer, Urhan, Sauzay, Noblin, Franchomme et Vaslin pour ne citer que les principaux. Vidal se livrait aussi à des séances privées de musique de chambre. Ainsi, on le trouve depuis au moins 1837 chez Paul Cap, 1 rue de la Chaussée d'Antin, pharmacien renommé et violoncelliste amateur, avec lequel, notamment le vendredi 29 octobre 1839, il joue en formation de quatuor avec Franchomme et Claude Louvrier de Lajolais, agent de change à Paris et violoniste amateur. En 1840, il est chez le baron de Trémont (1779-1852). Celui-ci, préfet sous l'Empire et la 1ère Restauration, violoniste et altiste amateur, organisait chez lui, 45 rue Saint-Lazare, des séances hebdomadaires de musique de chambre, et ce, de 1798 à 1849. Grand collectionneur de lettres autographes de personnages célèbres des XVIIe et XIXe siècles, accompagnées parfois de notices biographiques écrites par ses soins, on trouve dans cette collection une lettre de Vidal adressée audit baron, de Paris, le 3 novembre 1840, ainsi rédigée[2] :

 

Monsieur de Trémont / Je comptais avoir l'honneur de / vous faire ma visite pour vous dire / de nouveau combien j'étais heureux de / faire encore de la musique chez vous. / Connaissant votre exactitude ordinaire / je croyais commencer dimanche dernier / et m'étais arrangé déjà pour être à / votre disposition. / Vous pouvez donc compter sur moi pendant cette saison. / Recevez d'avance mes compliments et / les bien sincères amitiés / de votre tout dévoué. /Vidal.

 

et accompagnée de quelques lignes biographiques de la main du baron de Trémont :

 

« Vidal, violoniste. La modestie, la défiance de soi-même sont des défauts dans l'exercice des beaux arts. Ils empêchent l'artiste de s'élever au rang auquel la nature l'avait destiné. Vidal devait être un violon solo de premier ordre ; une émotion qu'il n'a pu vaincre devant le public, l'a fait se borner à la musique de chambre, mais aussi il y est supérieur. Grand musicien, sa facilité d'exécution le rend un lecteur rare et son sentiment musical donne la couleur appropriée au morceau qu'il joue à première vue. [...] Le caractère bienveillant de Vidal et son désintéressement, lui ont mérité de nombreux amis et l'estime de tous ceux qui le connaissent. Cette bienveillance est si étendue chez lui, que non seulement il n'a jamais vu un rival dans un artiste, mais encore qu'il apprécie toujours au plus haut point son talent. »

 

Déjà en 1832, le manque de confiance en soi de Vidal était signalé par le compositeur George Onslow, qui, en 1822 l'avait rendu dédicataire de son Quintetto pour deux violons, alto, violoncelle et basse, op. 19 (à Paris, chez Jean Pleyel et fils aîné, boulevard de Montmartre). Sa lettre du 26 avril de cette année, adressée audit baron de Trémont avec lequel il était également en relation, en témoigne :

 

« [...] Moins malheureux que les autres sous le rapport pécuniaire, Vidal a quelques déboires à l’orchestre des bouffes. On l’accuse de n’avoir pas assez d’ablomb [sic], (ceci entre nous) et celui qui ne sait pas se modérer dans un quatuor doit être enclin au même défaut à la tête de sa troupe de musiciens. Je l’avais prévu et ne me suis pas trompé. Il le voit lui-même et cherche dans des prétextes très légers à offrir une démission qui finirait par lui être demandée. Je crois que son engagement ne se renouvellera pas.[…] »[3]

 

Jean-Jacques Vidal ne semble pas s'être livré à la composition. On sait encore qu'il dispensait des leçons particulières, ce qui est attesté par une lettre, datée du 29 janvier 1837, adressée à Paul Cap, dans laquelle il dit ne pouvoir se rendre aujourd'hui à son invitation, « Mr. Hervez célèbre chirurgien[4], père d'une de mes bonnes écolières, donne ce soir un concert, dans lequel je dois jouer avec sa fille l'air de Guillaume-Tell d'Osborne et Bériot... »[5] En outre, François Auber, successeur de Cherubini en 1842 à la tête du Conservatoire de Paris, le pria à plusieurs reprises de se joindre aux jurys des concours de violon et de violoncelle, notamment en 1842 et en 1844.

 

Il est mort le 14 juin 1867, dans son domicile parisien du 23 rue de Provence, laissant une veuve, Emilie Carré d'Haronville. Celle-ci, née à Rome le 16 août 1802, était la fille de Laurent Carré d'Haronville, sous-inspecteur au Trésor royal, et de Charlotte Bonneau de Saint-Mesme ; il l'avait épousée le 7 octobre 1831 en l'église Notre-Dame de Lorette à Paris. Elle ne lui survécut que quelques années avant de s'éteindre à son tour le 15 décembre 1875. Le journal musical Le Ménestrel, dans son édition du 16 juin 1867, nous apprend aussi que Jean-Jacques Vidal était « connu des amateurs d'un autre genre, pour son goût en objets d'art et de curiosité. »

 

Denis Havard de la Montagne

(avril 2001, mise à jour : janvier 2018)



[1]   L’Ecole de Sorèze, ayant perdu son caractère militaire à la Révolution, fut plus tard notamment dirigée par le Père Henri Lacordaire (1854 à 1861) qui lui donna un nouveau souffle, mais dut fermer définitivement ses portes en 1991. Parmi les milliers d'élèves qui la fréquentèrent durant plus de trois siècles, on relève les noms de : Henri de La Rochejaquelein, Jean-François Lapérousse, Emmanuel de Las Cases, Etienne Arago, Armand Barbès, Etienne Lamy, Déodat de Séverac, et plus récemment, Pierre Jonquères d'Oriola (médaille d'or aux Jeux Olympiques de 1964 en saut d'obstacles avec son cheval Lutteur B), le ministre Gilles de Robien, les chanteurs Hugues Auffray et Claude Nougaro, les frères Bogdanoff, l'animateur de radio et de télévision, et auteur-compositeur Julien Lepers... Ajoutons à cette liste le nom de l'Académicien Jean Mistler (1897-1988) qui fit sa scolarité à Sorèze et dont le grand-père maternel, Emile Dauriol, fut professeur de musique (violon) dans cette même école à partir de 1865, tout en occupant également le poste de Maître de chapelle.

[2]   BNF, Ms. fr. 12761, t. VI, p. 321-323 : « Vidal, chef d'orchestre du théâtre Italien, violoniste très distingué, 1843, avec une notice inédite. »

[3] BNF, Ms. fr. 12760, t. V, p. 134-135.

[4]   Nicolas Hervez de Chégoin (1791-1877), médecin, membre de l'Académie de médecine, chirurgien-consultant du roi Louis-Philippe, auteur de plusieurs ouvrages sur la médecine. En 1837, sa fille, Laure (1821-1881), future Mme Henry des Moutis en 1842, était alors âgée de 15 ans.

[5]   BNF, département de la musique, LA Vidal Jean Jacques-4. Ce département conserve 7 autres lettres autographes de Vidal : 3 adressées à Paul Cap, 3 à Auber et 1 (LA-8) dont le destinataire est identifié par erreur Morblin. Il s'agit en réalité du violoncelliste Louis Norblin (1781-1854) que Vidal avait côtoyé à la Société des Concerts du Conservatoire, à l'orchestre de l'Opéra et à celui de la Chambre du roi.



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